Scénarios utilisés | EDF prescrit l’utilisation privilégiée de deux scénarios de référence pour les études d’impact climatique des installations du Groupe : le SSP2-4.5 (scénario médian) et SSP5- 8.5 (scénario le plus impactant). Le choix du couple scénario-modèle est primordial. EDF s’appuie actuellement sur les modèles CMIP-5 et prévoit de passer rapidement à la nouvelle base de données de modèles CMIP-6. |
---|---|
Périmètre | Projections climatiques globales avec descente d’échelle adaptée pour chaque étude à l’installation considérée |
Principales Variables considérées |
Température de l’air (rendement des centrales nucléaires et thermiques, capacité de transport des réseaux de distribution, risque d’incendie) Débit et température des fleuves (productible hydraulique et nucléaire, risque d’inondation) Niveau de la mer (submersion des infrastructures) Vent et nébulosité (productible éolien et solaire) Tempêtes (endommagement des moyens de production et de distribution) Certaines de ces variables ne sont pas fournies directement par les projections climatiques et doivent faire l’objet d’un calcul spécifique |
Horizon temporel considéré | Long terme (2040 à 2100) en raison de la longue durée de vie technique des infrastructures de production et de distribution d’électricité d’EDF. À noter que les scénarios d’émissions conduisent à des évaluations d’impact significativement différentes seulement à partir de 2050, du fait de l’inertie du système climatique et de l’impact prévisible des émissions historiques. |
Le service climatique d’EDF R&D a réalisé pour ADAPT une première étude sur les futurs climatiques sur les sites de Chooz et Civaux. Les couples scénarios modèles ont été choisis sur leur capacité à couvrir la plus grande fourchette de risques possible, y compris extrêmes. Une première étude a été menée sur les CNPE de Chooz et de Civaux(1).
Les centrales nucléaires en cours de construction (Flamanville 3, Hinkley Point C, Sizewell C) du groupe EDF ont toutes été dimensionnées en prenant en compte les résultats des études d’impact climatique, et notamment les perspectives de hausse du niveau de la mer associée à des houles exceptionnelles. Ainsi pour la centrale de Hinkley Point C (Somerset, UK), une digue de 13,5 mètres de haut a été construite afin de palier l’augmentation de la hauteur des vagues estimée à 4,6 mètres d’ici 100 ans. Cet horizon de temps permet de couvrir à la fois les périodes de fonctionnement et de démantèlement de l’installation. Pour la centrale de Sizewell C (Suffolk, UK), la hauteur de la digue a été fixée à 10,2 mètres, traduisant la plus faible amplitude des marées de la mer du Nord comparée à celle du canal de Bristol.
Les études d’impact climatique conduites sur les installations du groupe EDF ont également permis de quantifier le risque de réduction du productible nucléaire et hydraulique lié à l’augmentation en fréquence et en intensité des périodes de canicule et de sécheresse pendant les périodes estivales. Cependant, ces périodes ne correspondent pas à des périodes tendues en termes d’offre-demande électrique, et que le développement du solaire devrait à terme encore plus limiter le risque pour le système électrique.
Concernant l’exposition aux événements extrêmes de type tempête, cyclone, inondation et incendie, les activités du groupe EDF identifiées comme les plus à risque sont, d’une part, les réseaux de distribution (Enedis), et d’autre part, les activités insulaires d’EDF (SEI et PEI), notamment dans les scénarios les plus pessimistes comme le SSP5- 8.5. Les centrales nucléaires ont des niveaux de sécurité déjà très élevés et leur adaptation aux événements physiques les plus extrêmes fait l’objet d’un réexamen décennal.
L’impact du changement climatique sur l’évolution de la demande en électricité a été modélisé, notamment au niveau national dans le cadre de l’étude « Futurs énergétiques 2050 » du responsable du réseau de transport français RTE. Cette étude, qui confirme la pertinence de la complémentarité du nucléaire et des renouvelables, met en évidence une augmentation de la demande d’électricité en été (déploiement de la climatisation) et une baisse en hiver (moins de chauffage), qui va dans le sens d’un léger rééquilibrage du profil saisonnier de la demande électrique.
Pour l’évaluation scénarisée des risques de transition (juridiques, technologiques, de marché, de réputation), le groupe EDF a retenu les scénarios développés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour le World Energy Outlook (WEO) 2022. Ces scénarios ont été sélectionnés du fait de leur large utilisation notamment dans le secteur de l’énergie et de leur granularité à l’échelle régionale et nationale. En cohérence avec les recommandations du WBCSD et de la TCFD, le groupe EDF utilise trois scénarios, un scénario aligné 1,5°C, un scénario aligné « Well below 2°C » et un scénario « Business as usual ». Le groupe EDF a participé en 2021 avec le WBCSD à la création d’une plateforme d’analyse permettant d’intercomparer facilement ces scénarios (y compris les scénarios du NGFS, de l’UN PRI, du BNEF et de l’IRENA) et de les situer par rapport aux scénarios utilisés par le GIEC.
Scénarios utilisés |
Scénario « Aligné 1,5°C » : scénario « Net Zero » de l’AIE (NZE) visant la neutralité carbone en 2050 et conduisant à une augmentation de température de + 1,5°C en 2100. Scénario « Well below 2°C » : scénario « Announced Pledges » de l’AIE (APS), conduisant à une augmentation de température de + 1,7°C en 2100. Scénario « Business as usual » : scénario « Stated Policies » de l’AIE (STEPS) conduisant à une augmentation de température de + 2,5°C en 2100 |
---|---|
Périmètre | Scénarios énergie-climat mondiaux déclinés à l’échelle régionale (EU) ou nationale |
Principales Variables considérées |
Consommation finale en énergie, part de la demande en électricité et en gaz Développement de la mobilité électrique et de l’hydrogène Coût actualisé des différents moyens de production d’électricité (renouvelables, nucléaire, gaz, CCUS) Émissions globales de CO2, puits de CO2 et Prix du CO2 |
Horizon temporel considéré | Moyen terme (2030 – 2050) car l’Europe et la plupart des pays où opère le groupe EDF sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 |
(1) Pour ADAPT, l’étude a considéré l’ensemble des modèles CMIP5 disponibles dans le ser cvice climatique, en sélectionnant 4 couples modèle/scénario d’évolution des variables climatiques d’ici 2050 pourtester la résilience du parc : un scénario haut (GFDL-CM3/RCP8.5), un scénario bas (MRI-CGCM3/RCP2.6), deux scénarios intermédiaires (NorESM1-M/RCP4.5) et (BNU-ESM/RCP4.5). En 2023, l’étude sera actualisée avec les données de CMIP 6.