Document d'enregistrement Universel 2022

6. États Financiers

Au cours de l’année 2022, la CRE a notifié à EDF la cessation de livraisons d’ARENH pour trois fournisseurs alternatifs du fait de leur liquidation judiciaire ou de la suspension de leur autorisation de fourniture. Lors du guichet de mai 2022, les volumes ARENH non livrés par EDF du fait (i) de la liquidation judiciaire de fournisseurs défaillants et (ii) de l’absence de mise en œuvre de modalités de rétrocession de la valeur aux fournisseurs de secours, ont été remis en jeu par la CRE (21,9 MWh) au guichet de novembre.

Concernant le guichet de novembre 2022, la demande des fournisseurs (hors filiales EDF et gestionnaires de réseau) pour livraison 2023 s’est élevée à 148,87 TWh. La CRE a ajusté certaines demandes à la baisse, pour un total de - 0,56 TWh ce qui fixe le niveau de demande validé par la CRE à 148,30 TWh, et a procédé à l’écrêtement des demandes de chaque fournisseur dans la limite du volume global de 100 TWh. À cela s’ajoutent les volumes cédés par EDF à ses filiales via les contrats répliquant le dispositif de l’ARENH et les souscriptions au titre des pertes réseau (26,6 TWh).

Par ailleurs, s’agissant d’une éventuelle évolution vers une nouvelle régulation du parc nucléaire d’EDF, comme annoncé dans le projet de PPE publié le 25 janvier 2019, le gouvernement avait lancé, en janvier 2020, un appel à contributions sur les constats fondamentaux qui ont conduit au projet de la réforme de la régulation économique du nucléaire existant ainsi que sur ses principes de construction et de fonctionnement, projet de régulation qui remplacerait l’ARENH. Comme de nombreux autres acteurs du secteur, le groupe EDF a contribué à cette consultation, qui s’est achevée le 17 mars 2020. La ministre de la Transition écologique et solidaire et le ministre de l’Économie et des Finances avaient confié à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) une mission relative à l'expertise des coûts supportés par l’opérateur nucléaire et à la détermination de la juste rémunération de cette activité dans le cadre de la future régulation du nucléaire existant envisagée par les autorités françaises. Depuis 2021, il n'y a pas eu de développements significatifs sur les termes et conditions d’une possible nouvelle régulation du nucléaire existant (voir note 10.8).

5.1.2 Composition du chiffre d’affaires

Les différentes composantes constituant le chiffre d’affaires sont les suivantes :

(en millions d’euros) 2022 2021
Ventes d’énergie et de services liés à l’énergie

Ventes d’énergie et de services liés à l’énergie

2022129 831

Ventes d’énergie et de services liés à l’énergie

202177 432
- dont ventes d’énergie(1) - dont ventes d’énergie(1)2022109 281 - dont ventes d’énergie(1)202156 866
- dont services liés à l’énergie (incluant les prestations d’acheminement(2)) - dont services liés à l’énergie (incluant les prestations d’acheminement(2))202220 550 - dont services liés à l’énergie (incluant les prestations d’acheminement(2))202120 566
Autres ventes de biens et de services

Autres ventes de biens et de services

2022

6 607

Autres ventes de biens et de services

2021

5 511

Trading Trading2022

7 038

Trading2021

1 518

CHIFFRE D’AFFAIRES CHIFFRE D’AFFAIRES2022143 476 CHIFFRE D’AFFAIRES202184 461

(1) En 2022, les ventes d’énergie incluent 12 229 millions d’euros de chiffre d’affaires liés aux opérations d’optimisation sur les marchés de gros de l’électricité et du gaz contre 1 623 millions d’euros en 2021. Ces opérations sont réalisées par certaines entités du Groupe, dans le but d’équilibrer l’offre et la demande, dans le respect de la politique de gestion des risques du Groupe. En 2022, les principaux secteurs opérationnels vendeurs nets en euros sur les marchés sont la France – Activités de production et de commercialisation (gaz), l’Italie (électricité) et Dalkia (électricité). En 2021, il s’agissait de la France – Activités de production et de commercialisation (gaz) et l’Italie(électricité).

(2) Les prestations d’acheminement au sein de cette rubrique sont relatives aux gestionnaires de réseau de distribution Enedis, Electricité de Strasbourg et EDF SA pour les zones non interconnectées. En revanche, celles relatives à EDF Energy et Edison apparaissent au sein de la rubrique ventes d’énergie car ces entités sont qualifiées de principal au regard d’IFRS 15 tant sur la fourniture que sur l’acheminement. Pour ces deux entités, les prestations d’acheminement sont sans impact sur le résultat car elles sont incluses dans le poste « Charges de transport et d’acheminement » en note 5.2.

Retraité des effets de change et périmètre, le chiffre d’affaires de l’exercice 2022 est en hausse de 69,4 % soit + 58,6 milliards d’euros. Cette évolution du chiffre d’affaires concerne la majorité des segments, en lien avec l’augmentation du prix des énergies et a généralement des effets neutres ou modérés en EBE, voire négatifs. Elle est portée en particulier par les secteurs : France – Activités de production et commercialisation (+15,2  milliards d'euros), Italie (+18 milliards d’euros), Autres métiers (+15,5 milliards d’euros), Royaume-Uni (+6,2 milliards d’euros), Autres international (+1,9 milliard d’euros) et Dalkia (+  1,3  milliard d'euros). Le chiffre d’affaires des segments moins ou peu exposés aux effets prix de marché des énergies (EDF Renouvelables, Framatome) est en croissance par rapport à 2021.

Le chiffre d’affaires du secteur France – Activités de production est en hausse organique de +15,2 milliards d’euros. Cette progression s’explique principalement par des effets prix évalués à +7,2 milliards d’euros, toutefois limités par les mesures mises en place au titre du « bouclier tarifaire » et la rétrocession aux clients des effets du dispositif ARENH+. Les effets volumes (climat, effets portefeuille, moindres consommations notamment sur le dernier trimestre 2022) sont évalués à environ (1,2) milliard d’euros. Le chiffre d’affaires est également porté par l’impact de la revente de l’électricité issue des obligations d’achat pour +4 956 millions d’euros, en raison principalement de la hausse des prix de marché (effet neutre en EBE avec le mécanisme de compensation par la CSPE des charges liées aux obligations d’achat). Ce montant intègre également le chiffre d’affaires lié aux ventes d’ARENH complémentaire aux fournisseurs alternatifs pour +895 millions d’euros (effet négatif en EBE - voir notes 5 et 5.1.1). Enfin, cette progression est accentuée par la bonne performance des filiales d’agrégation, à hauteur de +2 404 millions d’euros (sans impact significatif sur l’EBE).

La hausse organique du chiffre d’affaires de l'Italie pour + 18 milliards d’euros provient du segment Gaz à hauteur de 13,4  milliards d’euros, qui s’explique

principalement par des effets prix favorables, et dans une moindre mesure par la hausse des volumes vendus et du segment Electricité pour 4,6 milliards d’euros, principalement lié à des effets prix.

La croissance organique du chiffre d’affaires des Autres métiers de + 15,5 milliards par rapport à 2021, provient essentiellement des activités gazières (+10 milliards d’euros) sous-tendue par la hausse des prix de marché de gros du gaz et celle des volumes vendus, et de la marge d’EDF Trading (+5,5 milliards d'euros), du fait de la performance des activités de trading réalisées en Europe et aux États-Unis dans un contexte de très forte volatilité de l’ensemble des marchés de commodités.

La hausse organique du chiffre d’affaires du Royaume-Uni pour + 6,2 milliards d’euros par rapport à 2021, s’explique principalement par l’impact de la hausse des prix de l’énergie et à une production nucléaire en hausse de +1,9 TWh en lien avec une bonne disponibilité du parc et à un programme de maintenance moins chargé, malgré la fermeture de Hunterston B en janvier 2022 et de Hinkley Point B en août 2022. Les différentes mesures de soutien mises en place par le gouvernement britannique en BtC et en BtB à partir de septembre 2022 sont directement prises en charge par l’État auprès des clients finaux, et sont donc sans effet sur le niveau du chiffre d’affaires reconnu conformément à IFRS 15.

La hausse organique du chiffre d’affaires du segment Autre international de + 1,9 milliards d’euros s’explique principalement par la hausse du chiffre d’affaires en Belgique de 1,8  milliard d’euros (essentiellement Luminus). Cette évolution résulte d’effets prix en électricité et en gaz.

Le chiffre d’affaires de Dalkia en hausse organique de + 1,3 milliard d’euros, résulte principalement de la hausse des prix du gaz. Il bénéficie également du dynamisme commercial au Royaume-Uni et en France.