Piloté par la DPNT, le programme ADAPT vise à sécuriser la production des sites thermiques et nucléaires français en anticipant les conséquences du dérèglement climatique.
La démarche est articulée autour de 3 axes :
ADAPT développe une approche systémique de l’adaptation au dérèglement climatique :
Le programme se structure autour de l’habitabilité des territoires. À ce titre, il couvre la biodiversité, la séquestration carbone, l’adaptation des milieux. Il s’attache à répondre aux effets induits sur l’acceptabilité sociale et sociétale de ses activités. D’ores et déjà, ADAPT identifie des engagements et investissements dits « immédiatement intéressants ». Ils doivent permettre de répondre aux risques déjà constatés, s’assurer que les décisions qui vont être prises par la suite intégreront bien l’adaptation, et entamer la préparation des transformations plus profondes qui seraient éventuellement nécessaires.
La démarche vise à intégrer le dérèglement climatique dans tous les processus, en particulier les visites décennales à venir, en impliquant les unités concernées. Il s’agit d’intégrer les travaux d’ADAPT dans les processus de l’ingénierie en cohérence avec les engagements du groupe (sobriété, locaux tertiaires innovants, etc.).
ADAPT veille à ce que les mesures d’atténuation et d’adaptation s’inscrivent dans la durée et ne constituent pas des « maladaptations (2) ». L’analyse est effectuée au- delà des seuls travaux d’ingénierie pour tenir compte du caractère systémique et évolutif des conséquences du dérèglement climatique.
Le programme ADAPT a lancé Chooz 2050 sur la base d’une étude détaillée d’un site notamment choisi pour sa durée de vie (2050) et les questions liées à l’eau. Cette étude permet une analyse grandeur nature de l’ensemble des dimensions du projet : des installations industrielles aux écosystèmes contractuels et non contractuels. ADAPT travaille sur les questions liées à l’habitabilité de la planète, la problématique de l’eau, de la température, de l’énergie, de l’agriculture, des transports, de l’industrie, dans une dimension écosystémique complexe. Chooz 2050 va produire une « monographie climatique » qui pourra être utilisée comme outil d’aide à la décision pour préparer les stratégies d’adaptation du territoire.
À fin 2022, la monographie de la région Grand Est a été réalisée, portant le taux de monographies territoriales à 8 % par rapport à un objectif cible de 100 % en 2025(3).
Les enseignements des étés exceptionnels 2003 et de 2022 :
Les mesures prises :
La situation météorologique extrême de 2022 et les tensions sur le marché de l’énergie, ont conduit à mener différentes actions afin de préserver les réserves d’eau (et de gaz naturel) en vue du passage de l’hiver, dont notamment des dérogations réglementaires pour certains CNPE, une gestion prudente des réservoirs, des opérations de maintenance décalées, ou des recours ciblés à la concertation locale pour le débridage de certaines centrales hydroélectriques et éoliennes(5).
Afin de renforcer la résilience aux aléas climatiques extrêmes et aux risques liés à l’afflux massif d’eau dans les réservoirs, le groupe EDF met en place les actions suivantes :
Une réévaluation régulière des débits de crues extrêmes est effectuée afin de s’assurer du maintien de la capacité des ouvrages à évacuer ces crues. Cette réévaluation faite par EDF-DTG(6) a lieu tous les 10 ans pour les barrages de classe A, tous les 15 ans pour les barrages de classe B. Ces études sont des données d’entrées des Études de Dangers Barrage demandées par la réglementation relative à la sécurité des ouvrages hydrauliques et qui sont transmises aux DREAL. En 2022, 8 réévaluations des débits de crues extrêmes ont été réalisées.
Développement et installation sur 9 de ses ouvrages hydrauliques d’une technologie innovante dite « Piano Key Weir » (PKWeir) qui permet de déverser une quantité d’eau bien plus importante, sans pour autant augmenter les dimensions du barrage.
(1) CEMA : Comprendre évaluer mobiliser agir.
(2) Une maladaptation se produit quand des stratégies d’adaptation au changement climatique produisent des effets néfastes et indésirés pour certaines populations et/ou leur environnement – en particulier quand elles rendent des populations plus vulnérables au changement climatique suite à leur mise en place.
(3) Pour le calcul de cet indicateur, voir la section 3.6.3.5 « Précisions sur les autres données environnementales ».
(4) S’agissant des phénomènes extrêmes, voir notamment la section 3.1.3.2.3.1 « La scénarisation des risques physiques ».
(5) Voir aussi la section 3.2.3.3.1 « Impact des conditions climatiques sur la production d’électricité ».
(6) La Division Technique Générale d’EDF Hydro.