Document d'Enregistrement Universel 2021

3. Performance extra-financière

3.1.2.6 Les phénomènes extrêmes et le passage de l’été
Les enseignements de la crise de 2003

En 2003, certaines centrales avaient dû réduire leur production afin d’éviter de contribuer au réchauffement de l’eau des rivières, entraînant une perte de production de 5,5 TWh, soit 1 % de la production d’EDF cette année-là. L'objectif des actions d’adaptation initiées par EDF est d’accroître la marge de sécurité et de maintenir le niveau de production durant de telles périodes.

Le plan « Grand chaud » et le dimensionnement des centrales

Le plan « Grand Chaud », lancé dès 2008, a conduit EDF à procéder à l'amélioration de l’efficacité du refroidissement (source froide) de certaines de ses centrales et à renforcer l’électronique des bâtiments réacteurs afin de pouvoir supporter des températures supérieures à 50 °C. Les centrales en cours de construction (Flamanville 3, Hinkley Point C) du groupe EDF ont toutes été dimensionnées en intégrant les scénarios climatiques les plus récents, conduisant notamment à revoir les hypothèses initiales de hausse du niveau des mers.

Les résultats

Compte tenu des températures estivales et de la pluviométrie, les débits des cours d'eau ont été suffisants en 2021. Il n’y a pas eu de pertes de production pour respecter la réglementation relative à la température et à l’échauffement des fleuves ou pour respecter les débits minimums des fleuves.

3.1.2.7 Adaptation des ouvrages hydrauliques

Afin de renforcer la résilience aux aléas climatiques extrêmes et aux risques liés à l’afflux massif d’eau dans les réservoirs, le groupe EDF met en place les actions suivantes :

Réévaluation des débits de crues extrêmes Réévaluation régulière des débits de crues extrêmes afin de s’assurer du maintien de la capacité des ouvrages à évacuer ces crues.
Technologie Piano Key Weir Développement et installation sur 9 de ses ouvrages hydrauliques d’une technologie innovante dite Piano Key Weir (PKWeir) qui permetde déverser une quantité d’eau bien plus importante, sans pour autant augmenter les dimensions du barrage.
Chantiers d’adaptation
  • Recalibrage de l’évacuateur de crue du barrage de Lanoux (Pyrénées-Orientales).
  • Rehausse de la crête du barrage de Riète en Vallée d’Aston (Ariège).
  • Recalibrage d’évacuateurs de crue sur les barrages de La Palisse sur la Loire (département de l’Ardèche) avec surélévation des culées et renforcement du tapis de réception aval ; Remontée de plusieurs mètres de la prise d’eau de l’ouvrage les Bois dans le massif du Mont-Blanc afin de prendre en compte et d’anticiper le recul de la Mer de Glace, le plus grand glacier français.
3.1.2.8 Adaptation des réseaux de distribution

Enedis travaille à réduire la vulnérabilité de ses réseaux, expérimente des groupes électrogènes zéro émissions locales et a créé une Force d’Intervention Rapide.

Réduction de la vulnérabilité des réseaux Enedis travaille à réduire la vulnérabilité de ses 1,4 million de kilomètres de réseaux. Cette action passe principalement par l’enfouissement des réseaux HTA aériens pour prendre en compte les risques de chutes d’arbres, vent, neige, givre, en priorisant les ouvrages les plus exposés. En 2021, 2 341 km de réseaux HTA aériens et 3 588 km de réseaux BT aériens nus ont été déposés. Dans les territoires insulaires, 95 % des nouveaux réseaux sont construits en sous-terrain.
Force d’Intervention Rapide Électricité (FIRE) Enedis a créé (1) la FIRE, qui permet de repositionner, sur l’ensemble du territoire, des moyens et des hommes afin de rétablir au plus tôt l’alimentation électrique. La FIRE est un dispositif clé du groupe EDF vis-à-vis des risques climatiques extrêmes. La FIRE compte actuellement 2 500 techniciens formés aux situations de crise et 11 plates-formes logistiques de stockage réparties à travers le pays permettant le déploiement de 1 800 Groupes Électrogènes de forte puissance (> 60 kVA) et 1 000 Groupes Électrogènes de faible puissance (10 kVA), qui permet de répondre aux besoins d’alimentation des réseaux basse tension lors des incidents climatiques d’envergure.
2021 a été marqué par la tempête « Aurore » ainsi que plusieurs épisodes orageux et neigeux maîtrisés rapidement. La FIRE est intervenue à 5 reprises en 2021.

3.1.3 Gouvernance climatique d’EDF

3.1.3.1 Organes de gouvernance

La gouvernance de la stratégie climatique du groupe EDF s’inscrit dans la gouvernance du développement durable (voir la section 3.5.2 « Instances de gouvernance de la RSE »). Elle est pilotée, dans le respect de l’indépendance de gestion des gestionnaires d’infrastructures de réseau, par le plus haut niveau du Groupe.

3.1.3.1.1 Une gouvernance récemment renforcée

Pour renforcer sa gouvernance climat, et en ligne avec les meilleurs standards de la TCFD, le groupe EDF s’est doté fin 2020 de Référents Climat au sein de son Comité Exécutif et de son Conseil d’administration (2) :

Référent Climat COMEX Le Directeur Exécutif du Groupe en charge de l’Innovation, Responsabilité d’Entreprise et Stratégie est Référent Climat au sein du Comité exécutif du Groupe. À ce titre, il présente l’ambition de neutralité carbone du Groupe au Comité de responsabilité d’entreprise du Conseil d’administration et au Conseil lui-même.
Référent Climat Conseil d’administration La Présidente du Comité de responsabilité d’entreprise est Référente Climat au sein du Conseil. Elle veille, en lien avec le Président du Conseil d’administration et le Référent Climat du Comité exécutif, à ce que le Conseil identifie l’ensemble des impacts du changement climatique pour le Groupe. Elle veille également à ce que les travaux du Conseil et la stratégie qu’il définit intègrent les enjeux relatifs au changement climatique.

(1) Dans la suite des tempêtes de 1999.

(2) Voir aussi le communiqué de presse du groupe EDF du 10 décembre 2020.