Les pertes électriques sont inhérentes au fonctionnement du réseau de distribution et résultent principalement d’effets physiques qui dépendent directement de la quantité d’électricité acheminée. Enedis doit compenser ces pertes pour compléter les quantités d’électricité acheminées vers l’ensemble des clients raccordés au réseau de distribution.
Le volume des pertes constatées sur 2020 s’est élevé à 23,3 TWh (voir bilan électrique ci-dessus), soit un taux de 6,01 %(1) .
Les achats d’énergie pour compenser les pertes enregistrées dans les comptes, y compris régularisations d’exercices antérieurs, sont de 1 116 millions d’euros.
Pour assurer cette compensation, Enedis achète l’électricité correspondante sur le marché de gros, soit par l’intermédiaire de plateformes de marchés organisées, soit par le biais d’appels d’offres mettant en concurrence une vingtaine de fournisseurs qualifiés. Enedis participe également aux consultations organisées par la mission Obligation d’Achat, au sein de la DOAAT.
L’accès d’Enedis aux droits à l’ARENH pour les pertes se fait, le cas échéant, au travers d’appels d’offres spécifiques auprès d’un panel de fournisseurs qualifiés pour ce produit.
En 2020, l’épidémie Covid a induit une baisse de l’acheminement estimée à 8,4 TWh avec un impact sur les pertes de - 0,7 TWh.
Les activités de distribution sur le territoire français métropolitain continental sont très majoritairement assurées par Enedis, société anonyme à Directoire et Conseil de surveillance, responsable de la gestion du réseau public de distribution d’électricité.
En application des directives européennes et afin de garantir les règles d’accès non discriminatoire aux réseaux et d’indépendance qui s’imposent au gestionnaire de réseaux, celui-ci doit être séparé vis-à-vis de toute activité de fourniture et de production d’énergies. Ainsi, lorsque le gestionnaire du réseau de distribution fait partie d’une entreprise verticalement intégrée, il doit être juridiquement distinct de manière à garantir son indépendance fonctionnelle et décisionnelle. Dans ce cadre, EDF et Gaz de France, aujourd’hui Engie, ont filialisé leurs gestionnaires de réseau de distribution en 2008. Par ailleurs, Enedis et GRDF partagent un « service commun » conformément au cadre légal (voir la section 1.4.4.2.3 « Le service commun à Enedis et GRDF »).
Le Conseil de surveillance d’Enedis est composé de quinze membres :
En 2020, un nouveau Président du Directoire a été nommé le 9 février 2020, à la tête d’un Directoire à deux personnes. Le 1er août 2020 la composition du Directoire a été élargie à cinq membres qui exercent leurs fonctions sous le contrôle du Conseil de surveillance. En application de la possibilité offerte par l’ordonnance n° 2014-948 du 20 août 2014 (article 15) et dans le respect du décret n° 2015-38 du 19 janvier 2015, l’État a désigné, par arrêté en date du 21 avril 2020, un Commissaire du Gouvernement aux fins d’assister aux séances du Conseil de surveillance d’Enedis.
Le 1er juin 2016, la dénomination sociale du gestionnaire du réseau de distribution a changé pour devenir Enedis, en remplacement de la dénomination ERDF. Cette nouvelle dénomination traduit l’engagement fort de l’entreprise dans la transition énergétique au lendemain de la COP21. Elle permet également au gestionnaire de réseau de distribution d’électricité de gagner en visibilité et en clarification sur ses missions, comme le souhaite la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Enedis exerce, dans les conditions fixées par la loi et les contrats de concession signés avec chacune des autorités concédantes de la distribution publique d’électricité, les missions de gestion du réseau public de distribution sur le territoire métropolitain continental.
Ces missions consistent à :
L’activité d’Enedis repose sur plusieurs métiers :
En 2020, 3 962 millions d’euros ont été investis par Enedis. 1 584 millions d’euros ont été consacrés aux raccordements (consommateurs et producteurs) et à l’adaptation du réseau à la charge. 1 998 millions d’euros l’ont été à la qualité de la desserte, la sécurisation des réseaux, la sécurité, la préservation de l’environnement et le déploiement des compteurs Linky, autant de domaines où les attentes identifiées des clients, des collectivités locales et des autorités concédantes sont particulièrement fortes. Enfin, 379 millions d’euros ont été investis dans les systèmes d’information et les moyens d’exploitation (véhicules, engins, immobilier…).
En complément, les autorités concédantes ont investi 730 millions d’euros en 2020. Au total, près de 4 692 millions d’euros ont donc été investis en 2020 en France continentale sur les réseaux de distribution.
(1) Ce taux est désormais calculé en rapportant les pertes de l’année aux injections brutes avant déduction des refoulements vers le réseau de transport.