Face aux enjeux démographiques, d’urbanisation et de pollution atmosphérique, de nombreux pays sont en quête de solutions pour inverser la tendance.
La poursuite d’un programme d’investissements très significatif sur la période à venir impose notamment au Groupe le rétablissement de sa structure financière.
L’ampleur et la diversité des risques industriels, régulatoires, de marché ou concernant la capacité du Groupe à réunir les compétences nécessaires, auxquels le
Groupe doit faire face dans le contexte actuel pourraient avoir des conséquences de toute nature. De nouveaux risques pourraient émerger, ou des risques existants s’aggraver, susceptibles de peser significativement sur la capacité du Groupe à atteindre ses objectifs financiers 2023 (5) et ses objectifs stratégiques à long terme.
Dans le contexte de la crise des prix de l’énergie, des mesures d’urgence ont été prises en 2022 (règlement européen relatif aux rentes infra-marginales, élargissement des possibilités d’aides d’État, propositions de plafonnement du prix du gaz). Par ailleurs, une réflexion sur le cadre réglementaire européen concernant les règles de marché a été lancée fin janvier 2023 via une consultation de la Commission européenne. L’enjeu stratégique pour le groupe EDF sera d’obtenir une évolution des règles de marché favorable aux investissements dans toutes les technologies de décarbonation, pour la production et pour les usages de l’énergie.
Dans ce contexte et en lien avec toutes les parties prenantes de l’entreprise, EDF présentera une nouvelle feuille de route stratégique, opérationnelle et financière dans le courant de l'année 2023.
L’État français, actionnaire majoritaire d’EDF, a annoncé par communiqué de presse daté du 19 juillet 2022, son intention de lancer une OPAS sur les titres de capital d’EDF dans l’objectif de retirer la Société de la cote. Selon le projet de note d’information de l’État (6), ce projet s’inscrit dans un contexte d’urgence climatique, alors que la situation géopolitique impose des décisions fortes pour assurer l’indépendance et la souveraineté énergétique de la France, dont celle de pouvoir planifier sur le très long terme les moyens de production, de transport et de distribution d’électricité.
L’État français a déposé le 4 octobre 2022, auprès de l’Autorité des marchés financiers son projet d’OPAS visant les actions EDF et les obligations convertibles « OCEANEs » (7). L’Autorité des marchés financiers (AMF) a rendu le 22 novembre 2022 une décision de conformité sur l’offre qui a été ouverte le 24 novembre 2022. Divers fonds et associations (8) ont engagé des recours aux fins d’annulation de la décision de conformité de l’OPAS (voir la section 7.1.5. « Litiges »).
Le 25 janvier 2023, l’AMF a annoncé la clôture de l’offre le 3 février 2023 (9). Cette décision fait suite au désistement des fonds et associations de leur procédure de sursis à exécution de l’offre. Ce désistement est consécutif aux engagements pris par l’État, notamment celui de ne pas procéder au retrait obligatoire des titres avant la décision de la cour d’appel sur le recours au fond.
En cas d’arrêt de la cour d’appel confirmant la décision de conformité de l’AMF, l’offre sera rouverte pour une période de 10 jours de négociation au terme de laquelle l’État procèdera au retrait obligatoire. En effet, l’État a annoncé avoir atteint 90 % des droits de vote et du capital d’EDF (post-conversion des OCEANEs qu’il détient) (10), seuils requis pour permettre un retrait obligatoire des titres.
En cas d’arrêt de la cour d’appel annulant ou réformant la décision de conformité de l’AMF, l’État s’est engagé à restituer les titres acquis aux anciens actionnaires et/ou porteurs d’OCEANEs qui en feraient la demande. Dans l’hypothèse où l’État déciderait de déposer un projet modifié d’OPAS à un prix plus favorable, l’État s’est engagé à verser un complément de prix aux actionnaires et/ou porteurs d’OCEANEs qui n’auraient pas demandé la restitution de leurs titres mais qui feraient la demande de versement du complément de prix.
(1) Hors pays prioritaires en Europe : France, Italie, Royaume-Uni et Belgique.
(2) Introduite par la loi de transition énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas carbone, circulaire et durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, doivent la prendre en compte.
(3) Le dernier bilan prévisionnel de RTE montre toutefois la nécessité de maintenir la centrale de Cordemais jusqu’en 2024, voire 2026, pour des raisons de sécurisation de l’équilibre offre/demande.
(4) Se reporter à la note 20.4 de l’annexe aux comptes consolidés clos le 31 décembre 2021 figurant à la section 6.1 et voir également la section 3.8.4 « Précisions sur la taxonomie ».
(5) Décrits en section 5.1.5 « Perspectives ».
(6) Projet de note d’information établi par l’État français du 4 octobre 2022.
(7) Obligations à option de conversion et/ou d’échange en actions nouvelles et/ou existantes de la société EDF.
(8) Recours formé par le FCPE Actions EDF, Énergie en actions et l’Association pour la défense des actionnaires minoritaires.
(9) Voir le communiqué de presse d’EDF du 26 janvier 2023 « Point sur le calendrier de l’Offre publique d’achat simplifiée visant les titres de capital d’EDF ».
(10) Communiqué de presse du ministère de l’Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique et de l’Agence des participations de l’État du 8 février 2023 « Succès de l'offre publique d'achats simplifiée de l'État sur EDF ».