Document d’enregistrement universel 2020

6. États financiers

Le dispositif a été progressivement étendu jusqu’à la fin du premier semestre, en lien avec la fin de la première période d’état d’urgence sanitaire au 10 juillet 2020. Ce sont près de 500 millions d’euros qui auront été réglés de façon accélérée aux fournisseurs TPE et PME du Groupe en France entre avril et juin 2020. Ces mesures prises au premier semestre n’ont pas d’effet sur le besoin en fonds de roulement du Groupe au 31 décembre 2020.

Impacts estimés de la crise sanitaire sur le compte de résultat 2020

Le Groupe n’a pas procédé en lien avec la crise sanitaire à des classements au sein de son compte de résultat différents de ceux opérés usuellement, conformément aux recommandations de l’AMF et de l’ANC. Un travail approfondi a été réalisé dans les différentes entités du Groupe et au niveau central, dans le cadre de la clôture semestrielle au 30 juin 2020, puis dans le cadre de la clôture annuelle au 31 décembre 2020, afin d’élaborer des estimations fiables des impacts liés à la crise sanitaire dans les états financiers du Groupe. Sont ainsi présentés ci-dessous les principaux impacts estimés des effets de la crise sanitaire sur les différentes rubriques du compte de résultat du Groupe.

La crise sanitaire a un impact négatif sur le chiffre d’affaires à fin décembre 2020, estimé à (2 306) millions d’euros (soit environ - 3,3 % du chiffre d’affaires). Les principaux secteurs opérationnels concernés sont :

  • la France – Activités de production et commercialisation pour un montant estimé à (1 083) millions d’euros en lien avec la diminution de la production nucléaire, ainsi qu’une baisse de la demande en électricité, celle-ci s’étant traduite par des ventes sur les marchés de gros réalisées à des prix plus bas ;
  • la France – Activités régulées pour un montant estimé à (278) millions d’euros en lien notamment avec la baisse de la demande en électricité (baisse de chiffre d’affaires lié aux prestations d’acheminement) et, sur le premier semestre, avec la baisse de l’activité de prestations de raccordement au réseau (arrêt des chantiers de raccordement et modification d’ouvrages à partir du 16 mars 2020 et reprise de l’activité à partir du 11 mai 2020) ;
  • le Royaume-Uni pour un montant estimé à (451) millions d’euros en lien avec la baisse de la demande en électricité, principalement sur les clients du segment industriel et commerce ;
  • l’Italie pour un montant estimé à (90) millions d’euros en lien avec la baisse de la demande d’électricité et de gaz ;
  • Dalkia pour un montant estimé à (193) millions d’euros en lien principalement avec la fermeture des sites clients durant la période du confinement (impact important sur l’activité travaux (génie thermique et électrique), ainsi qu’une baisse d’activité sur les services, et dans une moindre de l’activité énergétique).

En lien avec la diminution de la production nucléaire et la baisse de la demande en électricité et gaz, l’impact de la crise sanitaire sur les achats de combustibles et d’énergie à fin décembre 2020 correspond à une diminution estimée à environ 854 millions d’euros, principalement dans les segments France - Production et Commercialisation, France - Activités régulées et Royaume-Uni.

La crise sanitaire a par ailleurs un impact à la baisse sur les achats de consommation externes (nets de la production stockée et immobilisée) estimée à 344 millions d’euros, cette diminution correspondant à des effets de différentes natures :

  • de moindres achats en lien avec la baisse de l’activité services et travaux, principalement chez Dalkia ;
  • des dépenses complémentaires réalisées dans le cadre de crise sanitaire (équipements de protection, gels…) ;
  • en lien avec le ralentissement ou le report de chantiers, dans les différentes activités du Groupe, de moindres achats, pour leur part non immobilisable ;
  • de moindres achats en lien avec le confinement et les différentes mesures mises en place à l’initiative des Pouvoirs Publics, telles que la limitation des déplacements et le recours au télétravail (voyages, formations, séminaires…).

Les charges de personnel augmentent d’environ 64 millions d’euros principalement en lien avec le plan de relance de l’activité mis en place par le Groupe. Ce montant intègre les indemnisations perçues au titre du recours aux dispositifs de chômage partiel dans quelques entités du Groupe (voir note 1.4.1.5) pour un montant d’environ 18 millions d’euros, ainsi que l’effet défavorable de la crise sanitaire dans certaines entités du Groupe en France sur les charges de congés payés.

Enfin, les autres produits et charges opérationnels sont impactés défavorablement pour un montant d’environ (309) millions d’euros, dont (204) millions d’euros suite à la réévaluation des provisions pour dépréciation des créances clients dans différentes entités du Groupe (voir note 1.4.1.2), ainsi que (45) millions d’euros d’augmentation des provisions pour déconstruction des centrales nucléaires arrêtées en France du fait de décalages dans certains chantiers de démantèlement.

L’élaboration des estimations ci-dessus a été réalisée sur base d’un reporting spécifique mis en place par la Direction avec l’ensemble des entités du Groupe dans le cadre du processus de clôture des comptes du Groupe.

Les estimations des impacts sont évaluées de manière générale suivant les modalités suivantes :

  • concernant les effets liés à la baisse d’activité dans les différents métiers (services, travaux) ou au décalage de chantiers, sur la base d’analyses détaillées par rapport à la période comparable 2019 ou par rapport à des données prévisionnelles infra-annuelles ; s’agissant spécifiquement des impacts sur le chiffre d’affaires liés à la baisse de la demande en électricité et en gaz, sur la base d’analyses assises sur les modèles de prévisions de consommation tenant compte des autres effets (climat, portefeuille…) ; s’agissant des impacts sur la production nucléaire, sur la base des analyses de la production s’agissant des tranches en fonctionnement (notamment pour la modulation) et sur la base d’analyses détaillées des arrêts pour les tranches ayant été en arrêt programmé sur 2020 depuis le déclenchement de la crise, qu’il s’agisse d’arrêts pour simple rechargement ou d’arrêts périodiques, assises sur l’analyse des activités et temps passés sur les arrêts réalisés en 2020 dans le contexte de crise par rapport à la modélisation des arrêts de tranche et au réalisé 2019 ;
  • les estimations effectuées s’attachent à évaluer les impacts financiers de la crise en lien avec la diminution du niveau d’activité, des volumes vendus ou produits. Ils n’intègrent pas, du fait de la difficulté à les attribuer de façon directe et unique à la crise, d’impacts liés à des effets prix corrélatifs à la crise, comme l’évolution des prix de marché observés sur la période. Ces impacts n’intègrent également pas les effets des plans d’actions mis en œuvre par le Groupe en réponse à la crise sanitaire ;
  • concernant les dépenses complémentaires réalisées dans le cadre de crise sanitaire (équipements de protection, gels…), ou l’évaluation de mesures ou risques spécifiques en lien avec la crise, sur la base des éléments comptabilisés dans le système d’information comptable.

Compte tenu des éléments ci-dessus, l’impact estimé de la crise sur l’excédent brut d’exploitation au 31 décembre 2020 est de l’ordre de (1 479) millions d’euros. Pour rappel, au 30 juin 2020 l’impact était de l’ordre de (1 010) millions d’euros. Cet effet concerne principalement les secteurs suivants : France – Production et Commercialisation pour (872) millions d’euros (contre (482) millions d’euros au premier semestre) ; France – Activités régulées pour (237) millions d’euros (contre (212) millions d’euros au premier semestre) et Royaume-Uni pour (182) millions d’euros (contre (128) millions d’euros au premier semestre). Les impacts estimés de la crise dans les autres secteurs opérationnels du Groupe au 31 décembre 2020 sont moins matériels au regard de l’excédent brut d’exploitation du Groupe, et concernant notamment Dalkia pour (40) millions d’euros (contre (39) millions d’euros au premier semestre), Framatome pour (47) millions d’euros (contre (37) millions d’euros au premier semestre), Italie (Edison) pour (60) millions d’euros (contre (47) millions d’euros au premier semestre).

Certaines estimations effectuées au mieux de la connaissance du Groupe au 31 décembre 2020, notamment en ce qui concerne le risque de recouvrabilité des créances clients, présentent par nature un caractère incertain. Les réalisations pourront différer des estimations faites à la clôture, en fonction du scénario de sortie de crise et plus généralement des conditions économiques en 2021.

Il est enfin à noter que le résultat financier avait été fortement impacté par la baisse des marchés financiers au titre des variations de juste valeur des instruments financiers au premier semestre 2020 (voir note 12 des états financiers semestriels résumés). Le comportement des marchés financiers sur le deuxième semestre, conjugué aux choix d’allocation effectués par le Groupe dans la gestion de son portefeuille, conduisent à des variations de juste valeur des instruments financiers largement positives au 31 décembre 2020 (voir note 8).

Le Groupe a également été amené à enregistrer des pertes de valeur en 2020, qui intègrent le cas échéant les effets de la crise mais n’en sont pas une conséquence directe (voir note 10.8).