Document d'Enregistrement Universel 2021

1. Le groupe, sa stratégie et ses activités

1.4.5.2.3.1 Activités de production électrique

La capacité de production installée en Italie d’Edison s’élevait au 31 décembre 2021 à 6,4 GW pour une production nette d’électricité de 17,4 TWh sur l’année 2021, soit une baisse de 7,3 % par rapport à 2020.

Selon les données de production 2020 (1), Edison est le troisième producteur au niveau national. Sa production électrique représente environ 6,3 % de la production nette italienne d’électricité.

Le parc de production actuel d’Edison (hors Fenice) est composé de 98 centrales hydroélectriques, 14 centrales thermiques, 50 parcs éoliens et 64 centrales photovoltaïques. La production d’électricité est issue pour 73 % des CCG, pour 15 % de l’hydraulique et pour 12 % de l’éolien et autres énergies renouvelables.

La baisse de la production d’Edison est essentiellement affectée par la réduction de la production thermique (12,8 TWh, soit - 7,8 % par rapport à 2020) due principalement à l’arrêt de deux centrales pour des pannes et des opérations de maintenance.

En 2021, la production hydraulique d’Edison s’élève à 2,7 TWh. La baisse de 16,8 % par rapport à 2020 est principalement attribuable à la déconsolidation de Dolomiti Edison Energy Srl au 1er juillet 2020 et à une baisse de l'hydraulicité constatée en 2021.

La production éolienne et des autres énergies renouvelables s’élève à 2,0 TWh en 2021 (+ 14,2 % par rapport à 2020). Cette hausse est attribuable au changement de périmètre lié à l’acquisition de Futur et à la mise en service de parcs ayant été intégralement reconstruits (Integrali Ricostruzioni) dans les Abruzzes et les Pouilles.

Afin de garantir la flexibilité et la sécurité du système électrique national, Edison a poursuivi la construction des centrales CCGT de Marghera Levante (780 MW) et de Presenzano (760 MW), initiées respectivement, en 2019 et en 2020. Il s’agit de deux installations très flexibles et efficaces (efficacité énergétique de 63 %), à faible impact environnemental (émissions de carbone inférieures de 40 % à la moyenne nationale et réduction de 70 % des émissions d’oxyde d’azote). La production d'énergie devrait démarrer respectivement en 2022 et 2023. Les deux centrales bénéficient, pendant 15 ans, de la contribution fixe de 75 000 €/MW liée au marché de capacité, avec un impact positif sur la volatilité des marges d’Edison, sous réserve du respect des dates de mises en service.

En février 2021 (2), Edison a finalisé l’accord avec F2i (Fondi Italiani per le Infrastrutture) pour l’acquisition de 70 % d’E2i Energie Speciali. Cette entreprise, leader dans le secteur éolien en Italie, était déjà détenue par Edison à hauteur de 30 %.

En décembre 2021, Edison a annoncé la signature d’un accord avec Crédit Agricole Assurances qui devient le partenaire financier d’Edison Renewables via une participation de 49 %. Edison conserve le contrôle des activités et de la gouvernance de l’entreprise. Cette collaboration à long terme va permettre à Edison d'accélérer ses investissements dans les énergies renouvelables en Italie, en concrétisant son portefeuille de projets. Elle va ainsi lui permettre de contribuer à la transition énergétique du pays (3).

Sur le plan international, Edison profite d’une présence bien établie en Grèce avec la détention de 50 % de ElpEdison SA, l’un des principaux opérateurs d’électricité du pays. Il est propriétaire de deux CCGT : celui de Thessalonique (426 MW) et celui de Thisvi (410 MW) construit par Edison et dont l’électricité est vendue sur le marché des particuliers.

Enfin, à l’étranger Edison détient une participation de 50 % dans la filiale Ibiritermo au Brésil qui exploite un CCG de 226 MW ainsi qu’une participation de 20 % dans la société de production hydroélectrique Kraftwerke Hinterrhein AG en Suisse (626 MW).

1.4.5.2.3.2 Activités dans le secteur du gaz

Pour la mise en œuvre de sa stratégie gazière, le groupe EDF bénéficie à travers Edison de compétences sur la chaîne de valeur du gaz naturel. Le portefeuille italien d'approvisionnement en gaz d’Edison s’appuie principalement sur un ensemble de contrats long terme. Il se compose fin 2021 :

  • d’environ 12,7 milliards de mètres cubes d’importation via gazoduc et de GNL provenant de la Libye, du Qatar, de l’Azerbaïdjan et de l’Algérie ;
  • de 6,2 milliards de mètres cubes achetés sur le marché ou via des contrats court terme, ou encore produits en Italie ou en Algérie.

En 2021, les ventes totales de gaz en Italie se sont élevées à 18,9 milliards de mètres cubes (contre 16,6 milliards de mètres cubes en 2020). Edison a livré 5,8 milliards de mètres cubes de gaz au secteur industriel, 2,0 milliards de mètres cubes au secteur résidentiel, 5,0 milliards de mètres cubes au secteur thermoélectrique (en incluant les besoins propres d’Edison), 6,0 milliards de mètres cubes sur le marché de gros et 0,1 milliard de mètres cubes de ventes de la production à l’étranger.

En janvier 2021, Edison, Tenaris et Snam ont signé une lettre d’intention pour un projet visant à décarboner l’usine sidérurgique de Tenaris à Dalmine. Le projet vise à générer de l’hydrogène et de l’oxygène au moyen d’un électrolyseur qui sera installé sur le site et à adapter le processus de production de l’acier en utilisant de l'hydrogène vert au lieu du gaz naturel.

En septembre 2021, Edison a signé un protocole d’accord avec d’autres opérateurs pour le développement conjoint du projet Puglia Green Hydrogen Valley. Il s'agit d'une des premières initiatives de production et de transport d’hydrogène vert à grande échelle en Italie. Le projet propose la construction de trois centrales de production d’hydrogène vert à Brindisi, Taranto et Cerignola (Foggia) alimentées par une production photovoltaïque. L’hydrogène vert sera principalement utilisé par les industries de ces régions, mais aussi par injection d’hydrogène dans le réseau local de gaz et/ou pour la mobilité durable.

Les infrastructures gaz

Edison participe au développement des projets d’infrastructures d’importation de gaz, à travers la société IGI Poseidon détenue à 50 % par Edison. Voir également la section 1.4.6.2.2.2 « Infrastructures ».

IGI Poseidon promeut les trois projets suivants :

  • EastMed, une interconnexion entre la Grèce et la Méditerranée orientale, qui permettra d’avoir un accès direct aux ressources gazières de la Méditerranée orientale (Israël, Chypre) et les reliera aux marchés grec, italien et européen. Le Projet repose sur une ligne offshore/onshore de 10 Gm3/an, extensible jusqu'à 20 Gm3/an, dont la viabilité et la durabilité ont été démontrées d’un point de vue technologique et économique par une vaste campagne d’études et d'enquêtes d’ingénierie réalisée depuis 2014. La pertinence stratégique du projet a été largement confirmée par l’accord intergouvernemental de 2020 et par l’obtention d’un statut d’importance nationale et d’utilité publique délivré par le gouvernement grec. Le projet est dans sa phase finale de développement pour faire l’objet d’une évaluation d’investissement en 2022 ;
  • Poseidon, une interconnexion entre la Grèce et l’Italie, qui, en se connectant à EastMed, permettra de transférer les ressources gazières disponibles de la Grèce à l’Italie. Le projet est un actif mature dont les activités d’ingénierie sont finalisées et qui a obtenu les permis requis en Grèce et en Italie. En mai 2020, il a été déclaré projet d’importance nationale pour la Grèce ;
  • IGB, un gazoduc appartenant à ICGB, en partenariat à 50 % avec Bulgarian Energy Holding, qui relie la Grèce et la Bulgarie. Sa construction a débuté en décembre 2019 et son exploitation commerciale est prévue pour le premier semestre 2022. Le projet bénéficie d’un régime réglementaire exempté émis par les autorités réglementaires nationales. Il a été approuvé par la Commission européenne. Le gazoduc, dont l’avancement de la construction dépasse 70 %, aura une longueur de 182 km et une capacité de transport de 3 milliards de mètres cubes par an.

Ces projets figurent parmi les projets d’intérêt commun de la Commission européenne et bénéficient d’aides de l’Union européenne. IGB a reçu 84 millions d'euros pour sa construction. EastMed bénéficiera d’une contribution de la Commission européenne à hauteur de 50 % de ses coûts de développement (environ 37 millions d’euros).

Edison détient aussi un droit d’utilisation de 80 % de la capacité du terminal offshore de regazéification de Rovigo, soit 6,4 milliards de mètres cubes par an. Il est dédié à la regazéification du gaz importé du Qatar avec Ras Laffan Liquefied Natural Gas Company Limited II (RasGas II).

Dans le domaine du GNL, Edison est engagé, depuis 2018, dans le projet small scale GNL (transport de GNL par cargaison de petite taille) pour le développement d'une chaîne logistique de commercialisation de GNL. L’objectif est de contribuer à la réduction des émissions pour les transports maritimes et routiers. Le projet, porté par la société Depositi Italiani GNL (détenue à 30 % par Edison (4)), comprend un dépôt côtier dans le port de Ravenna dans lequel le GNL sera déposé via un petit méthanier dédié. Le dépôt est achevé et dispose d’une capacité de plus de 1 million de mètres cubes de GNL par an (Edison a un droit d’utilisation de 85 %). Il assure l'alimentation de 12 000 camions et jusqu’à 48 transbordeurs.

L’activité de commercialisation de GNL a démarré au mois de novembre pour les clients du marché de gros.

Au mois d’octobre 2020, Edison et Kuwait Petroleum Italia (Q8) ont présenté un projet commun pour la réalisation d’un dépôt côtier dans le port de Naples. Ce Projet est soumis à autorisation.

Au mois de mars 2021, Edison a lancé le processus d’autorisation pour la construction et l’exploitation du dépôt côtier de Brindisi. L’autorisation de principe requise selon la directive Seveso a été obtenue.

(1) Données publiées par l’ARERA (figure 2.1 page 88 volume 1 rapport ARERA) ; les données 2021 seront disponibles mi-2022.

(2) Voir le communiqué de presse d’Edison du 16 février 2021.

(3) Voir le communiqué de presse d’Edison du 3 décembre 2021.

(4) Détention à 19 % par Scale Gas Solutions (société contrôlée par Enagas), et à 51 % par Petrolifera Italiana Rumena.