Document d'Enregistrement Universel 2021

6. États financiers

Perspectives de production nucléaire

EDF a actualisé le 13 janvier 2022 son estimation de production nucléaire pour 2022, révisant celle-ci à 300 – 330 TWh contre 330 – 360 TWh précédemment, cette révision résultant du prolongement de la durée d’arrêt de 5 réacteurs du parc nucléaire français d’EDF. Lors de contrôles de maintenance préventive sur le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne), programmés dans le cadre de sa visite décennale, des défauts avaient été détectés à proximité de soudures des tuyauteries du circuit d’injection de sécurité (RIS). Des contrôles préventifs ont ensuite été engagés sur les réacteurs de Civaux 2, Chooz 1 et 2 et ont fait apparaître des défauts similaires sur les réacteurs de Civaux 2 et Chooz 2. Les contrôles et expertises en cours sur le réacteur de Chooz 1 se poursuivent jusqu’à l’obtention d’un bilan complet. Par ailleurs, dans le cadre de la visite décennale du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Penly, des contrôles de maintenance préventive ont fait apparaître des défauts similaires sur le circuit RIS.

La réalisation des contrôles, l’instruction de solutions techniques et leur déploiement ont conduit EDF à prolonger l’arrêt des réacteurs de Civaux 1, Civaux 2, Chooz 1, Chooz 2 et Penly 1. L’élaboration du programme de contrôles sur l’ensemble du parc nucléaire se poursuit en intégrant, au fur et à mesure, les enseignements tirés des premières expertises réalisées.

Dans le cadre de son programme de contrôles sur le parc nucléaire, le 7 février 2022, EDF a ajusté son estimation de production nucléaire 2022 à 295 – 315 TWh, contre 300 – 330 TWh et indiqué que l’estimation de production nucléaire pour 2023, actuellement de 340 – 370 TWh, serait ajustée dès que possible.

Le 11 février 2022, EDF a ajusté son estimation de production nucléaire pour 2023 à 300 – 330 TWh contre 340 – 370 TWh précédemment. Cette estimation tient compte notamment :

  • d’un programme industriel chargé, avec 44 arrêts de réacteurs pour maintenance et contrôle, dont 6 visites décennales, auquel s’ajoutent 2 arrêts programmés démarrés en 2022 qui se poursuivront en 2023 ;
  • de la poursuite du programme de contrôles et de réparations des tuyauteries potentiellement concernées par le phénomène de corrosion sous contrainte, dont l’instruction se poursuit.

Les mesures régulatoires énoncées ci-dessus, ainsi que les nouvelles estimations de production nucléaire, auront des effets significatifs sur les états financiers d’EDF à compter de 2022. Elles sont sans effet sur les états financiers au 31 décembre 2021.

Accord d’exclusivité pour l’acquisition d’une partie de l’activité nucléaire de GE Steam Power

EDF et GE ont annoncé le 10 février 2022 la signature d’un accord d'exclusivité concernant le projet d’acquisition par EDF des activités nucléaires de GE Steam Power portant sur l’îlot conventionnel. L’opération potentielle apporterait à EDF l'expertise de GE Steam Power dans les technologies et services liés aux turbines à vapeur pour centrales nucléaires afin de renforcer ses positions dans l'industrie nucléaire. Elle permettrait de créer une entité, au sein du groupe EDF, leader mondial des équipements et services relatifs à l’îlot conventionnel des centrales nucléaires. Aujourd’hui, les turbines à vapeur de GE Steam Power sont installées dans la moitié des centrales nucléaires au monde et dans toutes celles d’EDF en France.

L’opération envisagée porterait sur les équipements d’îlots conventionnels de GE Steam Power pour les nouvelles centrales nucléaires, dont les turbines Arabelle – les plus puissantes au monde – ainsi que sur la maintenance et les mises à niveau des centrales nucléaires existantes. Les turbines à vapeur de GE Steam Power pourront notamment équiper les réacteurs de technologie EPR et EPR 2 (European Pressurized Reactor) ainsi que les SMR (Small Modular Reactor).

GE conserverait Steam Power et ses activités de services de pointe et continuerait à les proposer pour les îlots conventionnels de centrales nucléaires du continent américain, soit une base installée de plus de 100 GW. GE conserve aussi GE Hitachi Nuclear Energy, un fournisseur de premier plan dans le domaine du cycle de vie des réacteurs, qui déploiera le premier SMR commercial, connecté au réseau, au Canada. GE reste engagé dans le secteur de l’énergie nucléaire et continue d'investir dans la technologie de nouvelle génération qui jouera un rôle important dans la transition énergétique.

Les activités nucléaires et les équipes concernées par l’opération potentielle sont situées dans une quinzaine de pays, dont près de 70 % en France, notamment sur des sites industriels comme Belfort et La Courneuve.

Les conditions financières de la transaction envisagée n’ont pas été précisées. À l’issue du processus d’information-consultation des institutions représentatives du personnel concernées, les accords définitifs pourraient être conclus. La réalisation de l’opération reste par ailleurs soumise à l’obtention des autorisations réglementaires requises et pourrait intervenir lors du premier semestre 2023.

Lancement d’un plan d’actions

Comme annoncé le 13 janvier 2022, EDF a présenté à son Conseil d’administration, réuni le 17 février 2022, un plan d’actions ayant pour objectif de renforcer sa structure bilancielle dans le contexte des évènements de début 2022. Ce plan vise à poursuivre la stratégie du Groupe qui s’appuie sur un mix équilibré entre nucléaire et renouvelables, qui développe des services d’efficacité énergétique et qui apporte toujours plus d’innovation à nos clients.

Afin de financer cette stratégie, EDF a fait part de son intention de :

  • soumettre dès que possible au Conseil d’administration, sous réserve des conditions de marché, un projet d’augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription, conduisant à l’émission d'environ 510 millions d’actions nouvelles, d’un montant d’environ 2,5 milliards d’euros, prime d’émission incluse ;
  • proposer une option de versement en actions des dividendes au titre des exercices 2022 et 2023. L’État, premier actionnaire d’EDF, a fait part au Conseil d’administration de sa position sur ces deux points, qui feront l’objet d’une communication séparée ;
  • réaliser des cessions à hauteur d’environ 3 milliards d’euros en cumul sur les années 2022-2023-2024.