Document d'enregistrement Universel 2022

3. Performance Extra-financière

Afin d’optimiser les combustibles et les matières premières, le Groupe actionne de nombreux leviers :

Évolution du mix de production du Groupe

Le développement des énergies renouvelables, la mise en service de CCG (1) à fort rendement (le projet Marghera Levante d’Edison ambitionne d’être parmi les plus performants en Europe), l’utilisation de la biomasse par Dalkia, la conversion du parc thermique des systèmes insulaires avec de la biomasse liquide.

Optimisation des installations existantes

SEI, Dalkia ou EDF au Royaume-Uni réalisent des actions d’optimisation des installations existantes telles que : l’amélioration de l’efficacité énergétique ou du rendement des processs, la maintenance ou la modification des process, les prescriptions en termes de qualité des combustibles et de surveillance renforcée des niveaux de rendement, ou le recours à la cogénération (e-monitoring). Par ailleurs, sept sites thermiques de SEI sont certifiés ISO 50001 dans les territoires insulaires.

Choix en temps réel des moyens de production les plus performants

À titre d’illustration de ce levier, Dalkia utilise un outil de gestion des énergies permettant d’optimiser l’utilisation des combustibles des installations énergétiques et de renforcer le recours aux énergies renouvelables en substitution d’énergie fossile.

Mise en œuvre d’une stratégie d’économie d’uranium naturel

La maîtrise par EDF de chacune des étapes du cycle du combustible, la conception de combustibles performants et une gestion adaptée de ce combustible dans les cœurs des tranches nucléaires contribuent à optimiser le besoin en uranium naturel. Le recyclage du combustible usé permet d’économiser actuellement environ 10 % d’uranium naturel via l’utilisation du combustible MOX (pour un cycle à l’équilibre), et à terme jusqu’à 25 % via la relance de la filière URT (uranium de retraitement) (voir dans la section 1.4.1.1.2.3 « Les étapes et enjeux liés au cycle du combustible nucléaire »).

Analyses du cycle de vie (ACV)

EDF Renouvelables, dont l’utilisation des matières premières est liée à la fabrication des équipements a réalisé des analyses de cycles de vie de ses technologies (éolien terrestre, solaire, photovoltaïque, stockage par batteries) pour identifier les principaux impacts environnementaux, les phases du cycle de vie les plus contributrices et pour étudier la faisabilité technico-économique des pistes d’amélioration.

Développement des batteries zinc-air

Zinium est une filiale du Groupe dédiée au développement de batteries zinc – air. Cette technologie utilise des matériaux faciles d’accès et non polluants (sur les métaux rares, voir aussi la section 3.2.4.4.3 « Recyclage dans le domaine des nouvelles énergies renouvelables »).

3.2.4.3.2 Optimiser les matériaux et les matériels

Au cours des grands chantiers liés aux investissements réseaux, hydrauliques, nucléaires et thermiques, l’utilisation de matériaux recyclés est encouragée (granulats, terres, bétons, etc.) et les matériaux déposés sont valorisés. De nombreux chantiers d’ampleur issus du programme Grand Carénage rendent disponibles un nombre important de matériels et pièces de rechange pouvant encore servir.

EDF Réutiliz

EDF a mis en service une plateforme digitale de réemploi d’équipements professionnels, nommée EDF Réutiliz, développée en vue de réduire la consommation de ressources et de limiter la production de nouveaux biens. Son déploiement est entré fin 2020 dans sa phase de mise en œuvre opérationnelle, intensifiant ainsi les opérations de réemploi déjà déployées sur le parc de production, et sur la gestion du parc mobilier et informatique. EDF R&D a estimé que l’impact carbone du réemploi contribuait à la réduction de son propre bilan de GES (scope 3), mais également à la baisse des émissions de ses parties prenantes qui réutilisent du matériel EDF. Une méthodologie de calcul et une base de données ont été élaborées pour calculer les émissions de GES évitées grâce au réemploi.

En 2022, le réemploi a permis d’éviter l’émission de 956 tonnes de CO2e pour EDF et ses parties prenantes.

3.2.4.3.3 Optimiser les consommations internes

Le 29 août 2022, EDF s’est doté d’un plan sobriété énergétique interne visant une réduction de 10 % des consommations clés de l’entreprise, grâce à des mesures volontaristes et à la mobilisation des salariés.

Ce plan amplifie et complète les engagements pris par l’entreprise depuis plusieurs années. Pour faire face à la crise, il propose de nouvelles mesures et encourage les « éco-gestes » au quotidien en faveur des économies d’énergie, à travers trois leviers principaux : les espaces de travail, les usages numériques et la poursuite des actions d’optimisation des déplacements.

Espaces de travail
  • Contexte : Le parc immobilier d’EDF représente aujourd’hui un peu plus de 3 millions de mètres-carrés, dont environ 2/3 de bâtiments tertiaires sur des sites industriels. La climatisation et le chauffage comptent pour 20 à 40 % de la consommation d’énergie des bâtiments tertiaires. La direction Immobilier Groupe agit pour réduire la consommation des espaces de travail, à travers l’optimisation des m2, des audits énergétiques et des mesures d’efficacité (par exemple, l’installation d’équipements de gestion technique du bâtiment et de chauffage plus performants, l’arrêt de la climatisation ou de la ventilation la nuit et le week-end qui représente un gain de 4,5 % de la consommation de la ventilation…). Les immeubles dont la performance énergétique est trop faible sont progressivement abandonnés au profit de nouveaux baux intégrant des critères énergétiques plus exigeants. Une exploitation et une valorisation des données avec Datanumia en partenariat avec la Direction Commerce et la R&D, permet un pilotage précis de la consommation de chaque site. En moins de quatre ans, la consommation énergétique totale du parc immobilier a ainsi baissé d’environ 12 %.
  • Nouveautés 2022 : Le plan sobriété énergétique interne propose aujourd’hui des nouvelles mesures dans les espaces de travail. Il s’agit notamment de la limitation à 19 °C du chauffage dès cet hiver, de l’extinction automatique de l’éclairage collectif à 19 heures, de la réduction des plages d’éclairage des enseignes lumineuses
Usages numériques
  • Contexte récent : EDF a été la première grande entreprise à obtenir, en avril 2021, le label « Numérique responsable ». Entre autres actions qui ont été menées et qui ont contribué à cette labellisation, les data centers ont réduit leur consommation d’énergie de 10  % depuis 2015 tout en doublant leur puissance de calcul. Avec la «  virtualisation  » des serveurs, plusieurs applications sont hébergées dans un seul équipement, là où il y avait auparavant un équipement par application. Autres exemples, les posts et communications sur les réseaux sociaux du Groupe ont une date-limite de diffusion (DLD), et les conversations Teams sont automatiquement supprimées au bout de six mois.
  • Des efforts ont aussi été faits sur la durée et le cycle de vie des matériels numériques  : la direction des Services informatique et télécom prolonge la durée de vie des PC, écrans, téléphones et serveurs, et s’efforce de leur donner une seconde vie, en partenariat avec des associations et des collectivités locales. Elle travaille également à valoriser la chaleur «  fatale  » des data centers, en partenariat avec Dalkia et étudie la possibilité de mettre en place des panneaux photovoltaïques sur les sites où sont situés les data centers pour permettre l’autoconsommation.
  • Des écogestes «  Numérique Responsable  » ont déjà été recensés et sont recommandés concernant l’utilisation d’Internet, la messagerie, les impressions papier, les smartphones, la création et l’optimisation d’un document, la compression de fichiers multimédias. Ils sont disponibles sur le site Numérique Responsable de l’intranet du Groupe (VEOL).
  • Nouveautés 2022 : Le plan sobriété énergétique interne actionne plusieurs leviers supplémentaires, de façon centralisée ou à la main des salariés, pour économiser l’énergie ou encore, en cas de tension sur le réseau, contribuer à l’« effacement » en décalant des consommations.
Poursuite de l’optimisation et de la réduction des déplacements

Avec le programme EV100, l’entreprise s’est engagée dans l’électrification de son parc de véhicules, pour en réduire l’empreinte carbone. Avec déjà un tiers des véhicules du Groupe 100 % électriques, la consommation de carburant a ainsi diminué de 20 % depuis 2019.

En réduisant les déplacements professionnels au profit de réunions à distance, les salariés ont collectivement réduit de 20 % les voyages en avion et de 17 % les voyages en train depuis 2019.

(1) cycle combiné gaz, un type de centrale électrique utilisant une association de turbines à gaz et de turbines à vapeur.