Document d'Enregistrement Universel 2021

3. Performance extra-financière

3.1.1.3.3 Verdissement des réseaux de chaleur

Le groupe EDF, à travers sa filiale Dalkia, gère plus de 330 réseaux urbains de chaleur et de froid. Il est le leader des services énergétiques en France. Dalkia s’est fixé l'objectif d'atteindre un taux d’énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) dans ses réseaux de chaleur en France de 65 % à l’horizon 2026. Ce taux est de 57,7 % (1).

Cet engagement se traduit par le développement de l’utilisation de la biomasse, de la récupération de chaleur fatale, de la géothermie et de la thalassothermie. Pour plusieurs illustrations, voir la section 3.1.4.3 « Développer des services énergétiques efficaces, sobres et innovants ».

À l’échelle mondiale, le charbon représente 2,62 % de la production de chaleur de Dalkia en 2021, qui n’utilise plus ce combustible dans la production de chaleur en France, en cohérence avec les dispositions de la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie.

Le recours aux énergies renouvelables et aux prestations d’efficacité énergétique permet à Dalkia de réduire les émissions de gaz à effet de serre de ses clients et a permis d’éviter 4 millions de tonnes de CO2e en 2021 (voir la section 1.4.6.1.1 « Dalkia »).

3.1.1.3.4 Recours aux Power Purchase Agreements (PPA)

Voir la section 3.1.4.2.3 « Une électricité décarbonée à un prix abordable ».

3.1.1.3.5 Thermique décarboné

Les activités gazières représentent une part significative du bilan GES du groupe EDF, à travers notamment trois activités : la production d’électricité à partir de gaz naturel, la production de chaleur à partir de gaz naturel et la vente de gaz naturel à des clients finals (particuliers, entreprises, collectivités).

Le Chantier CAP 2030 Thermique décarboné lancé en mars 2021 a pour objectif de proposer pour chaque parc thermique du Groupe :

  • une stratégie de décarbonation des actifs existants et de développement pour les nouveaux actifs décarbonés ;
  • une feuille de route pour garantir la mise à disposition de tels moyens de production thermique décarbonés au moment voulu, et donc la maîtrise des technologies et compétences afférentes.

Dans ce cadre, un programme « Thermique décarboné » a été élaboré, pour anticiper au mieux les besoins de la feuille de route : disposer au plus tôt de la technologie éprouvée « Thermique décarboné » à horizon 2030 et permettre l'identification des ressources nécessaires.

Le groupe EDF a défini un ensemble de critères internes en faveur du thermique décarboné permettant d’aligner ses activités gazières avec ses engagements climatiques :

Critères transverses

L’ensemble des activités gazières du groupe EDF s’intègre dans les trajectoires carbone (couvrant les émissions directes et indirectes) fixées pour chacune des entités en cohérence avec les objectifs 2030 du Groupe. Tout projet de développement doit démontrer sa contribution à la transition énergétique des territoires et intégrer dans son business plan le respect de la neutralité carbone du Groupe à l’horizon 2050.

Critères additionnels sur la production d’électricité

Pas de développement de nouveau projet gaz (Cycle Combiné Gaz - CCG), sauf si le projet contribue à réduire l’intensité carbone du système électrique du pays concerné ou relève de la sécurité d’approvisionnement du pays. Lorsque cela est techniquement et économiquement faisable, le projet recourt à des solutions permettant de réduire ses émissions directes, comme le gaz vert, l’hydrogène ou le captage et le stockage du CO2.

Critères additionnels sur la vente de gaz

Le groupe EDF accompagne ses clients gaz vers la sobriété, l’efficacité énergétique et la réduction de leurs émissions via ses offres, son expertise et ses filiales de spécialité. Il développe et promeut les solutions alternatives aux combustibles fossiles lorsqu’elles sont accessibles (électricité, pompes à chaleur, gaz renouvelable, chaleur renouvelable…).

Le groupe EDF accompagne le développement de la filière biogaz, chaque fois que le modèle économique d’un projet est viable dans la durée. Il intervient principalement à travers sa filiale Dalkia qui opère dans les activités de production, de traitement et de valorisation du biogaz, tant en cogénération qu’en injection directe dans le réseau de distribution de gaz naturel.

Enfin le groupe EDF travaille en permanence à optimiser les performances énergétiques et environnementales de son parc thermique, de façon à réduire ses émissions de CO2 mais aussi à rendre plus de services au système électrique.

3.1.1.3.6 La réduction des émissions de SF6 et de HFC

Les gaz fluorés comme l’hexafluorure de soufre (SF6) et les hydrofluorocarbures (HFC), utilisés comme fluides réfrigérants, sont de puissants gaz à effet de serre. Leurs émissions en 2021 sont estimées pour l’ensemble du groupe EDF à148 ktonnes de CO2e, soit environ 0,5 % des émissions directes (scope 1) du groupe EDF. Les émissions se produisent au cours de fuites pendant le processus de fabrication et durant le cycle de vie. Dès que cela est techniquement et économiquement possible, le groupe EDF utilise des technologies alternatives au SF6. L’ensemble des métiers du groupe EDF travaille à réduire l’impact carbone des HFC dans la limite des contraintes technologiques.

Réduction des émissions de SF6
Parc nucléaire existant

Grâce à une politique volontariste, la Division du Parc Nucléaire en France a pu réduire de 85 % ses émissions de SF6 entre 2008 et 2020 et a mis en place, à partir de 2019, un plan d’actions spécifiques visant à ramener tous ses équipements à leur taux de fuite de conception, soit 1 % par an. Ce taux global était de 1,83 % en 2020 et devrait être inférieur à 1,5 % en 2021, malgré une avarie isolée sur un site en cours d’année (fuite d’environ 210 kg). À noter que les installations situées en bord de rivière affichent un taux moyen de fuite inférieur à 0,4 % alors que les sites en bord de mer pèsent particulièrement sur le bilan des émissions en raison de la corrosion qui affecte les matériels.

Les investissements réalisés par EDF sur les trois dernières années ont permis de diviser par deux les émissions du parc nucléaire, tous sites confondus. EDF déploie différentes innovations technologiques pour y parvenir, notamment des revêtements alternatifs permettant la protection contre la corrosion, mais également des dispositifs novateurs de récupération du SF6 et de colmatage. La démarche mise en place par EDF s’inscrit dans le cadre d’une démarche de type ALARA (As Low As Reasonably Achievable), adaptée aux enjeux de sûreté des tranches et de sécurité du réseau.

Ingénierie et Nouveau Nucléaire

Pour la plateforme d’évacuation d’énergie du projet EPR 2 (2), il a été retenu une technologie de poste aérien permettant de minimiser les équipements susceptibles de contenir du SF6. La technologie retenue pour la coupure dépendra des développements et appareils disponibles sur le marché au moment de l'établissement des contrats.

Concernant l’EPR de Flamanville, l’option retenue a été de mettre les équipements en bâtiment afin de les protéger de la corrosion du vent marin. À noter que EDF a engagé un programme de R&D (Projet Zéro SF6) pour suivre et tester les solutions alternatives au SF6 pour ses installations.

Distribution

Les émissions de SF6 du gestionnaire de réseau de distribution Enedis sont de l'ordre de 400 kg en 2021. Le plan d’action mis en œuvre par Enedis pour réduire ces émissions s’appuie notamment sur le déploiement, depuis juillet 2021, d'un nouveau palier technique de disjoncteurs à coupure dans le vide (c’est-à-dire sans SF6) pour les tableaux HTA neufs équipant les postes primaires HTB/HTA. Ainsi 120 disjoncteurs à coupure dans le vide ont été installés dans 6 postes sources en 2021. En 2022, environ 1 000 disjoncteurs à coupure dans le vide devraient être installés. Le SF6 des anciens disjoncteurs est récupéré et régénéré à plus de 90 %, permettant d'éviter la fabrication de gaz neuf. Dans la continuité de ce premier succès, Enedis Noue des partenariats avec des fournisseurs pour évaluer des solutions alternatives reposant sur des gaz naturels exempts de toute forme de toxicité pour les postes secondaires.

Réduction des émissions de HFC

Les HFC sont utilisés comme fluides réfrigérants dans les groupes froids industriels et les climatisations tertiaires. Leur utilisation s’est développée dans le monde à partir des années 80, comme alternative aux chlorofluorocarbures (CFC) et aux HFC dont l’utilisation a été interdite par le Protocole de Montréal (1987) en raison de leur action destructrice sur la couche d’ozone stratosphérique. Les émissions de HFC dans l’atmosphère résultent de fuites susceptibles de se produire durant tout le cycle de vie de ces produits.

La principale méthode pour réduire ces rejets de gaz à effet de serre est de recourir à des fluides frigorigènes présentant des pouvoirs de réchauffement planétaire (PRP) plus faibles, en cohérence avec les objectifs de la réglementation européenne qui vise une réduction de 79 % des volumes de HFC (en CO2e) présents sur le marché d’ici 2030 par rapport à 2015.

Aujourd’hui, les fluides frigorigènes les plus utilisés sur le parc de production EDF (près de 95 %) présentent un PRP de 1 430, mais des études ont été engagées par EDF pour évaluer les possibilités de conversion des groupes froids existants avec des fluides frigorigènes de faible PRP (< 600).

(1) Donnée 2020, donnée 2021 non disponible à la date de publication de ce document.

(2) Voir la section 1.4.1.1.3.2 « Autres projets Nouveau Nucléaire ».