Le groupe EDF, par ses activités variées, est exposé à de nombreux risques financiers et de marché. Cette section décrit ces différents risques en abordant les risques de taux d’intérêt, les risques de marchés financiers, les risques marchés énergies, les risques de change, de contrepartie et de liquidité. Tous ces risques
pourraient affecter la capacité du Groupe à financer ses investissements. Les risques financiers et de marché sont également développés dans le rapport d’activité (voir la section 5.1.6) et l’annexe des comptes consolidés de l’exercice clos le 31 décembre 2022.
Résumé : Le Groupe est exposé, pour vendre sa production, directement ou indirectement, aux prix des marchés de gros européens de l’énergie et des marchés de capacités, dont les niveaux affectent sa situation financière.
En particulier, la très grande volatilité des marchés énergies positionnés à un niveau très élevé depuis fin 2021, l’incertitude sur le niveau de la production nucléaire française du Groupe, les possibles relèvements du plafond ARENH (voir risque 1A) par l’État et la mise en place d’un dispositif dit de « captation de la rente inframarginale » font peser de très fortes incertitudes sur l’exposition nette du Groupe et représentent un risque majeur pour le Groupe.
Criticité :●●● Forte
Le Groupe opère, principalement en Europe, sur les marchés de l’énergie à travers ses activités de production, de distribution et de commercialisation. À ce titre, le Groupe est exposé aux variations de prix des marchés de gros : électricité – prix de l’énergie et prix des garanties de capacité pour les pays concernés – gaz, charbon, produits pétroliers, quotas d’émissions de CO2 (voir section 5.1.2 « Éléments de conjoncture » pour des informations sur les évolutions récentes de ces prix). Il existe une corrélation entre ces marchés : une baisse des prix du gaz, du charbon, des produits pétroliers ou du CO2 entraîne une baisse des prix de l’électricité.
Les prix de gros de ces différentes commodités fluctuent au gré de l’équilibre entre l’offre et la demande au niveau mondial (pour le pétrole, le charbon et le gaz) ou au niveau européen et national (pour l’électricité). Ces marchés peuvent connaître des fluctuations de prix importantes et imprévisibles, à la hausse comme à la baisse, ainsi que des crises de liquidité. À titre d’exemple, le conflit ukrainien fait peser des risques significatifs sur l’approvisionnement en gaz au niveau européen, et par voie de conséquence sur le prix du gaz échangé sur les différentes places de marché européennes.
Ces expositions peuvent affecter ainsi le résultat et l’ensemble des indicateurs financiers du Groupe.
En France, le degré d’exposition aux prix de marché de l’électricité dépend notamment du niveau de ventes dans le cadre du dispositif ARENH actuellement applicable jusqu’à fin 2025, lui-même dépendant du niveau des prix de marché et de possibles évolutions régulatoires. Les risques liés aux évolutions possibles du dispositif ARENH sont décrits au risque 1A « Évolutions des politiques publiques et du cadre réglementaire en France et en Europe, en particulier ARENH ».
Le gouvernement a annoncé, le 13 janvier 2022, et précisé par le décret du 11 mars 2022, qu’EDF devrait vendre 20 TWh d’ARENH supplémentaires à ses concurrents sur la période du 1er avril au 31 décembre 2022 au prix de 46,2 €/MWh.
Le contexte de prix très élevés et de marchés très volatils, combiné à une baisse importante de la production nucléaire pour 2022 et 2023 (voir ci-après risque 5A – «Non-respect des objectifs d’exploitation et/ou de poursuite de fonctionnement des parcs nucléaires») et aux décisions gouvernementales décrites ci-dessus concernant le mécanisme ARENH et le mécanisme de captation de la rente inframarginale représentent un risque majeur en termes d’impact financier pour le Groupe.
Dans ces conditions, les actions du Groupe sur les marchés l’exposent à des besoins de liquidité importants pour faire face aux appels de marges ainsi qu’à des risques de contreparties accrus en cas de défaillance de ses partenaires commerciaux.
Enfin, le Groupe est exposé à de nombreuses demandes d’informations en application du règlement européen relatif à la transparence et l’intégrité des marchés de gros de l’énergie (1).
Le Groupe gère son exposition aux marchés de l’énergie à travers une politique spécifique de risques marchés énergies, qui vise essentiellement à réduire progressivement les incertitudes sur le niveau de ses résultats financiers des années proches (voir section 5.1.6 « Gestion et contrôle des risques marchés » pour des informations plus détaillées sur les principes et organisations associés). Cette politique permet ainsi de lisser l’impact des variations de prix mais ne peut permettre de l’annuler. Le Groupe reste soumis aux aléas affectant sa production ou la consommation de ses clients et aux tendances structurelles de mouvement à la hausse ou à la baisse des marchés des commodités (voir note 18.6 de l’annexe aux comptes consolidés de l’exercice clos le 31 décembre 2022).
Le niveau de couverture recherché par le Groupe nécessite de trouver le bon équilibre entre réduction des aléas liés aux variations de prix et ceux liés aux variations du volume du portefeuille d’EDF.
Par ailleurs, une instruction REMIT Groupe définit les attendus permettant de s’assurer du respect par les entités du Groupe du règlement européen relatif à la transparence et l’intégrité des marchés de gros de l’énergie.
Résumé : Du fait de ses activités, le groupe EDF est exposé à des risques liés aux marchés financiers notamment à un risque sur les actifs détenus sous forme d’actions.
Criticité :●● Intermédiaire
Le Groupe est exposé à un risque sur actions sur les titres détenus principalement dans le cadre des actifs dédiés constitués pour couvrir le coût des engagements de long terme liés au nucléaire, dans le cadre des fonds externalisés au titre des retraites et, dans une moindre mesure, dans le cadre de ses actifs de trésorerie et des participations directement détenues par le Groupe.
Au titre du portefeuille d’actifs dédiés, EDF est exposé au risque sur actions et aux risques de taux et de change.
La valeur de marché des actions cotées des actifs dédiés d’EDF au 31 décembre 2022 s’élève à 11 697 millions d’euros. La volatilité des actions cotées s’établit au 31 décembre 2022 à 17,04 % sur la base de 52 performances hebdomadaires, comparée à 10,93 % à fin 2021. En appliquant cette volatilité à la valeur des actifs actions cotées à la même date, le Groupe estime la volatilité annuelle de la part actions des actifs dédiés à 1 993 millions d’euros.
(1) Règlement UE n° 1227/2011, voir section 3.3.2.2.4 « Intégrité et transparence du marché de gros de l’énergie (règlement REMIT) ».