Document d'enregistrement Universel 2022

2. Facteurs De Risques Et Cadres De Maîtrise

c) Actions de maîtrise
  •  Les actions de maîtrise sont limitées pour ces risques qui proviennent de décisions externes à l’entreprise. Néanmoins, les actions de maîtrise comportent les éléments suivants :
    • veille sur le contexte politique, législatif, réglementaire, en France, en Europe, et dans les zones où le Groupe est présent ;
    • analyse des conséquences potentielles des textes publiés ou encore en préparation, afin d’identifier l’impact sur le Groupe concernant notamment l’ARENH, le bouclier tarifaire, l’amortisseur, la taxe sur les revenus infra- marginaux de la production, voir notamment le plan d’action de renforcement de la structure bilancielle du Groupe ;
    • dialogue et argumentation auprès des pouvoirs publics (notamment France et Europe) pour partager sur l’ensemble des impacts potentiels des textes en préparation, directs et indirects, concernant EDF, mais aussi les incidences pour le Groupe des politiques publiques ;
    • contribution aux consultations publiques sur les textes pertinents en préparation, au niveau national et au niveau européen ;
    • participation d’EDF au Conseil supérieur de l’énergie (CSE) ;
    • participation d’EDF aux associations d’industriels et think tanks en France et au niveau européen ;
    • mise en place de dispositifs opérationnels de mise en conformité avec les textes à enjeu ou impact significatif identifié pour EDF ou le Groupe ;
    • politiques de contrôle des risques marchés de l’énergie et des risques financiers.
  • Sur les charges de service public de l’énergie : dialogue fréquent avec la DGEC, l’APE et la Direction du Budget afin d’accompagner l’examen parlementaire de la loi de finances pour 2023 (en particulier concernant le montant des crédits du programme « Service public de l’énergie ») et défendre une compensation des charges en 2023 qui soit au plus près des charges effectivement constatées (y compris celles relatives aux gels tarifaires) en étant la plus complète et à jour possible.
  • EDF maintient un dialogue régulier avec les services de l’État sur la question du financement des charges de service public de l’énergie afin de sécuriser la mise en œuvre du mécanisme de compensation. EDF est en particulier vigilants aux risques de décaissement, et travaille à sécuriser le paiement par l’État en fin d’année et d’éviter les arbitrages interannuels de l’État.
1B : Évolution du cadre législatif et réglementaire des concessions hydrauliques

Résumé : Le Groupe exerce ses activités de production hydraulique, principalement en France, dans le cadre de contrats de concessions ou d’autorisations. Le Groupe n’est donc pas toujours propriétaire des actifs qu’il exploite. En France, l’évolution du cadre législatif et réglementaire, notamment pour le renouvellement des concessions (régime des installations de puissance supérieure à 4,5 MW), l’évolution des conditions économiques des cahiers des charges des concessions et les conditions de mises en œuvre des procédures de publicité et de mise en concurrence pourraient avoir un impact sur les résultats du Groupe.

Criticité : ●● Intermédiaire

a) Risques principaux

En France, les enjeux associés au renouvellement des concessions hydrauliques sont précisés à la section 1.4.1.3.1.4 « Les enjeux de la production hydroélectrique ». Au 31 décembre 2022, l’État n’avait pas renouvelé 31 titres de concession échus correspondant à une puissance installée de plus de 3 260 MW. Sur le sujet du renouvellement des concessions, les discussions ont été entamées entre l’État et la Commission européenne (CE) sur la résolution de deux mises en demeure datées du 22 octobre 2015 et du 7 mars 2019.

Le groupe EDF pourrait ne pas obtenir le renouvellement en sa faveur de chacune de ses concessions ou l’obtenir dans des conditions économiques moins favorables. Par ailleurs, l’indemnisation qui devrait être versée notamment par l’État, en cas de résiliation anticipée de l’exploitation d’une concession, pourrait ne pas permettre une compensation intégrale du manque à gagner supporté par le Groupe. La réglementation future ou les discussions avec la CE pourraient également évoluer dans un sens préjudiciable au Groupe. Ces éléments pourraient avoir un impact négatif sur ses activités et sa situation financière.

Dans les autres pays, en fonction du contexte local, et principalement en Italie, les concessions pourraient ne pas être maintenues ou renouvelées en la faveur du Groupe, avec une évolution des conditions économiques du cahier des charges de la concession, ce qui aurait un impact négatif sur ses activités et sa situation financière.

b) Actions de maîtrise

EDF agit en concessionnaire responsable par le dialogue et la co-construction avec l’ensemble de ses parties prenantes, principalement sur la gestion de l’eau et un soutien au développement économique local aux territoires.

La concertation est menée au quotidien par un travail collaboratif étroit avec les acteurs économiques, politiques et associatifs des territoires concernés et un dialogue de proximité avec les riverains des ouvrages.

En France, l’ancrage économique dans les territoires passe par une démarche de maximisation des retombées économiques locales en réalisant près de 67 % de l’ensemble de ses achats sur les territoires hydrauliques au bénéfice du tissu industriel de proximité (référencement dans les panels fournisseurs de plus de 1980 entreprises locales dans les métiers spécifiques à l’hydraulique).

1C : Évolution du cadre législatif et réglementaire des concessions de distribution d’électricité

Résumé : Enedis exerce ses activités de distribution dans le cadre de concessions de service public et n’est pas propriétaire de la plupart des actifs qu’elle exploite. L’évolution du cadre légal ainsi que celle des cahiers des charges des concessions pourraient avoir un impact sur les résultats du Groupe.

Criticité : ●● Intermédiaire

a) Contexte

En France, il résulte de la loi qu’Enedis et les Entreprises Locales de Distribution (ELD) disposent, dans leurs zones de desserte respectives (ainsi qu’EDF pour les zones non interconnectées au réseau métropolitain continental) de droits exclusifs pour assurer la mission de développement et d’exploitation des réseaux publics de distribution d’électricité. De même, là encore au titre des droits exclusifs qui leur sont accordés par la loi, EDF et les ELD exercent dans leurs zones de desserte respectives la mission de fourniture aux tarifs réglementés.

Dans la mesure où la compétence d’autorité organisatrice de la distribution publique d’électricité (AODE) est confiée par la loi aux collectivités locales (communes ou EPCI) et où ces AODE sont, sauf pour les postes sources, propriétaires des actifs constituant le réseau public de distribution d’électricité, la loi prévoit qu’Enedis conclue avec ces dernières des contrats de concession dont la durée va généralement de 25 à 30 ans.

Ainsi, Enedis assure ses missions de service public (entretien, renouvellement et développement du réseau, comptage, raccordements, etc.) aussi bien au titre de la loi (le Code de l’énergie désigne en effet les gestionnaires des réseaux de distribution d’électricité et précise les missions qui leur sont confiées) qu’au titre de ces contrats de concession. Ces derniers ont par ailleurs pour objet, là encore en application de la loi, la fourniture aux TRVE ; ils sont donc tripartites (ils lient l’AODE, le gestionnaire du réseau de distribution et le fournisseur aux tarifs réglementés).