Les résultats du Groupe en matière climatique ont été obtenus en 2022 dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine, les menaces sur l’alimentation en gaz et en pétrole, la crise dite CSC (corrosion sous contrainte) qui pénalise lourdement la production nucléaire, les canicules à répétition et leurs conséquences sur la production.
L’intensité carbone du Groupe constitue l’indicateur clé de performance du Groupe s’agissant de sa trajectoire carbone.
L'intensité carbone de l'électricité et de la chaleur produite par le groupe EDF est environ cinq fois inférieure à la moyenne européenne (275 gCO2/kWh (1)) et plus de neuf fois inférieure à la moyenne mondiale (437 gCO2/kWh (2))
Ce graphique nous montre l’intensité carbone : émissions spécifiques de CO2 dues à la production d’électricité et de chaleur (en gCO₂/kWh) √
2020 : 51
2021 : 48
2022 : 50
Objectif 2030 : 35
√ Valeur 2022 faisant l’objet d’une vérification en assurance raisonnable par Deloitte & Associés.
Ce graphique nous montre la trajectoire CO₂ en gCO₂/KWh du groupe EDF
AIE (well below 2°C)
2015 : approximativement 500
2020 : 416
2030 : 229
2035 : approximativement 130
2040 : approximativement 90
SBTI 1.5°C
2015 : approximativement 500
2020 : approximativement 415
2030 : 100
2035 : approximativement 48
2040 : approximativement 25
Réalisé EDF
2015 : 94
2020 : 51
Projection EDF
2030 : 35
L’intensité carbone du groupe EDF est en légère augmentation en 2022 (+ 5 % vs 2021). Cette augmentation ne résulte pas d’une augmentation des émissions de CO2 du Groupe (qui sont en baisse de 13 % vs 2021, en ligne avec la trajectoire carbone du Groupe) mais de la baisse conjoncturelle de la production d’électricité décarbonée (i.e. sans émission directe de CO2) du parc nucléaire EDF en 2021. Cette baisse de production du parc nucléaire EDF s’explique principalement par les arrêts de tranches liés aux contrôles de détection et aux réparations de la corrosion sous contrainte.
Cette vitesse de réduction de l’intensité carbone du groupe est ambitieuse. En effet, si elle était prolongée au-delà de 2030, elle aboutirait à des émissions de CO2 théoriques nulles à l’horizon 2040, c’est-à-dire une production d’électricité et de chaleur sans émission directe de CO2.
Comme le montre le graphique ci-contre, la trajectoire de réduction de l’intensité carbone du groupe EDF s’inscrit complètement dans le scénario 1,5 °C issu des travaux des GIEC, scénario qui repose sur une intensité carbone moyenne pour le secteur électrique de 100 gCO2/kWh en 2030.
Le groupe EDF a engagé des discussions avec SBTi pour faire reconnaître sa trajectoire alignée avec l’objectif de 1,5 °C. Cependant la méthodologie sectorielle utilisée par SBTi, qui revient à fixer une cible de réduction en intensité carbone identique pour tous les électriciens (environ - 77 % entre 2017 et 2030) quelle que soit leur intensité carbone initiale, pénalise les acteurs déjà bien avancés dans leur décarbonation (3). Des réflexions sont en cours, au sein de SBTi mais aussi plus largement dans le cadre de l’application de la directive européenne CSRD, pour définir des méthodologies d’alignement plus robustes et valorisant les entreprises déjà décarbonées.
(1) Valeur 2021, EU-27, Agence Européenne de l’Environnement, Greenhouse gas emission intensity of electricity generation by country, Oct. 2022.
(2) Valeur 2021, Agence internationale de l’énergie, World Energy Outlook 2022.
(3) Ce point est d’ailleurs reconnu par la TCFD (TCFD, « Measuring Portfolio Alignement », Oct. 2021) et le GFANZ (GFANZ, « Measuring Portfolio Alignment », août 2022) qui déconseillent explicitement cette approche dite de contraction uniforme pour apprécier l’alignement des portefeuilles investisseurs.