Document d'enregistrement Universel 2022

2. Facteurs De Risques Et Cadres De Maîtrise

Le Groupe a ainsi lancé, le 5 octobre 2022, une émission d’obligations senior en euros en 3 tranches pour un montant total de 3 milliards d’euros, dont une obligation verte pour 1,25 milliard d’euros d’une maturité de 12 ans. Le 30 novembre 2022, EDF a réalisé une émission d’obligations hybrides en euros pour un montant de 1 milliard d’euros.

Le Groupe a conclu :

  • le 15 mars 2022, des prêts à terme bilatéraux de maturité 3 ans pour un total de 10,3 milliards d’euros auprès de 11 banques ;
  • le 25 mars et le 29 avril 2022, deux prêts à terme bilatéraux de maturité 3 ans pour un total de 2 milliards d’euros ;
  • le 7 octobre 2022, un prêt bilatéral vert d’un milliard d’euros de maturité 3 ans dédié au financement de la maintenance du parc nucléaire existant en France ;
  • en novembre 2022, des prêts à terme bilatéraux de maturité 3 ans pour un total de 2,1 milliards d’euros auprès de 6 banques dédié au financement de la maintenance du parc nucléaire existant en France.

Enfin, le 5 avril 2022, EDF a réalisé une augmentation de capital d’un montant de 3,1 milliards d’euros complétée d’une augmentation de capital réservée aux salariés d’un montant de 0,1 milliard d’euros.

b) Principaux risques

Toute dégradation de la notation financière d’EDF pourrait augmenter le coût de refinancement des crédits existants et avoir un impact négatif sur la capacité du Groupe à se financer. Ce risque est accru en cas de retard de réalisation de l’Offre publique d’achat simplifiée.

Les nouvelles attributions de volumes ARENH, l’arrêt de centrales nucléaires sur le parc français et la volatilité des marchés électriques, en particulier les appels de marge des activités de trading, mettent la notation du Groupe sous pression et accentuent les besoins de liquidité court terme. Ces perspectives financières plus incertaines pourraient conduire à une dégradation supplémentaire des notations court terme et long terme par les agences de notation et avoir des impacts sur la capacité d’accès à la liquidité et sur son coût. EDF a été placé sous surveillance, le 25 mai 2022, par S&P. Le rating a été confirmé le 14 décembre 2022 avec une perspective stable. De même, Fitch a confirmé le rating d’EDF, le 6 septembre 2022, avec une perspective stable (section 5.1.6.1.2 « Notation financière »).

Ce risque, déjà en augmentation l’année précédente s’est encore accru, en cours d’année 2022 en particulier à cause de la très grande volatilité des prix de l’énergie, des importants appels de marge et de l’indisponibilité des centrales nucléaires.

L’année 2022 a, en conséquence, été marquée par une forte sollicitation des institutions financières afin de faire face aux besoins exceptionnels de liquidité du Groupe. Ceci pourrait ne pas être reproductible en 2023, les banques ayant atteint une certaine saturation de leur risque EDF.

c) Actions de maîtrise

Le groupe EDF a pu satisfaire ses besoins de financement par une gestion prudente de sa liquidité et a levé des financements dans des conditions satisfaisantes.

Pour gérer le risque de liquidité, différents leviers spécifiques sont utilisés :

  • EDF n’a pas émis sur le marché du dollar depuis 2018, du yen depuis 2017 et de la livre sterling depuis 2014 ce qui lui permettra de diversifier les devises de financement ;
  • EDF a publié, le 12 juillet 2022, un cadre de financement vert (1) lui permettant d’augmenter substantiellement ses émissions vertes qui font l’objet d’une demande soutenue des investisseurs ;
  • la centralisation du financement des filiales contrôlées au niveau de la trésorerie du Groupe. Le financement de la variation du besoin en fonds de roulement des filiales est effectué par la trésorerie du Groupe via la mise à disposition de lignes de crédit stand-by aux filiales qui peuvent ainsi se financer en revolving auprès du Groupe. Par ailleurs, EDF et la filiale d’investissement EDF Investissements Groupe (EDF  IG), créée en partenariat avec la banque Natixis Belgique Investissements, assurent le financement à moyen et long terme des activités du Groupe situées hors de France. Ces financements sont mis en place de manière totalement autonome par EDF et EDF  IG qui établissent chacune les conditions du financement. Ces conditions sont celles que la filiale obtiendrait sur le marché dans une situation de pleine concurrence ;
  • le cash pooling du Groupe qui centralise la trésorerie des filiales contrôlées. Ce dispositif vise à mettre à la disposition d’EDF les soldes de trésorerie des filiales et à rémunérer leurs comptes afin d’optimiser la gestion des disponibilités du Groupe et de proposer aux filiales un système leur garantissant des conditions financières de marché, la gestion active et la diversification des sources de financement du Groupe. Le Groupe a accès à des ressources court terme sur différents marchés dans le cadre de programmes de billets de trésorerie et d’US CP (papier commercial aux États-Unis). Pour EDF, les plafonds ont été augmentés de 6 à 10 milliards d’euros pour le programme NeuCP et s’élève à 10 milliards de dollars américains pour les US CP ;
  • la mise en pension de titres issus du portefeuille de la trésorerie auprès de contreparties bancaires contre numéraire.
2E : Risque de contrepartie

Résumé : Le Groupe est confronté, comme l’ensemble des acteurs économiques, à la défaillance possible de certaines contreparties (partenaires, sous-traitants, prestataires, fournisseurs ou clients).

Criticité :●● Intermédiaire

a) Risques principaux

La défaillance de ces contreparties est susceptible d’avoir des répercussions financières pour le Groupe (pertes de créances, surcoûts notamment dans l’hypothèse où EDF devrait trouver des alternatives satisfaisantes, voire reprendre les activités concernées ou payer des pénalités contractuelles).

La fin des mesures de soutien prises pendant la crise Covid peut induire des risques de défaillance de certaines contreparties du Groupe. À ce jour, il n’est pas identifié de défaut significatif sur les contreparties du Groupe. Le Groupe reste vigilant sur les contreparties industrielles qui pourraient être fragilisées dans un contexte de situation économique dégradée et de crise énergétique liée au conflit ukrainien. Par ailleurs, le Groupe fait un suivi très rapproché des activités de sa filiale d’EDF Trading dans un contexte de prix de l’énergie très volatils.

b) Actions de maîtrise

Ce risque peut être couvert par le recours à des appels de marges pour certaines activités.

Par ailleurs, le Groupe s’est doté d’une politique de gestion du risque de contrepartie appliquée à EDF et à toutes les filiales contrôlées opérationnellement. Cette politique décrit la gouvernance associée au suivi de ce risque et l’organisation de la gestion et du suivi du risque de contrepartie. La politique prévoit aussi la réalisation d’une consolidation trimestrielle des expositions du Groupe.

À fin septembre 2022, les expositions du Groupe sont à 88 % sur des contreparties de classe investment grade, notamment en raison de la prépondérance d’expositions générées par l’activité trésorerie et gestion d’actifs ; les placements étant effectués essentiellement sur des actifs peu risqués.