Le CCG de Bouchain est équipé de la nouvelle turbine de grande puissance de General Electric, la « 9HA ». Ce Cycle Combiné, aux caractéristiques innovantes en termes de puissance (près de 600 MW atteignables en moins de 30 minutes) et de rendement (supérieur à 60 %), présente de bonnes performances environnementales avec des émissions de CO2 de l’ordre de 360 g/kWh en moyenne, soit une division par presque 3 par rapport à celles de l’ancienne centrale charbon voisine arrêtée en 2015. Il a atteint, dans des conditions particulières d’exploitation, un rendement record de 62,22 %. L’installation a fonctionné de manière moins soutenue en 2020 (5 071 heures pour 2,4 TWh) par rapport à 2019 (6 015 heures pour 2,8 TWh), car il a été effectué un arrêt long pour réaliser une première inspection des parties chaude (IPC) sur la TAC 9HA.
Rappel règlementaire
Les centrales thermiques à flamme sont soumises à la législation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) codifiées dans le code de l’environnement. Les activités relevant de la législation des installations classées sont énumérées dans une nomenclature qui les soumet à un régime de déclaration, d’enregistrement, ou d’autorisation en fonction de l’importance des risques et des inconvénients qui peuvent être engendrés.
Cette réglementation impose notamment, lors de la cessation d’activité de l’installation, la remise en état du site, en fonction de l’usage auquel sont destinés les terrains ainsi que pour certaines installations la constitution de garanties financières destinées à assurer, suivant la nature des dangers ou inconvénients de chaque catégorie d’installations, la surveillance du site et le maintien en sécurité de l’installation, les interventions éventuelles en cas d’accident avant ou après la fermeture, et la remise en état après fermeture.
Les activités de production thermiques sont également soumises à d’autres réglementations spécifiques comme celle issue de la directive n° 2012/18 du
4 juillet 2012 (dite « Seveso 3 ») mais également celle relative à la qualité de l’air au sens large issue de la directive européenne n° 2001/81/CE du 23 octobre 2001 fixant des plafonds d’émissions nationaux pour certains polluants atmosphériques (directive NEC), la directive n° 2010/75/UE du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles (directive IED) et la directive n° 2015/2193/UE établissant des règles visant à limiter les émissions atmosphériques de dioxyde de soufre (SO2), d’oxydes d’azote (NOx) et de poussières.
En 2020, le parc thermique EDF France continentale a émis 4,05 millions de tonnes de CO2 (contre 4,3 millions de tonnes en 2019) pour une production électrique nette d’environ 8,85 TWh (contre 9,85 TWh en 2019). Le contenu CO2 du kWh produit par le parc thermique d’EDF en France continentale en 2020 s’élève à 449 g/kWh net (contre 426 g/kWh net en 2019(1) ). Cette légère remontée du contenu CO2 du kWh thermique d’EDF résulte d’une utilisation moins importante dans le mix de production thermique des CCG d’EDF qui ont contribué à près de 83 % de la production du parc thermique en 2020 (contre 89 % en 2019). Pour rappel, en 2010 le contenu CO2 du kWh produit par le parc thermique EDF France continentale était encore de plus de 900 g CO2 /kWh net.
En 2020 le parc thermique EDF France continentale a par ailleurs émis 0,7 kt de SO2, 2,7 kt de NOx et 0,02 kt de poussières. Ramenés au kWh produit, les rejets de polluants du parc thermique d’EDF ont été réduits par rapport à 2010 de 6 fois pour les NOx, de plus de 35 fois pour le SO2 et plus de 70 fois pour les poussières.
Ces réductions drastiques d’émission ont été rendues possibles par la mise à l’arrêt des centrales thermiques les plus anciennes ; la rénovation et l’installation d’équipements de traitement des fumées aux meilleures techniques disponibles sur les centrales les plus récentes ; l’utilisation de combustible à teneur en soufre
réduite ; et enfin par la mise en service de cycles combinés au gaz naturel peu polluants.
Les performances environnementales du parc thermique d’EDF en France continentale s’inscrivent ainsi pleinement dans les objectifs de développement durable du Groupe. Ceux-ci visent notamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre 25 millions de tonnes de CO2 eq en 2030 en cohérence avec l’engagement d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
EDF a planifié l’ensemble des opérations de déconstruction des tranches de son parc thermique arrêtées ou dont l’arrêt est programmé. Les provisions relatives à ces opérations ont été constituées pour un montant correspondant aux charges de déconstruction de l’ensemble des tranches en exploitation et aux travaux de dépollution des sites (voir la section 6.1 « Comptes consolidés au 31 décembre 2020 », note 17.1 « Autres provisions pour déconstruction »).
EDF a poursuivi en 2020 les travaux de déconstruction sur les sites mis en retrait définitif d’exploitation. Les principaux travaux réalisés en 2020 ont concerné des opérations de désamiantage sur les tranches retirées d’exploitation de Cordemais et du Havre et de déconstruction sur le site de Vitry. Dans la continuité de ces opérations, EDF a engagé et réalisé un certain nombre d’activités d’expertise et de dépollution des sols, en particulier sur les sites de Vitry, Aramon et Porcheville.
EDF est par ailleurs attentif à préserver au mieux le potentiel de ses sites par une allocation raisonnée des espaces et la mise en œuvre d’une veille locale sur la réglementation d’urbanisme propre à sécuriser ses besoins. Cette gestion différenciée des espaces et des sols permet de libérer progressivement le foncier d’EDF de contraintes d’occupation (libération de nouvelles ressources foncières, de potentiel de biodiversité ou de désartificialisation des sols) en tenant compte des nouveaux besoins du Groupe, tout en accompagnant les territoires dans le développement de nouvelles activités.
Le groupe EDF est aujourd’hui le leader européen des énergies renouvelables et notamment le premier producteur hydroélectrique de l’Union européenne.
La production hydraulique est la plus importante des énergies renouvelables du Groupe avec 22,3 GW installés. Le Groupe est également leader dans le développement de filières industrielles compétitives, principalement dans l’éolien et le solaire. L’ambition d’EDF, en termes de capacité nette installée dans l’éolien et le solaire, est d’atteindre 21,3 GW fin 2024. Au total, les énergies renouvelables représentent déjà un quart de la capacité totale du Groupe.
Les engagements du groupe EDF concernant le développement des énergies renouvelables figurent également à la section 3.1.1.4 « EDF, investisseur le plus important dans les énergies décarbonées en Europe ».
(en MW) | Hydraulique | Éolien | Photo-voltaïque | Biomasse | Géothermie | Marine | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
France | France Hydraulique 20 484 | France Éolien 1 546 | France Photo-voltaïque 291 | France Biomasse 208 | France Géothermie 1 | France Marine 240 | France Total 22 770 |
Europe hors France | Europe hors France Hydraulique 1 155 | Europe hors France Éolien 1 838 | Europe hors France Photo-voltaïque 94 | Europe hors France Biomasse 7 | Europe hors France Géothermie
| Europe hors France Marine
| Europe hors France Total 3 093 |
Amérique | Amérique Hydraulique 205 | Amérique Éolien 4 230 | Amérique Photo-voltaïque 1 127 | Amérique Biomasse
| Amérique Géothermie
| Amérique Marine
| Amérique Total 5 562 |
Asie | Asie Hydraulique 432 | Asie Éolien 430 | Asie Photo-voltaïque 213 | Asie Biomasse
| Asie Géothermie
| Asie Marine
| Asie Total 1 075 |
Afrique | Afrique Hydraulique - | Afrique Éolien 335 | Afrique Photo-voltaïque 474 | Afrique Biomasse
| Afrique Géothermie
| Afrique Marine
| Afrique Total 809 |
CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES | CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES Hydraulique 22 276 | CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES Éolien 8 379 | CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES Photo-voltaïque 2 199 | CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES Biomasse 215 | CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES Géothermie 1 | CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES Marine 240 | CAPACITÉS NETTES INSTALLÉES TOTALES Total 33 310 |
(1) Le calcul de cet indicateur est réalisé en ramenant les émissions de CO2 à l’énergie nette en marche (incluant l’autoconsommation des auxiliaires de tranche).