Résumé : Une moindre production du parc nucléaire conjuguée notamment avec un retour massif des clients des fournisseurs alternatifs vers EDF peut créer un déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité du périmètre d’EDF qui pourrait se traduire par des besoins d’achats importants sur les marchés de gros. Une telle situation pourrait entraîner des conséquences financières pour le Groupe.
Criticité : Intermédiaire
Le risque de déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité au périmètre EDF pour l’hiver 22-23 et le suivant est plus important qu’à l’accoutumé en raison notamment d’une moindre disponibilité hivernale des centrales nucléaires d’EDF et du retour de nombreux clients des fournisseurs alternatifs vers EDF. Cette situation de moindre disponibilité résulte du cumul d’un programme industriel Grand Carénage chargé, avec des événements défavorables liés à la crise Covid en 2020 et du défaut de corrosion sous contrainte identifié. En cas de déficit de production, les prix de marchés élevés auraient pour conséquence de renchérir le coût du rachat par EDF de la production manquante. De surcroit, les prix de marché élevés poussent les clients particuliers à choisir le tarif régulé de vente.
Compte tenu de la thermo-sensibilité de la consommation d’une partie des clients d’EDF, une telle situation pourrait principalement survenir pendant un épisode de grand froid, et serait aggravée, le cas échéant, en situation de faible vent affectant la production éolienne et la liquidité des marchés court-terme. Ce risque n’est donc pas anticipable au-delà de quelques jours, en fonction des prévisions météo.
En cas de déséquilibre avéré, EDF peut être amené à acheter sur les marchés court- terme des volumes d’énergie très importants à des prix très élevés. La conséquence pour EDF est donc financière. Si la liquidité des marchés est insuffisante pour permettre à EDF de réaliser les achats nécessaires à son équilibrage, les risques financiers sont majorés car dépendants du prix de règlement des écarts d’équilibre, qui peuvent être bien plus élevés que les prix des marchés.
Dans le cadre de la préparation de l’hiver, EDF a mis en œuvre de nombreuses actions de prévention et de maîtrise de ce risque, en agissant tant sur la production que sur la demande.
Afin de maximiser la production disponible en hiver, EDF a notamment revu en profondeur le planning des arrêts de tranches nucléaires, en anticipant ou en retardant les arrêts pour libérer autant que possible les semaines de forte demande. Des dérogations de fonctionnement ont notamment été obtenues pour augmenter les limites autorisées de fonctionnement des tranches charbon de Cordemais.
Du côté de la demande, EDF a contractualisé des nouveaux volumes d’effacements avec ses clients, a mené des campagnes de communication en faveur de la sobriété énergétique, a relancé à la demande du Gouvernement l’option TEMPO du TRVE qui permet une moindre consommation les jours de forte tension de l’équilibre offre-demande.
Enfin, si le déséquilibre est tel que le système électrique français n’est plus en capacité de s’équilibrer, RTE devra mettre en œuvre les différents contrats et dispositifs de secours dont il dispose en temps réel (effacements contractualisés avec des grands consommateurs, abaissement temporaire du plan de tension du réseau électrique, délestages temporaires et ciblés).
La communication menée par les pouvoirs publics, RTE et EDF a eu des effets importants, puisqu’on observe une baisse sensible (environ -10 %) de la consommation française corrigée de l’aléa de température.
Résumé : Un black-out, c’est-à-dire un incident réseau électrique généralisé, sur un territoire desservi par le Groupe pourraient avoir des conséquences sur les activités, la situation financière et la réputation du Groupe.
Criticité : Modérée
Le Groupe pourrait être confronté à un black-out, un incident réseau généralisé, d’ampleur significative, ou s’y trouver impliqué, même si l’événement l’ayant causé se produisait sur un réseau non exploité par EDF ou était imputable à un tiers.
À la différence du risque de déséquilibre entre l’offre et la demande, les causes potentielles d’un black-out résultent de phénomènes à dynamique rapide : rupture accidentelle d’alimentation ou d’acheminement, ruptures en cascade sur le réseau de transport, problèmes d’interconnexion. L’initiateur est généralement une panne importante d’un équipement essentiel de transport ou plus rarement de production, dans des circonstances particulières et aggravantes, qui génère par sollicitation des protections automatiques la mise hors service rapide d’une partie significative du système électrique.
De telles ruptures d’alimentation non prévisibles pourraient créer une grande désorganisation de tout ou partie du pays, pour une durée potentielle de plusieurs heures. Un black-out pourrait ainsi avoir un impact négatif sur la réputation du Groupe auprès de ses clients et l’ensemble de ses parties prenantes et sur sa situation financière.
La maîtrise de ce risque est au cœur de la mission de RTE, responsable 24H/24 du pilotage du système électrique français et de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France, en particulier en temps réel. Les moyens mis en œuvre par RTE s’inscrivent dans le cadre défini par les pouvoirs publics et dans le respect des politiques communes aux GRT européens et établies dans le cadre de l’ENTSOE (European Network of Transmission System Operators for Electricity).
La contribution d’EDF à la maîtrise du risque, au-delà de ses obligations réglementaires et conformément au contrat de service public et à sa responsabilité de gestionnaire d’équilibre, réside dans son engagement :