Document d'enregistrement Universel 2022

3. Performance Extra-financière

Pour les impacts sur la qualité de l’air, voir la section 3.3.1.6 « Qualité de l’air ».

3.9.6.3 Santé-Sécurité
3.9.6.3.1 Identification des risques saillants

La cartographie des risques d’atteinte à la santé et à la sécurité des salariés et prestataires est établie par la Direction Santé Sécurité en charge du management santé-sécurité, en s’appuyant sur les analyses de risques réalisées par les différentes entités et filiales du Groupe, en lien avec le dispositif de cartographie des risques du Groupe (voir section 2.2. «  Risques auxquels le Groupe est exposé »). Les risques saillants en matière d’atteinte à la santé et à la sécurité des salariés et prestataires sont liés au fonctionnement des installations industrielles (voir section 2.2.4 - 4C « Atteinte à la sécurité ou à la santé au travail (salariés et prestataires) ») et sont :

  • les accidents du travail, les maladies professionnelles (amiante, produits chimiques, rayonnements ionisants et bruit) ;
  • les troubles musculo-squelettiques, les troubles anxio-dépressifs, dont le stress.

Les risques concernant les consommateurs et riverains sont liés au fonctionnement des installations industrielles (voir sections  2.2.4 -  4E  «  Atteinte à la sûreté hydraulique », 2.2.4 - 4H  «  Atteinte à la sécurité industrielle et impact sur le patrimoine environnemental dont la biodiversité », 2.2.5 - 5C « Atteinte à la sûreté nucléaire en exploitation, mise en cause au titre de la responsabilité civile nucléaire »). Ils portent principalement sur :

  • la sûreté des installations nucléaires et hydrauliques ;
  • la qualité de l’air, les nuisances sonores et lumineuses.
3.9.6.3.2 Principales mesures d’atténuation, de prévention, d’atténuation et de suivi des mesures mises en œuvre
Déploiement de la Politique Santé-sécurité

Pour prévenir et atténuer les risques d’atteinte grave à la santé et à la sécurité de ses salariés et sous-traitants intervenant sur ses sites, le Groupe s’appuie sur une politique Santé et Sécurité adoptée en 2018 et actualisée en 2021. Cette politique Groupe s’applique à toutes les sociétés contrôlées par le groupe EDF, dans tous les pays où EDF opère. Elle concerne ses salariés comme ses sous-traitants.

Les priorités de la politique sont d’abord d’éradiquer les accidents graves et mortels, mais aussi de réduire le nombre d’accidents et de lutter contre l’absentéisme. La politique vise à ancrer dans l’ensemble du Groupe le socle constitué par les 10 règles vitales du Groupe et le cadre de référence du management de la santé sécurité BEST (Building Excellence in Safety Together), enrichi de nouvelles pratiques ayant fait leurs preuves dans plusieurs entités. Elle s’accompagne d’une feuille de route qui mobilise les entités du Groupe vers l’atteinte des objectifs fixés. Une revue des résultats santé sécurité et de suivi des plans d’actions est réalisée régulièrement par le Comité exécutif (voir section  3.3.1.3.1 «  Politique santé sécurité »).

Dix règles vitales ont été identifiées à partir d’une analyse des accidents mortels qui ont frappé le groupe EDF sur les 30 dernières années. La revue organisée en 2021 par le Comité stratégique Santé Sécurité a permis de constater que 100 % du périmètre du Groupe avait réalisé une autoévaluation de son système de management santé sécurité selon le cadre de référence BEST. En octobre 2022, le Comité Stratégique Santé Sécurité a réalisé un bilan spécifique du domaine d’exigences Santé Sécurité relatives aux relations avec les prestataires qui a permis de mettre en avant les progrès réalisés par les entités. Cette revue a notamment abouti à un plan d’action pour une intégration approfondie de la santé sécurité dans la démarche d’achat (voir section  3.9.6.4.2 «  Principales mesures de prévention, d’atténuation et de suivi des mesures mises en œuvre »).

Lorsque les conditions de sécurité en lien avec les règles vitales ne sont pas réunies, un « NoGo » doit être actionné pour corriger la situation avant de démarrer. De même quand des imprévus ne permettent plus de respecter les règles de sécurité, un « STOP sécurité » doit être marqué. Le 13 octobre 2022, un temps d’arrêt a été effectué dans l’ensemble du Groupe pour que s’organise dans chaque équipe, un débat sur la déclinaison et l’appropriation de cette politique. Les prestataires sont associés et impliqués lors des grands événements de mobilisation et de sensibilisation conduits par le Groupe. Afin d’assurer la boucle d’amélioration continue, et d’entretenir la conscience du risque, les Événements à Haut Potentiel (HPE) sont collectés, analysés et partagés à l’échelle du Groupe. Près de 72 % de ces HPE sont des presque accidents ou des situations dangereuses. Un accent particulier est mis sur ceux qui sont liés aux 10 règles vitales du Groupe. En 2022, le critère sécurité de l’accord d’intéressement d’EDF a porté sur le développement des analyses des accidents avec arrêt et la réduction du nombre d’accidents avec et sans arrêt, classés HPE. Par ailleurs, des audits sont menés chaque année dans l’ensemble du Groupe, notamment sous la forme de visites de chantiers. Ces visites font l’objet d’un compte rendu de visite de chantier partagé localement avec les équipes auditées.

La Politique Santé Sécurité fixe aussi un cadre pour progresser sur le sujet de la santé

EDF est engagée pour l’amélioration de la santé physique et psychologique de ses salariés au travail  : sur site et à distance. Progresser sur ce champ mobilise durablement les équipes médicales, les assistants sociaux, les partenaires sociaux, les managers, les préventeurs et les responsables des ressources humaines dans une approche pluridisciplinaire.

Les troubles anxio-dépressifs, le stress et les troubles musculo-squelettiques (TMS), qui constituent les trois causes principales d’absentéisme, font régulièrement l’objet d’initiatives pour développer les mesures de prévention. Le développement des projets de responsabilisation des équipes a également permis une baisse significative de l’absentéisme des salariés des équipes engagées, illustrant l’impact positif sur les questions de santé, d’amélioration de la qualité de vie dans les collectifs mais aussi d’engagement.

Cette approche trouve son illustration au travers des accords sociaux qui intègrent une large place à la santé. Ainsi, l’évolution des modes de management et d’organisation du travail s’est poursuivie en 2022, en s’appuyant notamment sur les évolutions de pratiques initiées pendant la crise sanitaire et le déploiement d’accords d’entreprise établis en 2021 dans certaines sociétés du Groupe. Cette évolution vise à trouver un nouvel équilibre entre la recherche de performance, le renforcement de la cohésion des collectifs et le développement du bien-être de chaque salarié. Pour EDF, l’accord TAMA «  Travailler Autrement Manager Autrement » a été signé fin 2021. Cet accord global intègre une démarche de responsabilisation des équipes et de nouvelles modalités de travail (actualisation du cadre de cohérence pour le télétravail avec 10 jours/mois maximum de télétravail autorisés, nouvelles possibilités de souplesse horaire en adaptant si nécessaire les horaires de travail au plus proche des éventuels besoins des salariés, sous réserve du maintien du niveau de performance de l’équipe de travail, prise de travail directement sur chantier). Afin d’accompagner les collaborateurs dans ce changement, le groupe a également mis en place 2 dispositifs d’aide financière dans le cadre de la pratique du télétravail : une indemnité allant jusqu’à 20 euros par mois (il s’agit de la participation de l’employeur aux frais d’occupation du domicile) et une aide à l’équipement pour pouvoir télétravailler dans de bonnes conditions. EDF a également sensibilisé ses salariés aux gestes et postures adaptés en télétravail au travers d’un guide santé sécurité diffusé dans le cadre de l’accord TAMA.

Des actions de sensibilisation sont régulièrement organisées pour poursuivre la prévention du risque cardio-vasculaire, cause majeure de décès par malaise, ainsi que la prévention des addictions, y compris en mettant en place les contrôles de consommation de stupéfiants.

Les Directions opérationnelles intègrent les troubles musculo-squelettiques, l’exposition au bruit, aux substances chimiques dangereuses, aux rayonnements ionisants et électromagnétiques, aux agents biologiques dans leur évaluation des risques selon la nature de leurs activités et mettent en œuvre localement des actions de prévention des maladies professionnelles. Ainsi, Framatome a développé des exosquelettes pour réduire la pénibilité des activités et ses impacts sur les troubles musculo-squelettiques.

La prévention des risques psychosociaux et socio-organisationnels est basée sur l’exploitation de l’enquête de perception des salariés (MyEDF) lue à tous les niveaux de l’organisation, permettant de disposer d’une évaluation des risques précise mettant en avant les forces de l’organisation et du collectif mais aussi ses points de fragilité. Ceci permet d’établir des plans d’actions locaux adaptés aux situations rencontrées.

Le groupe EDF a élaboré un guide à destination des entités pour qu’elles développent le maintien et le retour au travail des salariés qui ont pu connaître des difficultés de santé. Cette démarche qui s’appuie sur la mise en place de visite de pré-reprise avec les équipes médicales et la réalisation d’entretiens de retour entre les salariés et les managers vise à prévenir le risque de désinsertion professionnelle.