Document d'enregistrement Universel 2022

3. Performance Extra-financière

Le tableau ci-dessous présente une évaluation qualitative de l’impact financier des principaux risques de transition pour le modèle d’affaires du groupe EDF.

Hypothèses scénarios Données monde 2021 Scénarios monde AIE à horizon 2030 vs 2021 Commentaires
STEPS + 2,5°C en 2100 APS + 1,7°C en 2100 NZE + 1,5°C en 2100
Part de l’électricité dans le mix d’énergie final 20 %

22 % en 2030

28 % en 2050

24 % en 2030 39 % en 2050 28 % en 2030 52 % en 2050  
Part du gaz naturel dans le mix d’énergie final 16 % 16 % en 2030 15 % en 2050 15 % en 2030 10 % en 2050 14 % en 2030 5 % en 2050  
Prix du CO2 dans les pays développés 55 €/t CO2 (EU ETS) 90 $/t CO2 en 2030 113 $/t CO2 en 2050 135 $/t CO2 en 2030 200 $/t CO2 en 2050 140 $/t CO2 en 2030 250 $/t CO2 en 2050  
Modèle d’affaire du groupe EDF Donnée EDF 2021 STEPS + 2,5°C en 2100 APS + 1,7°C en 2100 NZE + 1,5°C en 2100  
Production et commercialisation d’électricité décarbonée 477 TWh ↗↗ ↗↗↗ Opportunité de marché
Production d’électricité d’origine thermique 47 TWh, < 9 % de la prod. élec. totale ↘↘ ↘↘↘ Risque réglementaire : Baisse du fonctionnement progressif des CCG, mise en réserve stratégique
Commercialisation de gaz naturel 243 TWh ↘↘ ↘↘↘ Risque de marché et opportunité technologique : Substitution du gaz naturel par des pompes à chaleur
Activités régulées (distribution et activités insulaires) Environ 30 % de l’EBIDTA EDF ↗↗ ↗↗↗ Opportunité technologique : Rôle du réseau de distribution pour les énergies décentralisées
Services énergétiques et réseau de chaleur < 3 % de l’EBIDTA EDF ↗↗ ↗↗↗ Opportunité technologique et de marché
Ingénierie et équipement nucléaires < 2 % de l’EBIDTA EDF ↗↗ ↗↗↗ Opportunité technologique et de marché
Nouveaux business (H2, mobilité électrique) ND ↗↗ ↗↗↗ Opportunité technologique et de marché
L’électricité décarbonée, le principal levier pour atteindre la neutralité carbone

L’AIE a montré que l’atteinte de la neutralité carbone au niveau mondial passe par un accroissement de l’électrification des usages, associé à une accélération de la décarbonation de l’électricité (1). Dans tous les scénarios compatibles avec l’Accord de Paris, la part de l’électricité dans la consommation d’énergie finale devrait doubler d’ici 2050 (contre 20 % en 2021) et devenir le premier vecteur énergétique mondial. L’AIE anticipe un doublement à  2050 de la consommation électrique finale mondiale alors même que la demande en énergie finale diminue du fait du développement de l’efficacité énergétique et de changements comportementaux. Le scénario climat-énergie le plus ambitieux, le scénario NZE, est également celui où l’augmentation de la demande absolue en électricité augmente le plus vite au niveau mondial.

Les atouts du groupe EDF dans la transition énergétique

Le secteur de la production d’électricité et de la chaleur est, au niveau mondial, le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre, représentant à lui seul 25 % des émissions mondiales (2). En France, grâce notamment à la performance carbone du groupe EDF, le secteur de la production d’électricité et de chaleur représente environ 5 % des émissions anthropiques nationales de gaz à effet de serre (3).

Le groupe EDF, premier producteur mondial d’électricité sans émission directe de CO2 (4), présente un profil atypique d’exposition aux risques de transition. Pour le groupe EDF, le renforcement des politiques visant à accélérer l’atteinte de la neutralité carbone constitue autant de puissantes opportunités de valorisation de son mix décarboné, basé sur l’énergie nucléaire et sur les renouvelables. Ainsi, l’augmentation des prix du CO2 observée dans les scénarios climat-énergie les plus ambitieux n’impacte pas négativement les performances financières du groupe EDF et pourrait même être considérée comme une opportunité pour le Groupe, en faveur de ses investissements dans de nouveaux moyens de production décarbonés.

Exemples de décisions stratégiques prises par le groupe EDF pour limiter les risques de transition

Le groupe EDF s’est fixé un objectif de contribution à la lutte contre le changement climatique dès sa première politique environnementale de 2005. L’intégration de cet enjeu au cœur de la stratégie du groupe s’est considérablement accélérée avec la signature de l’Accord de Paris (2015), puis les recommandations de la TCFD (2017) et enfin l’adoption de la raison d’être du groupe (2020). Cette démarche a notamment conduit le groupe EDF à prendre les décisions et engagements stratégiques suivants : atteinte du zéro émission nette d’ici 2050 sur tous les scopes d’émission de gaz à effet de serre et toutes ses activités, sortie de la production d’électricité à base de charbon d’ici 2030, objectif de 60 GW de puissance installée nette en renouvelables d’ici 2030, grand carénage pour poursuivre l’exploitation des centrales nucléaires existantes, lancement du plan Solaire, du plan Stockage, du plan Mobilité électrique, du plan Hydrogène, création de la Direction Innovation et Programme Pulse (DIPP), création d’Hynamics, etc.

(1) iea.org/reports/net-zero-by-2050

(2) GIEC, AR5.

(3) CITEPA SECTEN 2022.

(4) https://power-producers-ranking.enerdata.net/