Les contrats annuels à terme de l’électricité en base et en pointe ont évolué à la baisse au premier semestre 2020, partout en Europe, par rapport à 2019. Ils se sont ensuite orientés à la hausse en fin d’année. Ces variations s’expliquent principalement par celles des prix des commodités, et par différentes annonces sur le parc de production, notamment nucléaire, pour la France.
En France, le contrat annuel en base pour l’année N+1 s’est établi en moyenne à 44,9 €/MWh, en baisse de 11,7 % par rapport à l’année 2019. Cette tendance à la baisse masque une tendance baissière alignée sur l’évolution des prix des commodités, en détente, au premier semestre dans un contexte de surabondance mondiale en ressources fossiles aggravé par la crise sanitaire, puis une légère reprise à partir de l’été, au gré des perspectives de sortie de la crise Covid. Les annonces relatives au parc nucléaire, avec les modifications successives de la cible nucléaire et la construction d’un planning de maintenance permettant d’assurer une production la plus importante possible sur l’hiver 20-21, ont également influencé les prix.
Au Royaume-Uni, le contrat annuel April Ahead en base, courant du 1er avril N+1 au 31 mars N+2, a perdu 17,1 % pour s’établir à 48,4 €/MWh en moyenne sur l’année 2020. Comme en France, le prix a connu au premier semestre une baisse marquée par rapport au premier semestre de l’année 2019, puis une reprise lors de l’arrêt de la chute des prix du CO2 et du gaz, les moyens gaz contribuant fortement à former le prix de l’électricité dans ce pays.
En Italie, le contrat annuel pour l’année N+1 en base est en baisse, s’établissant en moyenne à un prix de 49,2 €/MWh en 2020 soit - 17,8 % par rapport à l’an dernier. Cette forte baisse est liée à la chute des prix des commodités au plus fort de la crise sanitaire. Le prix du CO2, toujours très volatil, a apporté un soutien régulier au niveau du prix de l’électricité, conséquence de la part élevée du gaz dans le mix électrique italien.
En Allemagne, le contrat annuel moyen pour l’année N+1 en base a connu une baisse de 15,8 % par rapport à 2019, pour s’établir à 40,2 €/MWh en moyenne sur l’année 2020. Cette baisse s’explique par l’évolution du prix des combustibles et du CO2. En effet, les moyens charbon contribuent toujours fortement à la formation du prix allemand et sont nettement plus impactés que les moyens gaz par la hausse du prix du CO2. Le prix à terme 2021 a clôturé l’année 2020 à 48,2 €/Wh, porté par le niveau du prix du CO2.
En Belgique, le contrat annuel pour l’année N+1 en base est en baisse de 20,1 % par rapport à 2019, s’établissant en moyenne à 40,7 €/MWh en 2020. La baisse a été particulièrement prononcée au premier semestre du fait de la baisse des prix des combustibles.
En janvier 2019 :
France : Electricité – Contrat Annuel Base France (EEX) est approximativement à 55 €/MWh
Royaume Uni : Electricité – Contrat 1er Avril Annuel Base Royaume Uni (EDF TRADING) est approximativement à 65 €/MWh
Allemagne : Electricité – Contrat Annuel Base Allemagne (EEX) est approximativement à 50 €/MWh
Italie : Electricité – Contrat Annuel Base Italie (EDF TRADING) est approximativement à 60 €/MWh
En mars 2020 :
France : Electricité – Contrat Annuel Base France (EEX) est approximativement à 40 €/MWh
Royaume Uni : Electricité – Contrat 1er Avril Annuel Base Royaume Uni (EDF TRADING) est approximativement à 35 €/MWh
Allemagne : Electricité – Contrat Annuel Base Allemagne (EEX) est approximativement à 35 €/MWh
Italie : Electricité – Contrat Annuel Base Italie (EDF TRADING) est approximativement à 45 €/MWh
En décembre 2020 :
France : Electricité – Contrat Annuel Base France (EEX) est approximativement à 55 €/MWh
Royaume Uni : Electricité – Contrat 1er Avril Annuel Base Royaume Uni (EDF TRADING) est approximativement à 60 €/MWh
Allemagne : Electricité – Contrat Annuel Base Allemagne (EEX) est approximativement à 50 €/MWh
Italie : Electricité – Contrat Annuel Base Italie (EDF TRADING) est approximativement à 57 €/MWh
Le prix du certificat d’émission pour livraison en décembre N+1 s’est établi en moyenne à 25,1 €/t en 2020 (- 0,4 % ou - 0,1 €/t par rapport à 2019). Cette relative stabilité masque une forte volatilité du cours, lié d’une part aux effets de la crise Covid, et d’autre part aux négociations sur les objectifs climatiques de l’Union européenne pour 2030 largement interprétées et suivies par les spéculateurs. Le cours s’est ainsi écroulé en mars, perdant 8,4 euros en une semaine lorsque les mesures de confinement étaient prises en Europe. À partir d’avril, le prix a réagi positivement aux annonces de mesures de relance économiques et aux signaux politiques écologiques, dépassant 30 €/t à deux reprises, en juillet puis en septembre. En fin d’année, les annonces sur la vaccination et le vote d’un rehaussement des objectifs de réduction d’émission de l’Union européenne en 2030 à 55 % ont continué à faire remonter le prix du quota, qui a clôturé l’année à 32,7 €/t.
(1) Cotation moyenne ICE du contrat annuel de la phase III (2013-2020).