Au 31 décembre 2022, le parc thermique en exploitation d’EDF est composé de capacités de production diversifiées, tant sur le plan du combustible que de la puissance :
Production (énergie nette en TWh) | ||||||
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Combustible | Puissance unitaire (en MW) | Nombre de tranches en exploitation au 31/12/2022 | Capacité totale (en MW) | Année de mise en service | Au 31/12/2022 | Au 31/12/2021 |
Charbon | 580 | 2 | 1 160 | en 1983 et 1984 | 1,64 | 3,01 |
Turbines à combustion fioul, gaz et bi-combustibles (gaz et fioul) | 85 | 4 | 340 | en 1980 et 1981 | 0,68 | 0,34 |
203 | 1 | 203 | en 1992 | |||
134 | 1 | 134 | en 1996 | |||
125 – 129 | 2 | 254 | en 1998 et 2007 | |||
185 | 2 | 370 | en 2010 | |||
179 – 182 | 3 | 542 | en 2008 et 2009 | |||
Cycles Combinés Gaz | 427 | 1 | 427 | en 2011 | 8,92 | 7,17 |
465 | 2 | 930 | en 2012 et 2013 | |||
585 | 1 | 585 | en 2016 |
La production d’électricité générée par EDF à partir de son parc de centrales thermiques en France continentale a représenté, en 2022, 3,5 % de sa production totale d’électricité. Le parc dispose, à fin 2022, d’une puissance installée en fonctionnement de 4 945 MW.
La production thermique (énergie nette) a représenté 11,24 TWh en 2022 avec un fonctionnement plus élevé qu’en 2021 (10,53 TWh). En 2022, les tranches charbon ont fourni 1,64 TWh, les CCG 8,92 TWh et les turbines à combustion (TAC) 0,68 TWh.
L’enjeu pour ces moyens de production thermiques, sollicités de façon variable tout au long de l’année, est d’assurer une fiabilité et une disponibilité maximales. La capacité d’adaptation du parc à un fonctionnement soutenu a été démontrée. En particulier, les TAC ont été fortement sollicitées et ont affiché un très bon taux de réponse lorsqu’elles ont été appelées à fonctionner.
Entre 2013 et 2015, EDF a procédé à la mise à l’arrêt définitif de dix unités de production charbon. Il a rénové, entre 2014 et 2016, les trois unités de production de technologie plus récente situées au Havre (1 unité) et à Cordemais (2 unités) pour améliorer leur fiabilité et leur rendement.
EDF a procédé à l’arrêt définitif de la centrale du Havre au 1er avril 2021. Le dernier bilan prévisionnel de RTE a montré toutefois la nécessité de maintenir la centrale de Cordemais jusqu’en 2024, voire 2026 pour sécuriser l’équilibre offre/demande dans le Grand Ouest.
En 2022, un projet de construction d’une usine de black pellets (dite Ecocombust 2) porté par l’industriel Paprec a été initié dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt de l’ADEME et sous la coordination du délégué interministériel à l’accompagnement des territoires en transition énergétique. Sans attendre une éventuelle décision d’investissement de l’industriel Paprec dans Ecocombust 2, dans le cadre de la stratégie de décarbonation du groupe EDF, des travaux ont été engagés pour permettre un fonctionnement partiel de Cordemais à la biomasse dès l’hiver 2022-2023.
En 2022, le parc thermique d’EDF en France continentale a émis 5,32 millions de tonnes de CO2 (contre 5,70 millions de tonnes en 2021). Le contenu CO2 du kWh produit en 2022 s’élève à 473 g/kWh net (contre 535 g/kWh net en 2021). Cette baisse résulte d’une utilisation moins importante des tranches charbon dans le mix de production thermique d’EDF. Elles ont contribué à près de 15 % de la production du parc thermique en 2022 (contre 29 % en 2021). Pour rappel, en 2010, le contenu CO2 du kWh produit était de plus de 900 gCO2 /kWh net.
En 2022, le parc thermique d’EDF en France continentale a émis 1,210 kt de SO2, 3,65 kt de NOx et 0,063 kt de poussières. Ramenés au kWh produit, les rejets de polluants ont été réduits, par rapport à 2010, de 5 fois pour les NOx, de plus de
25 fois pour le SO2 et de plus de 27 fois pour les poussières. Ces réductions drastiques d’émission ont été rendues possibles par :
À titre d’exemple, les tranches de Cordemais sont équipées de systèmes de désulfuration et de dénitrification des fumées (réduction de 90 % des émissions de dioxyde de soufre et de 80 % des émissions d’oxydes d’azote) ainsi que de dépoussiéreurs qui captent la quasi-totalité des poussières.
Cadre réglementaire
Plusieurs dispositions du Code de l’énergie prises en application de loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat et de la loi du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat modifient le plafond des émissions de gaz à effet de serre pour certaines installations de production d’électricité et prévoient également une obligation de compensation.
Ainsi, pour les installations situées en métropole continentale, produisant de l’électricité à partir de combustibles fossiles et émettant plus de 0,55 tonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawattheure d’électricité produite, l’article D. 311-7-2 du Code de l’énergie définit un plafond dégressif spécifique d’émissions de gaz à effet de serre pour les années 2022, 2023 et 2024.
De plus, conformément à l’article 36 de la loi précitée du 16 août 2022, les exploitants des installations concernées sont soumis, sous peine de sanctions, à une obligation de compensation des émissions de gaz à effet de serre résultant du rehaussement de ce plafond d’émissions et dont les principes sont définis à l’article D. 311-7-3 du Code de l’énergie. Cette compensation permet de financer des projets respectant les principes fixés à l’article L. 229-55 du Code de l’environnement.
En application des dispositions de l’article 26 de loi précitée du 16 août 2022 (codifié à l’article L. 143-6-1 du Code de l’énergie), le ministre chargé de l’énergie peut :