L’hydroélectricité est la première source d’électricité renouvelable en France et la deuxième source de production électrique derrière le nucléaire. Cette filière est importante pour le système électrique à plusieurs titres, notamment en termes d’équilibre et de sécurisation du réseau.
Le parc hydraulique d’EDF en France continentale comprend près de 500 centrales incluant les centrales des filiales françaises et des sociétés frontalières (centrales franco-allemandes ou franco-suisses). Au périmètre de EDF SA ce parc comptait 427 centrales à fin 2020, avec un âge moyen de 75 ans(1) :
CENTRALES HYDRAULIQUES | 31/12/2020 | 31/12/2019 |
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PUISSANCE MAXIMALE TOTALE (en GW) | PUISSANCE MAXIMALE TOTALE (en GW) 31/12/2020 20,1 | PUISSANCE MAXIMALE TOTALE (en GW) 31/12/2019 20,1 |
PRODUCTION TOTALE STEP COMPRISE* (en TWh) | PRODUCTION TOTALE STEP COMPRISE* (en TWh) 31/12/2020 44,7 | PRODUCTION TOTALE STEP COMPRISE* (en TWh) 31/12/2019 39,7 |
* Ces valeurs correspondent à l’expression à une décimale de la somme des valeurs précises, compte tenu des arrondis.
Au périmètre de la France continentale, les centrales se trouvent principalement dans les massifs montagneux des Pyrénées, des Alpes, du Massif Central et du Jura, ainsi que sur le Rhin. L’ensemble représente une puissance installée d’environ 20,1 GW (hors Outre-mer et Corse), soit 23,1 % de la capacité installée du parc d’EDF, pour une énergie productible annuelle de plus d’une quarantaine de térawattheures.
Les différents aménagements hydrauliques sont conçus pour optimiser l’exploitation de la ressource en eau des vallées, dans le cadre d’une gestion multi-usages de l’eau (détaillée section 1.4.1.3.1.4 « les enjeux de la production hydraulique »). Du fait de la taille et de la variété de son parc, EDF dispose d’aménagements capables de répondre à tous les types d’usages souhaités, en base ou en pointe, qui offrent des leviers d’optimisation en raison de leur souplesse d’utilisation :
Catégorie d’aménagement | Puissance de turbinage | Productible gravitaire moyen sur 50 ans(1) |
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Fil de l’eau | Fil de l’eau Puissance de turbinage 3,6 GW | Fil de l’eau Productible gravitaire moyen sur 50 ans(1) 16,7 TWh |
Lac | Lac Puissance de turbinage 8,1 GW | Lac Productible gravitaire moyen sur 50 ans(1) 14,5 TWh |
Éclusées | Éclusées Puissance de turbinage 3,1 GW | Éclusées Productible gravitaire moyen sur 50 ans(1) 8,1 TWh |
Transfert d’Énergie par Pompage (2) | Transfert d’Énergie par Pompage (2)Puissance de turbinage 5,0 GW | Transfert d’Énergie par Pompage (2)Productible gravitaire moyen sur 50 ans(1) 1,5 TWh |
Marémotrice | Marémotrice Puissance de turbinage 240 MW | Marémotrice Productible gravitaire moyen sur 50 ans(1) 0,5 TWh |
(1)Le productible moyen sur 50 ans est réévalué sur la base du changement climatique déjà constaté.
(2)Seul le productible gravitaire est comptabilisé dans les STEP sans prendre en compte l’énergie de pompage.
La production d’électricité d’origine hydraulique d’EDF SA en France continentale a été de 44,71 TWh, hors déduction de la consommation d’électricité nécessaire au fonctionnement des stations de transfert d’énergie par pompage, soit 11,5 % de la production totale d’électricité d’EDF.
EDF a consacré, en 2020, près de 441 millions d’euros au périmètre de la France continentale pour le développement et la maintenance de son parc pour un fonctionnement optimisé en toute sûreté.
Afin d’exploiter au mieux la souplesse de son outil de production hydraulique, EDF a engagé depuis de nombreuses années des programmes ambitieux d’automatisation, de conduite à distance des centrales hydrauliques et de gestion centralisée de vallée. Aujourd’hui, les centrales les plus importantes du parc hydraulique d’EDF, qui représentent plus de 15,6 GW, soit environ 77 % de sa puissance hydraulique installée, sont gérées à distance depuis quatre centres de conduite. Ils sont capables de modifier leur programme de fonctionnement, à tout instant, pour répondre aux besoins du système électrique et aux opportunités économiques du marché de l’électricité.
Afin d’améliorer la fiabilité des centrales les plus importantes, EDF surveille depuis 5 centres régionaux d’exploitation les paramètres physiques (température, vibration, etc.) des machines. Cela permet de détecter au plus tôt toute dérive et ainsi d’éviter des incidents par une meilleure connaissance de l’état et du comportement en fonctionnement du matériel.
Sujette aux aléas climatiques de la ressource en eau, la production hydraulique peut varier significativement suivant les années. L’année 2020 se caractérise par une hydraulicité légèrement excédentaire et une bonne performance de production liée à la mobilisation de l’ensemble des entités pour limiter l’impact de la crise sanitaire sur l’exploitation et la maintenance du parc de production, dans un contexte de poursuite des démarches de transformation.
Les indicateurs de production 2020 traduisent un niveau de performance très satisfaisant, avec un taux de perte interne (2) de 3,8 % (4,0 % en 2019). Le taux de réponse à la sollicitation du parc, c’est-à-dire le taux de réussite de la réponse aux ordres de démarrage reçus par les centrales, s’établit à 99,4 % (99,3 % en 2019).
Le taux d’avarie est de 3,3 % en 2020 (4,0 % en 2019).
En anticipation des besoins liés au développement des énergies renouvelables variables (éolien, solaire), l’accent est mis sur l’accroissement de la flexibilité des moyens de production hydroélectriques et sur l’adaptation de la télé-conduite des centrales pour capter les opportunités offertes par le développement des marchés européens infra-journaliers de l’électricité.
L’année 2020 du parc de production hydroélectrique d’EDF a été marquée par un événement climatique hors norme. La tempête « Alex » a durement frappé
l’arrière-pays niçois, avec des impacts dramatiques pour les populations.
Les installations hydroélectriques d’EDF ont subi une crue brutale de la Vésubie et de la Roya. Les temps de retour des débits sont estimés de l’ordre de grandeur centennal. EDF a assuré la mise en sécurité de ses personnels et veillé en permanence à la tenue des ouvrages pour garantir la protection des populations. De nombreux ouvrages et équipements ont été lourdement endommagés sur ces deux cours d’eau.
(1) Moyenne arithmétique.
(2) La perte interne est l’énergie des débits non turbinés dont les volumes n’ont pas pu être stockés. Le taux de perte interne est obtenu en divisant la perte interne par la production réalisée de l’année à laquelle on rajoute les pertes totales.