Document d'enregistrement Universel 2022

3. Performance Extra-financière

Pour décarboner la production électrique dans les ZNI, le groupe EDF met en place les actions suivantes :

Substitution du fioul

Substitution progressive du fioul par de la biomasse liquide entre 2023 et 2028 dans les centrales thermiques existantes exploitées par EDF SEI et EDF PEI, en cohérence avec la PPE des différents territoires.

Arrêt des TAC et moteurs les plus anciens

Arrêt progressif des moteurs et TAC fioul les plus anciens, au fur et à mesure de l’arrivée des nouveaux moyens de production moins émetteurs. Ainsi en vue du remplacement de la centrale au fioul de Dégrad-des-Cannes, un projet de centrale fonctionnant à la biomasse liquide est développé par EDF PEI au Larivot en Guyane. Le fonctionnement à la biomasse liquide de la nouvelle centrale a été inscrit dans la PPE de Guyane en août 2021.

Systèmes de management de l’énergie

Mise en place volontaire d’un système de management de l’énergie (certification ISO 50001) sur sept des huit sites de production thermique les plus importants de SEI et d’actions d’optimisation du rendement des installations et d’efficacité énergétique de EDF PEI.

Projets 100 % EnR

Le développement de projets 100 % EnR pour les micro-réseaux isolés (ex : dans les communes de l’intérieur en Guyane, Mafate à la Réunion). D’autres actions sont mises en œuvre par EDF dans les îles, comme les actions de maîtrise de l’énergie (ex : chauffe-eaux solaires), les projets d’augmentation du productible des centrales hydrauliques en exploitation, le développement de solutions technologiques pour améliorer l’intégration des EnR intermittentes sur le réseau (ex  : batteries, compensateurs synchrones, Energy Management System…) (voir la section 1.4.4.3 « Systèmes énergetiques insulaires »).

3.1.1.3.3 Verdissement des réseaux de chaleur

Le groupe EDF, à travers sa filiale Dalkia, gère plus de 330 réseaux urbains de chaleur et de froid. Il est un des leaders des services énergétiques en France. Dalkia s’est fixé l’objectif d’atteindre un taux d’énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) dans ses réseaux de chaleur en France de 65 % à l’horizon 2026. Ce taux est de 60,3 % en 2021 (1).

Cet engagement se traduit notamment par le développement de l’utilisation de la biomasse, de la valorisation des déchets, de la récupération de chaleur fatale, de la géothermie et de la thalassothermie. Pour plusieurs illustrations, voir la section  3.1.4.3 «  Développer des services énergétiques efficaces, sobres et innovants ».

À l’échelle mondiale, le charbon représente 2,42 % de la production de chaleur de Dalkia en 2022, qui n’utilise plus ce combustible dans la production de chaleur en France, en cohérence avec les dispositions de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie.

Le recours aux énergies renouvelables et aux prestations d’efficacité énergétique permet à Dalkia de réduire les émissions de gaz à effet de serre de ses clients et a permis d’éviter 4,2 millions de tonnes de CO2e en 2022 (voir la section 1.4.6.1.1 « Dalkia »).

3.1.1.3.4 Thermique décarboné
3.1.1.3.4.1 La gestion des activités gazières

Les activités gazières représentent une part significative du bilan GES du groupe EDF, à travers notamment trois activités : la production d’électricité à partir de gaz naturel, la production de chaleur à partir de gaz naturel et la vente de gaz naturel à des clients finals.

Parce qu’il est environ deux fois moins émetteur de CO2 que le charbon, et qu’il permet de produire une électricité pilotable, le gaz naturel peut être amené à jouer un rôle dans la transition énergétique de certains pays, comme l’Italie où il se substitue au charbon.

Le groupe EDF a défini un ensemble de critères internes permettant d’aligner ses activités gazières avec ses engagements climatiques :

  • L’ensemble des activités gazières du groupe EDF s’intègre dans les trajectoires carbone (couvrant les émissions directes et indirectes) fixées pour chacune des entités en cohérence avec les objectifs 2030 du Groupe. Tout projet de développement doit démontrer sa contribution à la transition énergétique des territoires et intégrer dans son business plan le respect de l’objectif de neutralité carbone du Groupe à l’horizon 2050.
  • Pas de développement de nouveau projet gaz (Cycle Combiné Gaz – CCG), sauf si le projet contribue à réduire l’intensité carbone du système électrique du pays concerné ou relève de la sécurité d’approvisionnement du pays. Lorsque cela est techniquement et économiquement faisable, le projet recourt à des solutions permettant de réduire ses émissions directes, comme le gaz vert, l’hydrogène ou le captage et le stockage du CO2 (voir le chantier « thermique décarboné » du groupe EDF ci-après).
  • Dans ses activités de fourniture de gaz, le groupe EDF accompagne ses clients vers la sobriété, l’efficacité énergétique et la réduction de leurs émissions via ses offres, son expertise et ses filiales de spécialité. Il développe et promeut les solutions alternatives aux combustibles fossiles lorsqu’elles sont accessibles (électricité bas-carbone, pompes à chaleur, gaz renouvelable, chaleur renouvelable…).
  • Le groupe EDF accompagne le développement de la filière biogaz, chaque fois que le modèle économique d’un projet est viable dans la durée.
  • Enfin le groupe EDF travaille en permanence à optimiser les performances énergétiques et environnementales de son parc thermique, de façon à réduire ses émissions de CO2  mais aussi à rendre plus de services au système électrique.
3.1.1.3.4.2 Chantier « thermique décarboné » du groupe EDF

En lien avec la raison d’être et l’engagement du groupe EDF de neutralité carbone à horizon 2050 et afin de préparer la capacité du groupe EDF à proposer des moyens de production pilotables et décarbonés sur les différents systèmes énergétiques européens, un Chantier Stratégique «  thermique décarboné  », transverse au Groupe, a été lancé sous pilotage de la DTEAM.

Son objectif est d’identifier les différents dispositifs ou techniques de décarbonation pour les moyens de production thermique (cycles combinés, turbines à combustion, moteurs) fonctionnant actuellement avec des combustibles fossiles que sont le gaz naturel et le fioul et permettant, en réponse aux appels d’offres ou enchères de capacité émis par les gestionnaires de réseau, la construction de moyens neufs thermiques décarbonés.

Les solutions de décarbonation profondes identifiées comme matures à court/ moyen terme sont les suivantes :

  • à l’amont : utilisation de combustibles « décarbonés  » (biogaz, bioliquides, hydrogène, combustibles de synthèse) ;
  • à l’aval : captage et stockage de CO2 (CCS), captage et utilisation d’une partie du CO2 émis (CCU) notamment pour la fabrication de combustibles de synthèse.

En complément, des solutions de puits de carbone sont étudiées pour contribuer à compenser les émissions résiduelles et ainsi atteindre les objectifs de neutralité carbone (voir la section 3.1.1.6 « Solutions de compensation carbone »).

3.1.1.3.5 Réduction des émissions de SF6

Les gaz fluorés comme l’hexafluorure de soufre (SF6) et les hydrofluorocarbures (HFC), utilisés comme fluides réfrigérants, sont de puissants gaz à effet de serre. Leurs émissions en  2022 sont estimées pour l’ensemble du groupe EDF à 133 ktonnes de CO2e, soit environ 0,5 % des émissions directes (scope 1) du groupe EDF. Les émissions se produisent au cours de fuites pendant le processus de fabrication et durant le cycle de vie. Dès que cela est technologiquement et économiquement possible, le groupe EDF utilise des technologies alternatives au SF6. L’ensemble des métiers du groupe EDF travaille à réduire l’impact carbone des HFC dans la limite des contraintes technologiques.

Parc nucléaire existant

Grâce à une politique volontariste, EDF a pu réduire de 86 % les émissions de SF6 de son parc nucléaire entre 2008 et 2021 et a mis en place, à partir de 2019, un plan d’actions spécifiques visant à ramener tous ses équipements à leur taux de fuite de conception, soit 1 % par an. Les investissements réalisés par EDF sur les trois dernières années ont permis de réduire de 45 % les émissions de SF6 du parc nucléaire. EDF déploie différentes innovations technologiques pour confirmer dans la durée la maîtrise de ses émissions : des revêtements alternatifs permettant la protection contre la corrosion, mais aussi des dispositifs novateurs de récupération du SF6 et de colmatage. La démarche mise en place par EDF s’inscrit dans le cadre d’une démarche de type ALARA (As Low As Reasonably Achievable), adaptée aux enjeux de sûreté des tranches et de sécurité du réseau. Le taux global pour le Parc (1) est de 1,45 % en 2022 contre 1,57 % en 2021 et 1,83 % en 2020.

(1) Donnée 2021 des réseaux Dalkia référencés au SNCU Syndicat National du Chauffage Urbain et de la climatisation urbaine.