Depuis le 31 décembre 2020, les modalités de calcul du taux d’actualisation ont évolué comme suit :
Le taux d’actualisation est établi sur la base d’une courbe de taux d’intérêt. Cette Courbe comprend une courbe de taux souverain, construite sur des données de marché en date de clôture pour les horizons liquides (courbe de taux OAT de 0 à 20 ans) et convergeant ensuite, en utilisant une courbe d’interpolation, vers le taux de très long terme UFR (Ultimate Forward Rate) – avec des taux qui deviennent proches du taux UFR à partir de 50 ans – à laquelle est ajoutée une courbe des spreads des obligations d’entreprises de notation A à BBB. Sur la base des flux de décaissement attendus des engagements nucléaires, un taux d’actualisation unique équivalent est déduit, par application des taux d’actualisation de la courbe de taux ainsi construite à chaque flux, en fonction de sa maturité. Ce taux d'actualisation unique est ensuite appliqué aux échéanciers prévisionnels de coûts des engagements pour déterminer les provisions.
Le taux UFR a été défini par l’autorité européenne de régulation des assureurs (European Insurance and Occupational Pensions Authority – « EIOPA ») pour les passifs assurantiels, de très long terme, présentant des décaissements au-delà des horizons de marché. Le taux UFR calculé s’établit à 3,46 % pour 2021. Il est retenu dans la méthodologie de calcul en cohérence avec la décision de l'autorité administrative qui dans son arrêté du 1er juillet 2020 modifiant l’arrêté du 21 mars 2007 relatif à la sécurisation du financement des charges nucléaires (voir ci-après), a fait évoluer la formule du plafond réglementaire du taux d’actualisation,en prenant désormais en référence le taux UFR, en lieu et place de la moyenne arithmétique sur les 48 derniers mois du TEC 30, la référence au taux UFR étant considérée comme plus pertinente pour les provisions nucléaires compte tenu des échéances de très long terme. La courbe de taux souverain à fin 2021 fait ainsi ressortir des taux compris dans une fourchette de taux [-0,6 % ; 0,6 %] ([-0,6 % ; 0,2 %] à fin 2020) pour les flux entre 0 et 20 ans, de [0,6 % ; 3,1 %] ([0,2 % ; 3,2 %] à fin 2020) pour les flux entre 20 et 50 ans, et avec un taux tendant vers 3,46 % (3,51 % à fin 2020) pour les flux au-delà de 50 ans.
Ces modalités de calcul du taux d’actualisation permettent la meilleure appréciation actuelle de la valeur temps de l’argent au regard des provisions nucléaires qui ont pour caractéristiques des flux de décaissement à très long terme, largement au-delà des horizons de marché, notamment au travers :
L’hypothèse d’inflation est établie sur la base d’une courbe de taux d’inflation, construite à partir des produits de marché indexés sur l’inflation et tenant compte des prévisions économiques, et en cohérence à long terme avec l’hypothèse d’inflation sous-jacente au taux UFR (2%), soit une hypothèse d’inflation de 1,7% au 31 décembre 2021, en hausse de 50 points de base par rapport au 31 décembre 2020, qui reflète en particulier la hausse observée des points morts d’inflation.
Le taux d’actualisation ainsi calculé s’établit à 3,7% au 31 décembre 2021, prenant en compte une hypothèse d’inflation de 1,7% (respectivement 3,3% – l’augmentation étant liée notamment à celle de la courbe de taux souverains – et 1,2% au 31 décembre 2020), soit un taux d’actualisation réel de 2,0% au 31 décembre 2021 (2,1% au 31 décembre 2020).
Le taux d’actualisation retenu doit respecter un double plafond réglementaire. Selon le décret du 1er juillet 2020 relatif à la sécurisation du financement des charges nucléaires (qui codifie et actualise au sein du Code de l’environnement le décret initial du 23 février 2007), et l’arrêté du 1er juillet 2020 relatif à la sécurisation du financement des charges nucléaires (qui modifie l’arrêté initial du 21 mars 2007), le taux d’actualisation doit être inférieur :
Le taux plafond calculé selon l’arrêté en vigueur à partir du 1er juillet 2020, à partir de la référence UFR, s’établit à 2,80% au 31 décembre 2021 (2,66% au 31 décembre 2020).
Le taux d’actualisation réel retenu dans les états financiers au 31 décembre 2021,en application des modalités de calcul présentées ci-avant, est de 2,0%.
La sensibilité aux hypothèses de coûts, de taux d’inflation et de taux d'actualisation ainsi qu’aux échéanciers de décaissements peut être estimée à partir de la comparaison du montant brut évalué aux conditions économiques de fin de période avec le montant en valeur actualisée.
31/12/2021 | 31/12/2020 | |||
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Provisions liées à la production nucléaire dans le périmètre de la loi du 28 juin 2006 (en millions d’euros) | Aux conditions économiques de fin d’année | Valeur actualisée | Aux conditions économiques de fin d’année | Valeur actualisée |
Gestion du combustible usé | 16 121 | 10 683 | 18 998 | 10 246 |
Dont non liée au cycle d’exploitation | 3 282 | 1 726 | 2 727 | 1 297 |
Gestion à long terme des déchets radioactifs | 36 779 | 14 233 | 35 580 | 13 300 |
Aval du cycle nucléaire | 52 900 | 24 916 | 54 578 | 23 546 |
Déconstruction des centrales nucléaires en exploitation | 20 479 | 12 680 | 19 693 | 12 775 |
Déconstruction des centrales nucléaires arrêtées | 7 718 | 5 050 | 7 400 | 4 714 |
Derniers cœurs | 4 349 | 2 660 | 4 258 | 2 711 |
Déconstruction et derniers cœurs | 32 546 | 20 390 | 31 351 | 20 200 |
PROVISIONS LIÉES À LA PRODUCTION NUCLÉAIRE PÉRIMÈTRE LOI DU 28 JUIN 2006* | 45 306 | 43 746 |
*Champ d’application de la loi du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs, et de ses textes d’application relatifs à la sécurisation du financement des charges nucléaires. Les provisions hors champ de la loi sont relatives à des provisions liées à l’aval du cycle concernant les installations de tiers.