Les pales et composants de l’éolienne qui sont encore difficilement recyclables font l’objet de diverses expérimentations et projets pilotes sur lesquels EDF Renouvelables travaille, en coordination avec la R&D d’EDF : valorisation des pales en fibre de verre et transformation en granulats pour intégration dans du béton ou de l’agrégat de bois ; réutilisation pour du mobilier urbain (exemple du démantèlement du parc EDF Renouvelables de Tenesa en Corse).
Dévoilé par Siemens Gamesa en 2021, un nouveau modèle de pale recyclable sera utilisé par EDF Renouvelables sur 10 éoliennes du parc éolien en mer du Calvados. Il s’agit d’une première en France. Fabriquée à partir d’une combinaison de matériaux coulés ensemble avec de la résine, ce nouveau modèle de pale permet de séparer efficacement la résine des autres composants à la fin de vie de la pale, pour une réutilisation des matériaux dans de nombreuses applications (industrie automobile, aéronautique, ferroviaire…).
EDF Renouvelables, en tant que membre de WindEurope (1), a soutenu l’appel à une interdiction de mise en décharge à l’échelle européenne des pales d’éoliennes déclassées d’ici 2025. L’industrie éolienne européenne s’engage activement à réutiliser, recycler ou récupérer 100 % des pales déclassées.
Elles représentent un enjeu pour l’éolien, et ce uniquement pour les technologies utilisant des aimants permanents, c’est-à-dire les éoliennes « PMG » (Permanent Magnet Generator). Celles-ci peuvent contenir plusieurs terres rares : néodyme, dysprosium, praséodyme ou parfois terbium dans leurs aimants permanents. Les aimants représentent en moyenne 600 à 700 kg/MW en Direct Drive (utilisé principalement pour les éoliennes offshore), et 80 à 160 kg/MW en Gearbox (utilisé principalement pour le terrestre).
En raison des faibles volumes actuellement, il n’existe pas encore de filière industrielle mature de recyclage des aimants permanents en vue de réutiliser les terres rares. Le recyclage des aimants permanents est à l’étude et les premiers projets émergent. Des fabricants travaillent à la création d’éoliennes à aimants permanents sans terres rares.
En Europe, le recyclage des panneaux photovoltaïque est régi par la directive 2012/ 19/UE du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2012 relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques modifiée dite « directive DEEE ». En application de cette directive, les producteurs sont responsables du financement de la gestion des déchets provenant de ses propres produits, y compris le traitement des produits en fin de vie.
En France, plus de 95 % des composants sont recyclés. Les terres rares n’entrent pas dans la fabrication des panneaux photovoltaïques.
En France, l’éco-organisme SOREN (ex PV-Cycle), agréé par l’État, assure la collecte en fin de vie (l’éco-participation moyenne à l’achat de l’équipement est de 70 centimes d’euro par panneau). Il existe aujourd’hui 3 usines de recyclage des panneaux « silicium cristallin » en France. Les matériaux sont isolés et redirigés vers diverses filières industrielles : le silicium vers les filières de métaux précieux, le cadre en aluminium vers les affineries d’aluminium, les boîtiers de raccordement et les câbles sont broyés et vendus sous forme de grenaille de cuivre.