Document d'Enregistrement Universel 2021

6. États financiers

Les décaissements cumulés des montants des charges nucléaires (sur base des valeurs brutes aux conditions économiques de fin de période) se répartissent comme suit :

Provisions liées à la production nucléaire dans le périmètre de la loi du 28 juin 2006 31/12/2021
  Montants des charges aux conditions économiques de fin de période
(en millions d’euros) dont le décaissement est prévu sous 10 ans dont le décaissement est au-delà de 10 ans Total
Gestion du combustible usé 7 846 8 275 16 121
dont non lié au cycle d’exploitation 540 2 742 3 282
Gestion à long terme des déchets radioactifs 5 116 31 663 36 779
AVAL DU CYCLE NUCLÉAIRE 12 962 39 938 52 900
Déconstruction des centrales nucléaires en exploitation 347 20 132 20 479
Déconstruction des centrales nucléaires arrêtées 2 903 4 815 7 718
Derniers cœurs 262 4 087 4 349
DÉCONSTRUCTION ET DERNIERS CŒURS 3 512 29 034 32 546

*Par ailleurs, à horizon de 20 ans et 50 ans les décaissements cumulés relatifs aux provisions seront effectués (aux conditions économiques fin de période) respectivement à 20 % et à 41 % pour la gestion à long terme des déchets radioactifs et respectivement à 32 % et à 96 % pour la déconstruction.

Ces approches peuvent être complétées par l’estimation de l’impact sur la valeur actualisée d’une variation du taux d’actualisation.

Le tableau ci-dessous fournit pour EDF ces différents éléments pour les principales composantes des provisions pour aval du cycle nucléaire, pour déconstruction des centrales nucléaires et derniers cœurs :

Pour l’exercice 2021
  Montants provisionnés en valeur actualisée Sensibilité au taux d’actualisation
  Sur la provision au bilan Sur le résultat avant impôt
(en millions d’euros) + 0,10 % - 0,10 % + 0,10 % - 0,10 %
AVAL DU CYCLE NUCLEAIRE          
Gestion du combustible usé 11 819 (120) 124 102 (107)
Gestion à long terme des déchets radioactifs 14 233 (472) 504 385 (413)
DÉCONSTRUCTION ET DERNIERS COEURS          
Déconstruction des centrales nucléaires en exploitation 12 680 (291) 299 - -
Déconstruction des centrales nucléaires arrêtées 5 050 (88) 91 88 (91)
Derniers cœurs 2 660 (54) 55 - -
TOTAL 46 442 (1 025) 1 073 575 (611)
Dont part dans l’assiette de couverture des actifs dédiés 34 276 (917) 963 515 (548)
15.1.2 Actifs dédiés d’EDF
15.1.2.1 Réglementation

Les articles L. 594-1 et suivants du Code de l’environnement et leurs textes d'application prescrivent d’affecter des actifs (les actifs dédiés) à la sécurisation du financement des charges relatives au démantèlement des installations nucléaires ainsi qu’au stockage de longue durée des déchets radioactifs. Ces textes régissent le mode de constitution de ces actifs dédiés, la gestion des fonds elle-même et leur gouvernance. Ces actifs sont clairement identifiés et isolés de la gestion des autres actifs ou placements financiers de l’entreprise et font l’objet d’un suivi et d’un contrôle particulier tant du Conseil d’administration que de l’autorité administrative.

La loi dispose que la valeur de réalisation des actifs dédiés doit être supérieure à la valeur des provisions correspondant au coût actualisé des obligations nucléaires de long terme définies dans le Code de l'environnement.

Le décret du 1er juillet 2020 a codifié les obligations réglementaires relatives aux actifs dédiés dans les articles D594-1 et suivants du Code de l'environnement, complétés par l’arrêté du 21 mars 2007 modifié notamment par l’arrêté du 1er juillet 2020. Ces textes précisent, notamment sur la base du Code des assurances, la liste des actifs éligibles qui inclut notamment des actifs non cotés. Ils autorisent en particulier, sous certaines conditions, l'affectation aux actifs dédiés de titres de la société CTE, qui détient 100 % du capital de RTE depuis le 31 décembre 2017 (voir note 15.1.2.2 ci-après).

EDF a obtenu une dérogation ministérielle le 31 mai 2018, lui permettant d'augmenter sous conditions la part des actifs non cotés (hors notamment les titres CTE et les actifs immobiliers) dans les actifs dédiés de 10 % à 15 %.

Depuis le décret du 1er juillet 2020, il n’y a plus d’obligation de doter aux actifs dédiés dès lors que le ratio de couverture, défini par le rapport entre la valeur de réalisation des actifs et le montant des provisions concernées, est supérieur à 100 %, et les retraits d’actifs ne sont pas autorisés tant que cette valeur est inférieure à 120 %. Par ailleurs, le décret porte le délai maximal de dotation aux actifs dédiés en cas de sous-couverture, après autorisation de l’autorité administrative, à 5 ans, au lieu de 3 ans précédemment.