Document d'Enregistrement Universel 2021

2. Facteurs de risques et cadres de maîtrise

c) Actions de maîtrise

Les actions qui suivent s’inscrivent dans la Raison d’Être du Groupe et ses engagements RSE, en réponse aux besoins de ses clients et ses parties prenantes :

  • Poursuite du développement et du déploiement des solutions bas carbone : fourniture et services, notamment d’efficacité énergétique et de décarbonations des usages, production d’électricité bas carbone, solutions de stockage, projets hydrogène bas carbone, solutions de flexibilité, dans une logique de développement durable et de proximité avec les clients et les territoires. Ce développement concerne la France, les pays « cœur » en Europe (Royaume-Uni, Italie, Belgique) et les autres pays où le Groupe est présent, conformément la stratégie CAP 2030. Cette stratégie associe la recherche de relais de croissance à la valorisation des actifs existants. La stratégie et les leviers de la transformation du Groupe sont décrits dans la section 1.3 « Stratégie et objectifs du Groupe ».
  • En particulier le Plan Solaire, le Plan Stockage électrique, le Plan Mobilité électrique, le plan EXCELL, constituent des leviers majeurs pour développer et élargir l’éventail des solutions énergétiques bas carbone proposées par le Groupe en complément des moyens de production déjà largement existants au sein du Groupe notamment éoliens, solaires, hydrauliques et nucléaires (voir section 1.4.1.1.1).
  • Mise en place des programmes de développement, d’adaptation, de transformation et des plans de performance. Ces programmes peuvent être complétés par une analyse stratégique des actifs, qui peut elle-même conduire à un besoin d’agilité financière supplémentaire donnant lieu à des cessions ou des acquisitions (voir section 1.2.3 « Faits marquants de l'année »).
  • Actions de mobilisation des collectifs de travail au travers de projets de transformation, incluant notamment le projet « travailler autrement, manager autrement » au sein d'EDF.
3B – Adaptation au changement climatique : risques physiques et risques de transition

Résumé : Le Groupe est exposé aux effets physiques du changement climatique qui pourraient avoir des conséquences sur ses propres installations industrielles et tertiaires et plus globalement sur la situation financière du Groupe. De plus, l’environnement sociétal, technologique et économique pourrait ne pas être favorable aux solutions bas carbone portées par le Groupe.

Criticité : ●● Intermédiaire

Selon le découpage proposé par la TCFD (Task Force for Climate Financial Disclosures), à laquelle EDF se conforme (voir section 3.1.3.2.1 « Le groupe EDF et la TCFD »), les risques liés au changement climatiques sont structurés en deux parties : les risques de non-adaptation aux effets physiques du changement climatique (dits « risques physiques »), et les risques induits par la transition vers une économie bas carbone (dits « risques de transition »).

a) Principaux risques physiques

Les installations du groupe EDF sont étroitement liées aux ressources en eau, vent et ensoleillement. La fiabilité globale du système électrique repose sur la résilience des installations de production et des infrastructures de réseaux aux évolutions climatiques, qu’il s’agisse des effets chroniques ou de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité d’événements climatiques extrêmes.

Les risques extrêmes peuvent potentiellement affecter la sûreté, la sécurité désinstallations et des infrastructures de réseau ou la production. Les risques chroniques peuvent potentiellement avoir des conséquences sur la production, l’environnement, les capacités de réseau. Ces conséquences peuvent aussi induire des risques liés à la ressource en eau (conflits de ressources).

Du fait de cette sensibilité au climat, et en tenant compte des nombreuses incertitudes associées aux effets du changement climatique, malgré les actions de maîtrise engagées, le changement climatique pourrait avoir des conséquences défavorables sur la continuité de l’activité du Groupe, ses performances opérationnelles, ainsi que son bilan et ses résultats financiers.

b) Actions de maîtrise face aux risques physiques
  • Des réexamens périodiques sont réalisés sur les installations nucléaires et hydrauliques, intégrant à la fois le retour d’expérience et les projections liées au changement climatique, ce qui est un pilier fondamental de la robustesse des installations.
  • Comme cela est requis dans la politique RSE du Groupe, les principales entités opérationnelles du Groupe mettent régulièrement à jour leur plan d’adaptation au changement climatique, en s’appuyant chaque fois que possible sur les scénarios du GIEC, afin d’examiner les dispositions prises et à prendre. À cet effet, un guide de réalisation des plans d’adaptation est mis à disposition des entités du Groupe. Ces plans d’adaptation sont particulièrement renforcés poules entités nucléaires, en France et au Royaume-Uni, hydrauliques, insulaires.
  • À l’appui de ces actions, le groupe EDF s’est doté depuis les années 1990 d’une compétence spécifique de R&D sur les enjeux climatiques, investie danses projets de recherche académiques collaboratifs.
  • Le Groupe mène de nombreuses actions de veille et d’anticipation sur les effets extrêmes et chroniques, de manière à actualiser autant que nécessaire ses plans d’adaptation, à la fois pour les installations de production et infrastructures, mais aussi pour anticiper les conséquences en termes d’équilibre offre-demande.
  • Le Groupe mène des actions de coordination en interne et avec les parties prenantes externes relatives aux utilisations de l’eau.
  • En lien avec le changement climatique et ses conséquences potentielles en termes d’agression externes, (température, inondation, tempête…) un programme nommé ADAPT a été mis en place en France pour les installations de production nucléaires et thermiques afin de s’assurer de la résilience de ces outils industriels du Groupe dans la durée.
  • Le Groupe renouvelle régulièrement ses couvertures assurantielles, même si cela pourrait s’avérer de plus en plus difficile ou coûteux, en raison de l’impact, de la fréquence et de l’ampleur des catastrophes observées ces dernières années.
c) Principaux risques de transition

Les orientations stratégiques du Groupe dans la durée s’inscrivent dans la transition bas carbone. La raison d’être du groupe EDF adoptée en mai 2020 affirme l’objectif de « construire un avenir énergétique neutre en CO2 ». La majeure partie désinvestissements du Groupe sont orientés vers cette stratégie bas carbone en faveur du climat (voir section 3.1.1.4 « Feuille de route des actions de hausse de la production décarbonée du Groupe »).

Dans ce contexte a priori favorable et porteur, il existe plusieurs risques de transition importants :

  • le contexte externe, sociétal, concurrentiel, social, économique, ou industriel, pourrait constituer un frein à cette opportunité. En particulier l’énergie nucléaire pourrait ne pas être reconnue au niveau sociétal comme déterminante pour permettre la transition bas carbone. Ainsi, à titre d’exemple :
    • les normes ou taxonomies en cours de mise en place visant à reconnaître les énergies décarbonées pourraient comporter des critères pénalisant l’énergie nucléaire, ce qui serait un risque important pour EDF et plus généralement pour l’atteinte des objectifs nationaux et européens de réduction des émissions. À ce titre, il existe encore un risque de reconnaissance insuffisante de l’électricité décarbonée d’origine nucléaire du fait de son classement en énergie de transition par la taxonomie européenne, avec des conséquences potentielles sur l’accès au financement des nouveaux projets. Ce sujet sur la taxonomie européenne est développé dans le risque n° 1A ci-dessus « Risque politiques et régulatoires »,
    • en France dans le cadre de la préparation de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie 2019-2028, le gouvernement a demandé d’examiner plusieurs scénarios entre 2030 et 2050, « allant d’un scénario 100 % renouvelable à un scénario où le nucléaire reste durablement une source de production d’électricité intégrée dans le mix pour des raisons de pilotage de la production et de compétitivité » ,
  • l’atteinte des objectifs de réduction des émissions et plus généralement la réussite de la stratégie bas carbone du Groupe sont principalement conditionnées par la réussite de la fermeture ou de l’adaptation de centrales au combustible fossile et par le développement accéléré de moyens de production renouvelables en complément de la production nucléaire et hydraulique ;