Document d'Enregistrement Universel 2021

3. Performance extra-financière

Filière hydroélectrique

Les ouvrages de production hydrauliques peuvent influer sur la continuité écologique en milieu aquatique. Le Groupe a mis en place plus de 200 dispositifs facilitant la migration piscicole sur des sites à enjeux écologiques (principalement sur des cours d’eau classés). Il s’agit d’équipements de franchissement de barrages (tels que les « passes à poissons ») et de démantèlements de seuils en rivière.

Poutès Ce projet permet un accès aux frayères en amont de l’ouvrage qui concentrent 47% du potentiel de production de juvéniles de saumons du bassin Allier, qui réunit l’essentiel du potentiel du bassin de la Loire.
Romanche-Gavet Ce projet améliore considérablement l’état des milieux naturels et aquatiques de la vallée de la Romanche. Il consiste à remplacer six centrales et cinq barrages anciens par un nouveau barrage et une nouvelle centrale souterraine plus performante. Le nouveau barrage est équipé d’un dispositif de continuité sédimentaire et piscicole à la montaison et à la dévalaison. Depuis 2021 et jusqu’en 2024, le projet se poursuit par la déconstruction des barrages permettant la libre circulation piscicole en intégrant les enjeux hydro morphologiques du cours d’eau. En 2024, l’ensemble des anciens ouvrages auront été déconstruits. 4 hectares d’emprise industrielle ont été ainsi rendus au milieu naturel dont 1 hectare à la rivière.
Vezins et La Roche Qui Boit Sur la Sélune, EDF a engagé la phase de déconstruction du barrage de la Roche Qui Boit. Ces actions doivent aboutir à la restauration complète des fonctionnalités naturelles du fleuve, l’ouvrant à la reconquête des poissons migrateurs amphihalins (saumons, anguilles,aloses, lamproies).
Belgique Luminus et ses partenaires (Université de Liège et Namur, Profish, EDF R&D) ont poursuivi le programme visant à modéliser le comportement des poissons migrateurs et à réduire leur mortalité lors du passage dans les ouvrages hydroélectriques. Le programme « Life4Fish » (2017-2023) est financé à hauteur de 1,913 million d’euros par la Commission européenne, dans le cadre des programmes Life, pour un coût total de 4 millions d’euros.
Filière nucléaire et thermique classique

Pour satisfaire ses besoins industriels, EDF doit disposer de terrains sans pour autant accroître l’artificialisation des sols. C’est pourquoi sa stratégie foncière est conduite par un impératif de sobriété. Voir la section 3.2.2 « Gestion responsable du foncier ».

Dans ce cadre (1), EDF s’est engagé à suivre, pour à terme le limiter, le niveau d'imperméabilisation des sols lors de la reconversion des anciens sites thermiques continentaux.

En 2020, une première évaluation du foncier imperméabilisé a été réalisée à partir des données de taux d’imperméabilisation de la base d’occupation des sols Corine Land Cover. (2) Environ 20% de ce foncier est estimé avec un taux d'imperméabilisation supérieur à 50%.

En 2021, les travaux ont été poursuivis sur la comparaison du champ des possibles en vue d’évaluer l’artificialisation sur le foncier thermique en reconversion. Des études ont été menées sur les différentes activités de déconstruction des anciennes centrales thermiques en vue d’identifier les opérations susceptibles d’avoir un impact positif sur le niveau d’imperméabilisation des sols (retrait de revêtements, constitutions de remblais). Des travaux exploratoires de R&D ont été initiés en partenariat avec le BRGM en vue d’une première évaluation sur un site des fonctions des sols après leur réhabilitation (réhabilitation réalisée dans le cadre d'un plan de gestion validé par l’administration).

Désimperméabilisation À l’échelle des sites, trois emprises pourront être considérées comme nouvellement désimperméabiliser en 2022 :
  • de façon temporaire, 8 ha de l’ancien parc à charbon de la centrale de Vitry sur Seine (77) ;
  • de façon pérenne près de 10 ha de l’ancienne centrale thermique d’Ambès (33) reconvertis en centrale PV ; et
  • environ 4 ha correspondant à l’ancienne centrale thermique d’Artix (64) reconvertie en centrale PV.
Réseaux électriques

Dans les zones exploitées par Enedis (3), les nouvelles lignes HTA sont réalisées en souterrain et en technique souterraine ou discrète pour la basse tension (BT).

Tertiaire

Plusieurs bâtiments d’EDF sont certifiés du label « BiodiverCity® », démarche rationalisée au bénéfice des acteurs engagés dans la construction durable (4), tels que la Grande Halle de Lyon.

Surexploitation des ressources et biodiversité

L’activité d’EDF est en partie dépendante de la disponibilité en eau douce. EDF travaille depuis longtemps à réduire son empreinte sur l’eau. Voir la section 3.2.3.1.2 « Optimiser l’utilisation de l’eau et réduire la pression sur les milieux ». Il en va de même pour les matières premières et les métaux rares. Voir la section 3.2.4 « Déchets et économie circulaire ».

Ressource forestière S’agissant de la ressource forestière, EDF a revisité sa politique biomasse de niveau Groupe en y intégrant de nouveaux engagements favorables à la biodiversité, spécifiant notamment qu’il ne saurait y avoir de déforestation directe ou indirecte pour les besoins de biomasse-énergie d’EDF.
Changement climatique et biodiversité

Pour permettre au Groupe de contribuer à atteindre la neutralité carbone en 2050, EDF R&D initie des travaux dédiés à la compensation carbone. L’enjeu consiste à privilégier des solutions qui favorisent la séquestration du CO2 dans des écosystèmes naturels. Les premières initiatives du Groupe sont décrites en section 3.1.1.6 "Usages de solutions à émissions négatives".

(1) Voir aussi section 3.2.2 « Gestion responsable du foncier ».

(2) Inventaire biophysique de l’occupation des sols et de son évolution selon une nomenclature en 44 postes.

(3) GRI G4 EN 13 – Disclosure 304-4.

(4) cibi-biodivercity.com/biodivercity/