Document d’enregistrement universel 2020

3. Performance extra-financière

3.7.2 Précisions sur les informations RSE

3.7.2.1 Précisions sur les enjeux issus de la matrice de matérialité du groupe EDF
Précisions méthodologiques

Une matrice de matérialité croisant les enjeux RSE prioritaires des parties prenantes avec ceux du groupe EDF a été publiée en 2018 sur la base des principes méthodologiques contenus dans la norme AA1000 en matière d’implication des parties prenantes dans l’identification, la compréhension et les réponses données aux problématiques et aux préoccupations sur le développement durable, ainsi que sur la base du Standard 101 du GRI, qui guide la qualité et le contenu du reporting afin de répondre aux attentes des parties prenantes. La méthodologie(1) a été mise en œuvre à travers quatre étapes clés :

  • une première étape d’identification des enjeux a consisté à cartographier les enjeux de développement durable existants et émergents d’EDF, sous forme d’interviews d’experts internationaux (Key Opinion Leaders), de membres du Comité exécutif du Groupe et de ses filiales, ainsi que de benchmarks et de données bibliographiques appropriées. Les enjeux, traduisant à la fois des risques et des opportunités pour l’ensemble des activités du groupe EDF ont été sélectionnés selon quatre critères : lien avec la stratégie, la gouvernance, la performance ; capacité à substantiellement influencer la création de valeur ; potentielle perte d’opportunité si l’enjeu n’était pas suivi ; importance aux yeux des parties prenantes ou s’inscrivant dans une controverse existante ;
  • la seconde étape d’évaluation des enjeux avait pour objectif d’évaluer la matérialité des enjeux identifiés. Deux processus ont été menés en parallèle, auprès de parties prenantes internes et externes. Les parties prenantes ont été consultées sur l’importance de l’enjeu pour le groupe EDF, ainsi que sur la performance perçue par le Groupe vis-à-vis de cet enjeu. Chaque partie prenante a défini la notion d’« importance » selon son rôle dans l’entreprise ou sa relation avec le groupe EDF, qui pouvait intégrer tout ou partie des critères du Standard GRI 101 (impacts économiques, environnementaux, sociaux, intérêt des parties prenantes, défis futurs, etc.) ;
  • la criticité et l’importance pour EDF ont été évaluées par deux comités (le comité de publication extra-financière, réunissant le management des Directions Commerce, Achats, Finance, RH et un second comité réunissant experts et managers des Directions de la Stratégie, de la Régulation, des Risques, de l’Innovation, et de CAP 2030). Quatre représentants d’organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFE) et quatre membres du Comité exécutif ont été également consultés à ce stade sous forme d’interviews. Cette évaluation a également permis de cribler le niveau de performance estimé (de très bon à non pris en compte) ;
  • la criticité et l’importance pour les parties prenantes externes ont été évaluées par treize parties prenantes du Groupe interviewées au travers de questions ouvertes et fermées visant à recueillir des informations qualitatives sur les enjeux et à identifier d’éventuels enjeux non identifiés lors de l’étape de cartographie. Ces parties prenantes ont été choisies en cohérence avec la cartographie des parties prenantes du groupe EDF (voir la section 3.9.6 « Cartographie des parties prenantes »), représentant les autorités publiques, les acteurs financiers, les clients, les fournisseurs, la société civile. Ces treize parties prenantes ont sélectionné chacune dix enjeux considérés comme les plus importants à l’horizon 2030 parmi la liste des enjeux formulés en phase 1, en justifiant le cas échéant l’ajout d’autres enjeux. Cette évaluation a également permis de cribler le niveau de performance estimé (de très bon à non pris en compte) ;
  • la troisième étape de criblage des enjeux a consisté à challenger les résultats consolidés sous la forme d’une première matrice de matérialité synthétisant en abscisse l’importance des enjeux RSE vue par le groupe EDF et sur l’axe des ordonnées l’importance de ces enjeux pour les parties prenantes du Groupe. Cette phase de dialogue et de test a été réalisée durant une journée de travail avec le Conseil Développement Durable(2) du groupe EDF, tant sur le fond des résultats obtenus (les enjeux et leur hiérarchisation) que sur la forme à leur donner (type de matrice de matérialité). Au final, 35 enjeux ont été retenus et priorisés ;
  • la dernière étape d’élaboration collaborative a consisté en un processus de validations managériales associant les membres du CODIR de la Direction du Développement Durable, puis les membres du CODIR de la Direction Innovation Responsabilité d’Entreprise Stratégie (DIRES) du groupe EDF. Ce processus a été conclu par la validation du Directeur Exécutif Groupe en charge de la DIRES.

En 2019, le panel de parties prenantes externes d’EDF, le Conseil Développement Durable, a tenu une nouvelle session sur le thème de l’analyse de matérialité du Groupe. Il a proposé, au vu des meilleures pratiques de place, de synthétiser le nombre d’enjeux figurant dans la matrice, les réduisant de 35 à 18 enjeux. En 2020, et suite à l’adoption de la raison d’être du Groupe, la formalisation des enjeux extra-financiers du Groupe a été à nouveau examinée par le Conseil Développement Durable, notamment au regard des risques extra-financiers de la cartographie des risques du Groupe pour passer de 18 à 16 enjeux prioritaires.

Précisions sur les sujets RSE à enjeux

Les 16 sujets RSE à enjeux

Appropriation des enjeux par le Groupe

Trajectoire carbone

Au regard de l’objectif d’atteinte de la neutralité carbone en 2050, l’ambition du Groupe en matière de trajectoire carbone est traduite sous la forme d’objectifs à moyen terme (2030) et à court terme (2023). Sur la base d’une production décarbonée d’origine nucléaire, elle s’accompagne d’un objectif en matière de développement des énergies renouvelables, d’un engagement en matière de sortie du charbon et d’une implication forte dans le dispositif TCFD préconisé à l’échelle internationale en matière de gouvernance climatique.

Compensation carbone

Pour le Groupe, le recours à la compensation carbone constitue la dernière étape d’une démarche d’atteinte de la neutralité. En aucun cas la compensation carbone ne doit se substituer à une stratégie de réduction drastique des émissions du Groupe, qu’elles soient directes ou indirectes. Mais au-delà de l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050, la compensation carbone peut permettre dès maintenant de contribuer à la transition vers une société bas carbone et de répondre aux attentes des parties prenantes du groupe EDF.

Adaptation du changement climatique

Le Groupe a engagé en 2020 la mise à jour de sa stratégie d’adaptation au changement climatique, en adoptant une approche holistique couvrant non seulement les risques physiques mais également les risques de transition. Cette stratégie nationale s’accompagne de plans d’adaptation élaborés au niveau de chaque entité du Groupe, mis à jour avec une fréquence minimum de 5 ans.

Développement des usages de l’électricité et services énergétiques

Dès lors que l’électricité est largement décarbonée, le développement des usages de l’électricité est un levier majeur de décarbonation de l’économie. Le Groupe contribue activement à cet objectif au moyen d’offres adaptées aux différents marchés (résidentiel, entreprises, collectivités) et développe une gamme de solutions transverses innovantes.

(1) Le Groupe a été accompagné par le cabinet Utopies.

(2) Conseil Développement Durable, voir la section 3.5.1.2 « Des panels de parties prenantes ».