L’activité du groupe EDF en Asie-Pacifique est centrée sur le développement du secteur électrique. Le Groupe est présent notamment dans des projets de conception, de construction et d’exploitation de nouvelles centrales de production thermique gaz et hydraulique, dans les pays offrant des opportunités pour les Independent Power Plants (IPP). Il intervient également dans le domaine des énergies renouvelables, du nucléaire, du stockage, des villes intelligentes, des réseaux, de la mobilité électrique, de l’hydrogène et de l’innovation.
Basée à Tokyo, la Division Internationale Asie d’EDF (« EDF Asie ») s’appuie sur deux filiales au Laos (un actif hydroélectrique de 1 070 MW, détenu et exploité conjointement avec des partenaires laotiens et thaïlandais) et au Vietnam (une centrale à cycle combiné de 715 MW, détenue conjointement avec des partenaires japonais), ainsi que sur plusieurs bureaux de développement en Inde, à Singapour, au Vietnam, en Indonésie et au Japon.
À fin 2022, EDF détient 56,25 % de Mekong Energy Company Ltd. (MECO). La société est propriétaire de Phu My 2.2, une centrale CCGT d’une capacité de 715 MW (1). Il s’agit du premier projet d’IPP à investissement exclusivement étranger lancé au Vietnam. Le contrat BOT (Build, Operate, Transfer) porte sur une durée de 20 ans (le transfert sera effectué en février 2025). EDF a assuré en 2005 la livraison « clés en main » de la centrale et MECO en pilote aujourd’hui l’exploitation.
Une fois construite, la centrale de type CCGT Son My 1 (2 250 MW), à haut rendement et aux performances environnementales optimisées, sera exploitée par EDF pendant 20 ans. Elle est située dans la province de Binh Thuan, au nord-est de Ho Chi Minh ville.
Le groupe EDF a été désigné leader du consortium (2) chargé d’étudier le projet. Un Memorandum of Understanding a été signé en novembre 2018 (et amendé en décembre 2020) avec le ministère de l’Industrie et du Commerce vietnamien (MOIT). Il fixe le cadre général du développement du projet. Le 27 octobre 2021, le projet a reçu la In-principle investment decision du MOIT (Ministry of Industry and Trade). Le calendrier 2022/2023 consistera à obtenir l’approbation finale de l’étude de faisabilité par le MOIT et à avancer dans la négociation d’un contrat de concession, d’un PPA et des autres documents contractuels nécessaires à une mise en service de la première unité d’ici fin 2026.
Au 31 décembre 2022, EDF Invest détient 40 % de Nam Theun 2 Power Company (NTPC). NTPC est propriétaire du complexe hydroélectrique de Nam Theun 2 d’une puissance installée de 1 070 MW. Construit par le groupe EDF dans le cadre d’un contrat « clés en main », il a été mis en service en 2010 (3). La société NTPC exploite la centrale pour 25 ans au titre du contrat de concession conclu avec le gouvernement du Laos.
En 2022, Nam Theun 2 a connu l’année la plus sèche depuis le début de l’exploitation, avec un taux de remplissage des réservoirs de seulement 37 %. Un mécanisme particulier a été déclenché dans le PPA pour atténuer l’impact financier de cette hydraulicité. L’activité de la centrale a été orientée vers un arrêt pour maintenance de la mi-novembre 2022 à la mi-mars 2023. Il s’agit de l’arrêt le plus long et le plus important pour Nam Theun 2 afin d’achever la révision de deux turbines, d’entretenir et de réparer les principales structures du canal de restitution et d’inspecter l’état de toutes les installations après 12 ans d’exploitation.
Un projet de développement d’un parc solaire flottant d’une capacité de 80 MWc sur la retenue du barrage hydroélectrique de Nam Theun 2 a été lancé en 2019. Il a été officialisé par la signature d’un Memorandum of Understanding (MoU) avec le gouvernement du Laos en juillet 2019 puis avec les partenaires d’EDF en juin 2020. Au cours de l’année 2021 des étapes importantes ont été franchies, avec notamment la signature d’un Project Development Agreement (PDA) avec le gouvernement lao et d’un MoU avec des partenaires en vue d’optimiser et de développer la production de NTPC. Les avantages de cette hybridation entre 2 sources d’énergie sont nombreux. Elle permet notamment une meilleure capacité de production en saison sèche, grâce à un stockage d’eau optimisé dans le réservoir, et le développement d’une énergie décarbonée sans impact environnemental ou social majeur.
Dans le domaine de l’énergie nucléaire, concernant l’accord de coopération relatif au projet de construction de six réacteurs EPR à Jaitapur, se reporter à la section 1.4.1.1.3.2 « Autres projets Nouveau Nucléaire ».
EDF continue de développer son activité dans les compteurs intelligents en franchissant de nouvelles étapes dans le projet de déploiement en cours et en participant à de nouveaux appels d’offres lancés en Inde. Le projet en cours qui vise à déployer près de 5 millions de compteurs intelligents est devenu une référence nationale. Il est actuellement le plus grand projet de déploiement en Inde avec des compteurs intelligents prépayés. Plus d’un million de compteurs ont été installés avec succès à fin novembre 2022.
Les autres domaines d’intervention d’EDF en Inde sont le développement de projets d’hydroélectricité conventionnelle, et plus particulièrement les projets par pompage qui seront la pierre angulaire de la transition énergétique à faible émission de CO2 en Inde.
EDF Renouvelables a par ailleurs poursuivi son développement dans le photovoltaïque et l’éolien.
Suite au coup d’État du 1er février 2021, EDF a annoncé la suspension du projet Shweli 3 en Birmanie. Il s’agit d’un projet de développement d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Shweli, au nord-est de la Birmanie (État du Shan), d’une puissance de 671 MW. Le respect des droits humains fondamentaux constitue une condition préalable pour chaque projet auquel EDF prend part. Par conséquent, depuis le coup d’État, le consortium Shweli 3 a décidé de suspendre le développement du projet, y compris les activités de ses sous-traitants.
Par ailleurs, EDF a également décidé de suspendre son développement dans le domaine des micro-grid hybrides (solaire et batterie) dans plusieurs villages isolés en Birmanie.
Depuis 2017, le groupe EDF poursuit sa stratégie de développement en Indonésie, en se concentrant sur les projets d’énergies renouvelables, avec notamment le développement de projets hydroélectriques ou de compteurs intelligents.
EDF a ouvert son 6e centre international de R&D en 2014, EDF Lab Singapore Pte. Ltd (le « Lab »). Il vise à soutenir le Singapore Housing Development Board (HDB), principal constructeur de bâtiments de la ville, en vue de développer un instrument sur-mesure de modélisation urbaine pour les villes intelligentes. Le Lab se concentre actuellement sur trois thèmes principaux :
Dans le cadre des liens étroits avec le monde universitaire, le Lab est impliqué dans deux projets de recherche sur l’énergie numérique, partiellement financés par les autorités singapouriennes :
En complément, la filiale à Singapour « EDF HQ Singapore Pte. Ltd. », créée en 2018, s’inscrit dans l’écosystème de développement et d’innovation des réseaux intelligents, de la mobilité électrique, des villes intelligentes et des interconnexions. EDF HQ Singapore Pte. Ltd et Tuas Power se sont vu attribuer, par l’agence gouvernementale chargée du progrès industriel de Singapour (JTC) et l’autorité de régulation Energy Market Authority (EMA), le projet « Smart H2 ». Ce projet et son étude de faisabilité sont subventionnés par le gouvernement de Singapour. Il s’agit d’un système d’énergie renouvelable qui, grâce à une centrale électrique virtuelle, produira, via un électrolyseur de 1 MWe, de l’hydrogène vert destiné à être vendu à un client industriel. Le projet utilisera un système de management de l’énergie et des certificats verts.
(1) Les autres actionnaires sont TEPCO (JERA) et SGM2 (Sumitomo).
(2) À hauteur de 37,5 % aux côtés du partenaire vietnamien Pacific Corporation (25 %) et de deux partenaires japonais, Sojitz Corporation (18,75 %) et Kyushu Electric Power Co (18,75 %).
(3) Les autres actionnaires sont la société thaïlandaise EGCO (Electricity Generating Public Company Limited) (35 %) et une société d’État laotienne, LHSE (Lao Holding State Enterprise) (25 %).