Les objectifs de calendrier et de coûts à terminaison issus de la dernière revue à date du projet ont été annoncés le 19 mai 2022 (1) :
Le calendrier et le coût des travaux électromécaniques et des essais finaux n’ont pas été revus à ce stade du projet.
Les performances des principaux travaux de génie civil et de montages électromécaniques ont été moins bonnes que prévu en 2022. Des actions sont en cours visant à rattraper le retard pris estimé entre 3 et 6 mois.
À la fin de l’année 2022, les coûts engagés, hors intérêts intercalaires, de l’ensemble du projet(5) s’élèvent à 18,7 milliards de livres sterling (en monnaie courante) ou 16,1 milliards en livres sterling 2015. Les intérêts intercalaires s’élèvent à 960 millions de livres sterling.
A fin 2022, le Groupe a enregistré des pertes de valeur au titre du projet HPC à hauteur de 0,55 milliards d'euros. Ces pertes de valeur sont liées d'une part à l'augmentation de 100 points de base du taux d'actualisation entre 2021 et 2022 dans le contexte de marché au Royaume-Uni, et d'autre part à la mise à jour du calendrier et des coûts du projet. Cette dépréciation est réversible (voir la note 10.8.2 de l'annexe aux comptes consolidés clos le 31 décembre 2022).
L’ONR continue à assurer une surveillance réglementaire complète du projet HPC.
Au quatrième trimestre 2022, l’ONR a approuvé, dans le cadre de son dispositif flexible d’autorisation, la fin de la fabrication et le transport de la cuve du réacteur depuis le site de Saint-Marcel de Framatome. Une autorisation de l’ONR sera nécessaire ultérieurement pour installer la cuve.
En novembre 2022, une personne est tragiquement décédée sur le site à la suite de blessures causées par écrasement. L’enquête formelle de l’ONR à ce sujet se poursuit.
La société de projet HPC, NNB Generation Company (HPC) Limited, et le Département de l’Énergie et du Changement Climatique (DECC) ont finalisé, en octobre 2015, les conditions du contrat pour différence relatif à HPC. Ce dernier a été déclaré compatible avec les règles de l’UE en matière d’aides d’État par la Commission européenne en octobre 2014.
Signé le 29 septembre 2016 à l’instar de tous les autres contrats avec le gouvernement britannique, le CfD vise à garantir les revenus générés par l’électricité produite et vendue par HPC grâce au versement d’une rémunération en fonction de la différence entre le prix d’exercice contractuel et le prix du marché sur une période de 35 ans à compter de la mise en service commerciale de l’unité 2.
À partir de la date d’entrée en fonctionnement de la centrale, si le prix de référence auquel le producteur vend l’électricité sur le marché est inférieur au prix d’exercice défini dans le contrat, le producteur recevra une prime additionnelle. Si le prix de référence est supérieur au prix d’exercice, le producteur devra payer la différence.
Les principales caractéristiques du contrat pour différence sont les suivantes :
Il n’existe pas de garantie explicite de volume dans le CfD, ni de plafond annuel. En revanche, le contrat comporte des clauses de protection contre le risque de changement de loi et contre tout risque de réduction de la fourniture d’électricité au réseau de sorte que le projet est couvert contractuellement contre ces deux événements.
Postérieurement à la phase de mise en service, la rentabilité de l’investissement en euros varie en grande partie au gré des fluctuations de la livre sterling et de l’inflation au Royaume-Uni, les recettes étant générées en livres sterling et indexées sur l’inflation.
Le projet HPC est protégé contre les fluctuations des prix du marché de l’électricité pendant la période du CfD. Il est exposé aux fluctuations des prix de l’électricité au- delà de la période du CfD.
En termes de devises, environ un tiers des coûts du projet est libellé en euros. Ceci expose tant le projet que le groupe EDF au taux de change euro/livre. En cas d’affaiblissement de la livre face à l’euro, le coût du projet en livre augmente et sa rentabilité baisse en conséquence. Une stratégie de couverture a été mise en place au niveau du projet.
Toutefois, au niveau du Groupe, la dévaluation de la livre se traduirait par une baisse du besoin de financement ramené en euros et donc de la dette du Groupe. Compte tenu de l’horizon long terme de l’investissement dans le projet HPC, le groupe EDF a déployé une stratégie progressive de couverture du risque d’appréciation de la livre dans son investissement dans HPC.
Les contrats relatifs au Programme de financement du démantèlement des centrales et de gestion des déchets (Funding Decommissioning Programme – FDP) de HPC ont été signés le 29 septembre 2016. Pour un détail des exigences réglementaires applicables aux opérateurs nucléaires, se reporter à la section 1.4.5.1.2.2.
Sizewell C est un projet de construction d’une centrale nucléaire dotée de deux réacteurs EPR à Sizewell, dans le Suffolk (Angleterre). Il est prévu que la centrale Sizewell C dispose d’une capacité totale de 3,26 GW alimentant en électricité 6 millions de foyers pendant environ 60 ans.
Le projet repose sur une stratégie de réplication de HPC, reproduisant autant que possible la conception et la chaîne logistique de HPC. Sizewell C bénéficiera des retours et de l’expérience d’HPC ainsi que d’une chaîne logistique britannique complète à tous égards, ce qui devrait améliorer la visibilité en termes de calendrier et de coûts. Des réflexions d'organisation et collaboration avec Hinkley Point C sont en cours visant à sécuriser les bénéfices de la réplication d'HPC sur le projet Sizewell C, tout en tenant compte de la différence de gouvernance (pourcentage de détention à terme, partenaires,...). Selon les schémas, le risque de non- compatibilité avec l’objectif de déconsolidation du projet pourrait être significativement accru.
(1) Voir le communiqué de presse EDF du 19 mai 2022 « Point d’actualité sur Hinkley Point C ».
(2) Depuis le début de la construction, le projet a été retardé de 18 mois au total, principalement en raison de la crise sanitaire de Covid-19. Voir le communiqué de presse du 19 mai 2022.
(3) Coûts nets des plans d’actions opérationnels en livres sterling 2015, hors intérêts intercalaires, à un taux de change de référence du projet de 1 livre sterling = 1,23 euro.
(4) Sur la base des indices d’inflation au 30 juin 2022, le coût à terminaison nominal estimé pourrait atteindre 32,7 milliards de livres. Le coût réel reste inchangé.
(5) Montant calculé aux bornes du projet en cohérence avec les coûts à terminaison du projet.
(6) Les termes du contrat sont disponibles sur le site du gouvernement britannique : https://www.gov.uk/government/publications/hinkley-point-c-documents.