Le R&D appuie la stratégie du Groupe en matière de contribution à la neutralité carbone d’ici 2050. Elle effectue une veille active sur les technologies à émissions négatives en explorant plus particulièrement les solutions suivantes :
Le groupe EDF dispose de solides compétences dans ce domaine avec la participation à plusieurs projets de recherche internationaux et la réalisation d'un démonstrateur de captage sur le site du Havre. Ce démonstrateur d’un coût de 22 millions d’euros (co-financé à 25 % par l’ADEME) a capté 1 900 tonnes de CO2. Il a permis de caractériser la faisabilité technico-économique de plusieurs procédés. Une alternative au stockage est la valorisation du dioxyde de carbone capté sous une forme chimique différente (carburants, matériaux). Appliqué à de la bioénergie (considérée comme neutre en CO2), la CCS devient un moyen de générer des émissions négatives de CO2 (BECCS) et pourrait jouer un rôle important d’ici 2050. La R&D du groupe EDF a engagé des actions pour adapter ces technologies de captage à des procédés industriels d’autres secteurs.
Les technologies de captage du CO2 de l’atmosphère (DAC pour Direct Air Capture) sont encore au stade de l’expérimentation. EDF au Royaume-Uni a publié en novembre 2020 un appel à manifestation d’intérêt pour la mise en place d'un démonstrateur de captage direct du CO2 dans l’air sur le site du projet de centrale nucléaire de Sizewell C.
Ces pratiques, comme l’afforestation, le reboisement, la gestion adaptée des prairies et des zones humides, apparaissent aujourd’hui parmi les pistes les plus prometteuses pour augmenter la séquestration du carbone dans les sols et dans les forêts, et ainsi générer des émissions négatives. Or, le groupe EDF est le troisième plus grand gestionnaire de foncier de France, avec plus de 40 000 hectares de foncier au sein duquel les sites de production côtoient des espaces naturels (dont 7 000 hectares de forêts).
La R&D du groupe EDF travaille à évaluer d’une part le potentiel du foncier du Groupe pour stocker du carbone, d’autre part la réalité temporelle et additionnelle des actions de compensation et enfin les synergies et potentielles contradictions de la compensation carbone avec les autres services écosystémiques, dont la préservation de la biodiversité.
Le dérèglement climatique auquel nous assistons est sans précédent à une échelle de temps aussi courte. La température moyenne de la planète a déjà augmenté de 1,1 °C depuis 1750 (1). Ce réchauffement va de pair avec une hausse du niveau de la mer, une augmentation variable selon des régions du monde de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles et participe à une érosion de la biodiversité à l'échelle mondiale. Le risque climatique est une réalité déjà tangible dont les effets vont s’accentuer dans les prochaines années.
Avec des installations dont la durée de vie technique dépasse potentiellement 40 ans, le groupe EDF est, parmi les acteurs non étatiques, l’un des industriels les plus exposés aux conséquences physiques du changement climatiques. C'est pourquoi le risque climatique a été reconnu comme risque prioritaire à l’échelle du groupe EDF depuis 2018.
L’adaptation au changement climatique est la démarche d’ajustement au climat actuel, à son évolution et à ses conséquences. Il s’agit à la fois de réduire les effets préjudiciables du changement climatique, conduisant à la résilience du système considéré, et de tirer parti des éventuels effets bénéfiques et des opportunités associées.
L’Accord de Paris met l’objectif d’adaptation au changement climatique au même niveau d’importance que l’objectif d’atténuation. Cependant force est de constater que, faute d’indicateurs simples et partagés, le cadre réglementaire de l'adaptation au changement climatique est aujourd’hui sensiblement moins développé que celui pour l’atténuation. Avec son Plan national d’adaptation au changement climatique (2), la France est l’un des pays les plus avancés en matière de planification de l’adaptation au changement climatique. La France vise une adaptation effective dès le milieu du XXIe siècle à un climat régional en métropole et dans les outre-mer cohérent avec une hausse de température de + 1,5 à 2 °C au niveau mondial par rapport au XIXe siècle. Ce plan ne fixe cependant pas d’exigence réglementaire directement applicable aux entreprises.
C’est donc dans une approche proactive et responsable que le groupe EDF s’est fixé un ensemble d’engagements intégrés dans la Politique de Responsabilité Sociétale d'Entreprise (RSE) du Groupe. Aux termes de cette politique, le groupe EDF s'engage à :
Engagements du groupe EDF |
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Cette politique énonce notamment que les entités les plus exposées aux conséquences physiques du changement climatique élaborent un plan d'adaptation au changement climatique et le mettent à jour tous les 5 ans.
Il est important de noter que les actions d’adaptation et celles d’atténuation sont toutes deux indispensables et complémentaires : la première action d’adaptation du groupe EDF au changement climatique est certainement celle consistant à œuvrer pour produire de l’électricité et de la chaleur sans émettre de gaz à effet de serre.
(1) Changement climatique 2021: les éléments scientifiques. Contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, août 2021.
(2) Plan National d’Adaptation au Changement Climatique pour la période 2018-2022, dit PNACC-2.