Document d'enregistrement Universel 2022

3. Performance Extra-financière

3.2.2.1.1.5 Espèces Exotiques Envahissantes (EEE)

La détection des espèces exotiques envahissantes est souvent réalisée lors des inventaires sur les sites. Le recours au végétal local en cas de renaturation de sites peut être un facteur de résilience limitant le développement futur d’EEE.

EDF SEI et EDF PEI

En Corse et dans les départements et les régions d’outre-mer, où la problématique est particulièrement prégnante, EDF SEI et EDF PEI intensifient la lutte contre les EEE dans le cadre de leurs projets. Tous les dossiers d’investissement d’EDF SEI passant en comité d’engagement ont fait l’objet d’un criblage comportant, le cas échéant, la demande d’un diagnostic d’EEE et si nécessaire de lutte contre les EEE. 4 diagnostics d’EEE ont été réalisés en 2022 à EDF SEI sur des superficies ou de linéaires importants, soit 13 diagnostics réalisés au total. D’autres diagnostics sont prévus en  2023 en fonction des planifications de projets. Trois mesures d’éradications ont été réalisées par EDF SEI sur des espèces à fort pouvoir envahissant (Choka vert à la Réunion ou Ailante glutineux en Corse) en concertation avec des structures locales compétentes. Des protocoles de biosécurité ainsi que de l’ensemencement hydraulique d’espèces endémiques couvrantes (SEI Réunion) ont également été mis en place par EDF SEI pour prévenir les risques de colonisation lors et à l’issue des chantiers.

EDF PEI a mené les diagnostics d’EEE sur les 2 sites de production restants (4 sites au total), avec détection d’EEE sur les 2 sites. Des mesures de gestion de ces dernières sont prévues à partir de 2023.

Végétal Local

Depuis 2015, EDF est partenaire du programme « Végétal local » porté par l’OFB (1),avec les Conservatoires botaniques nationaux. EDF s’est engagé à utiliser de façon préférentielle des plantes sauvages d’origine locale dans tous les projets du Groupe. Entre 2020 et 2022, 17  opérations de végétalisation par plants ou semences locaux ont été réalisées sur plus de 20 hectares.

Sur les projets neufs, le végétal local a été utilisé pour la renaturation des emprises de chantiers à Romanche-Gavet sur plus de 10 hectares ou pour la plantation d’un linéaire de haies sur le parc PV de Beaurepaire. Le végétal local est également utilisé suite à des chantiers ou pour la restauration d’anciens sites industriels comme sur l’ancienne centrale de Bouchain.

Le chantier de création du plus long ouvrage de franchissement piscicole de France au barrage de Malause s’est accompagné en 2022 d’une renaturation des 3 hectares de l’emprise du chantier à l’aide de semences labellisées Végétal local, avec un objectif de reconstitution d’habitats à enjeux (prairies sèches et zones humides) et de lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE). Deux programmes de suivi ont été élaborés afin de préserver une espèce de papillon protégée (l’Azur du Serpolet), sa plante hôte (l’origan) et une espèce de fourmi qui participe à son cycle de vie, et de limiter la prolifération des EEE. Ces actions ont été menées en partenariat avec les Conservatoires des Espaces Naturels Midi-Pyrénées et Occitanie.

3.2.2.1.2 Recréer des espaces et des conditions favorables à la biodiversité
Préservation et restauration des milieux
Gestion écologique positive

L’entreprise gère les espaces naturels intégrés à son foncier en partenariat avec des associations locales. EDF met notamment en œuvre une gestion écologique positive telle que des fauches tardives ou de l’écopâturage. Une partie du foncier est affectée aux espaces de protection ou de reconstitution de la biodiversité, au travers de plans de gestion adaptés aux enjeux des sites.

Pour ancrer la démarche, EDF s’appuie sur plusieurs leviers tels que la labellisation de sites en totalité ou en partie, ou la signature d’Obligations Réelles Environnementales (2), par exemple sur l’ancien site d’Ambès (sur 42 ha environ).

Extension à des tiers de la prise en compte de la biodiversité

EDF est engagé depuis de nombreuses années dans une démarche de gestion durable et respectueuse de la biodiversité de son foncier. L’entreprise intègre les enjeux spécifiques aux milieux naturels et aux espèces animales et végétales présentes, et tend à les introduire depuis 2020 de façon plus systématique dans ses conventions portant sur son foncier concédé (avec des propriétaires riverains, communes, associations).

En  2022, 89  % des nouvelles conventions portant sur le domaine concédé intègrent des exigences en faveur de la biodiversité. Un fascicule pédagogique présentant l’intérêt écologique des mesures proposées a été rédigé avec la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels (FCEN).

Programme spécifique sur les sites nucléaires

Les sites nucléaires français et anglais ont engagé un programme de préservation et restauration de milieux en partenariat avec des acteurs locaux :

France

Depuis 2020, quatre sites nucléaires bord de Rhône se sont engagés dans des actions concrètes en faveur de la biodiversité avec un partenaire local :

  • Le site de Bugey s’est engagé en contribuant au programme Life La Valbonne sur le camp militaire de La Valbonne pour préserver des prairies sèches, zones humides et zones boisées. Ce projet est réalisé en partenariat avec le CEN Rhône-Alpes.
  • Le site de Saint-Alban s’est engagé sur la zone humide de Malessard en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Isère pour préserver la biodiversité faunistique, floristique et la diversité des habitats naturels. Un partenariat de gestion a été déployé pour la période 2020-2025.
  • Le site de Cruas a mis en place et inauguré en 2022 un sentier biodiversité, fruit d’une collaboration entre EDF et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Drôme Ardèche.
  • Le site de Tricastin a signé en 2022 une convention de partenariat avec la LPO Auvergne-Rhône Alpes en faveur de l’outarde canepetière.
Royaume-Uni

Chaque site dispose d’un plan d’action biodiversité dont les performances sont suivies annuellement. Les résultats sont analysés et des recommandations sont formulées pour des actions à venir. Depuis 2016, plus de 80 % des indicateurs évalués chaque année ont atteint leur objectif (sauf en 2020 où les restrictions Covid-19 ont impacté le programme d’enquête 2020).

Espaces protégés et espèces menacées
Europe

Plusieurs sites EDF contribuent aux objectifs de préservation de zones Natura 2000 et participent à la mise en œuvre des contrats Natura 2000. Le Groupe agit au travers de nombreux programmes dédiés à la préservation de la biodiversité (par exemple Life +). EDF Hydro est engagé pour le Desman des Pyrénées depuis 2010 (aujourd’hui via le Plan National d’Action 2021-2030), Luminus pour les poissons migrateurs, ou Enedis avec le Gypaete barbu (Life Gypconnect 2015-2021). À l’été 2022, la Commission européenne a validé deux nouveaux projets LIFE pour limiter l’impact des lignes électriques sur les oiseaux : SafeLines4Birds, qui concerne une douzaine d’espèces prioritaires, sur la majeure partie du territoire métropolitain, et GypAct qui porte sur la protection du Gypaète barbu dans le Massif central et les Préalpes. Le Groupe participe également aux déclinaisons régionales de ces plans (libellules, loutres).

Asie

Au Laos, la filiale NTPC poursuit son engagement en faveur de la protection de la biodiversité dans le bassin versant du barrage en coordination avec le Parc National de Nakai-Nam Theun (anciennement Watershed Management Protection Authority), autorité en charge de sa gestion. Les parties prenantes se sont engagées à obtenir d’ici 2025 l’inscription du parc national Nakai Nam Theun dans la liste verte des aires protégées de l’UICN (3). La candidature du Parc pour rejoindre la Liste verte a été officiellement annoncée lors du Congrès de l’UICN de Marseille en 2021.

(1) OFB : Office français de la biodiversité.

(2) Codifiées à l’article L. 132-3 du Code de l’environnement, les ORE sont inscrit dans un contrat au terme duquel le propriétaire d’un bien immobilier met en place une protection environnementale attachée à son bien, pour une durée pouvant aller jusqu’à 99 ans. Dans la mesure où les obligations sont attachées au bien, elles perdurent même en cas de changement de propriétaire. La finalité du contrat doit être le maintien, la conservation, la gestion ou la restauration d’éléments de la biodiversité ou de services écosystémiques.

(3) Union internationale pour la conservation de la nature.