Document d’enregistrement universel 2020

3. Performance extra-financière

La filière travaille également sur de nouveaux produits permettant de répondre aux besoins des populations, dont notamment les pompes solaires, et souhaite intensifier son développement dans les mini-grids.

La Direction Internationale a procédé au lancement d’un programme de commercialisation de 5 000 pompes solaires au Togo via sa filiale BBOXX. EDF Togo est en partenariat avec l’État togolais, qui subventionnera une partie de ce programme destiné à aider les petits fermiers en zones rurales dans le contexte de la pandémie Covid.

Un projet d’EDF R&D est dédié à l’évaluation et aux tests de technologies d’accès à l’énergie que la Direction Internationale d’EDF implémente avec ses partenaires dans divers pays africains. EDF R&D poursuit ses travaux de recherche sur les microréseaux, pour l’industrialisation fiable et à bas coûts répondant aux besoins et marchés locaux. En 2020, R&D a poursuivi le développement de deux outils digitaux sur le thème de l’accès à l’énergie. L’un vise à définir les stratégies optimales entre extension de réseau existant, développement de microréseaux indépendants ou solutions individuelles (kits solaires). Le deuxième vise à identifier les zones propices au développement commercial de kits solaires dans des pays d’Afrique ou d’Asie du Sud-Est. EDF R&D, via son centre EIFER en Allemagne, a également intégré le projet européen LEOPARD sur le thème des microréseaux en Afrique, avec un démonstrateur prévu dans des villages du Bénin.

3.4.2.4.2 Grands projets et accès à l’énergie

La plupart des grands projets d’EDF visent à améliorer l’accès à l’énergie aux échelles locale, régionale et nationale, a fortiori en Afrique et en Asie.

Le projet de barrage hydroélectrique de Nachtigal au Cameroun répond à la demande d’électricité croissante du pays avec une solution bas carbone durable, et un coût de l’électricité produite très compétitif. Ce projet est inscrit comme une priorité nationale pour sécuriser le système électrique du Cameroun.

3.4.2.4.3 Mécénat

En matière d’accès à l’énergie à l’international, le groupe EDF intervient également sous le régime du mécénat au travers de sa Fondation. La Fondation a soutenu 39 projets d’associations pour lesquels l’électricité est un vecteur d’accès à l’eau, à la santé, à l’éducation ou au développement, par un apport combiné de financement et de compétences techniques de salariés du Groupe, pour un montant de 1,5 million d’euros.

À l’international, c’est notamment en amenant l’énergie dans les établissements scolaires que la Fondation EDF aide à améliorer les conditions d’éducation (accès à des outils pédagogiques modernes, mise en place de soutien scolaire en soirée, poursuite des cours même en cas de faible ensoleillement) et le taux de scolarisation des enfants (cantines scolaires, centres d’hébergement…). La Fondation a soutenu 5 projets de ce type en 2020 représentant 5 630 bénéficiaires par an, parmi lesquels :

  • l’électrification de la Maison de l’Éducation de l’association « Futur au Présent » à Ziguinchor au Sénégal, qui aide à la scolarisation de jeunes filles en situation de travail ;
  • l’électrification et l’accès à l’eau du centre de formation de Banteay Chhmar, au Cambodge, avec « Enfants du Mékong », qui s’adresse à des familles particulièrement pauvres ;
  • l’électrification du collège d’Ecoles du Monde à Besely, à Madagascar, qui offre aux élèves en milieu rural une éducation de haut niveau.

Ces projets sont portés par des associations françaises au profit de communautés locales situées dans des pays en développement.

Le projet « De l’énergie pour informer sur la Covid » réalisé avec l’association SunPower a permis d’équiper de kits photovoltaïques 50 centres de santé au Togo, les faisant ainsi bénéficier d’éclairage et d’accès à l’information via la télévision et la radio. Grâce à la réactivité du fonds d’urgence mis en place pour lutter contre la crise sanitaire, ces 50 kits ont été installés dès juin 2020, permettant au personnel médical de sensibiliser les populations rurales au virus et à l’importance des gestes barrières, et permettant de les accueillir dans de meilleures conditions.

3.4.3 Développement responsable des filières industrielles

Le Groupe s’engage à contribuer au développement des filières industrielles requises par la transition énergétique (énergies marines, éolien offshore, photvoltaïque flottant, batteries, hydrogène…) ou à leur redynamisation (nucléaire) en redéployant les compétences nécessaires, en développant les compétences et en mettant en place les dispositifs d’accompagnement, de reconversion et de protection des salariés en vue d’une transition juste.

3.4.3.1 Adaptation des compétences : le plan excell

Le plan excell vise à permettre à la filière nucléaire française de retrouver le plus haut niveau de rigueur, de qualité et d’excellence pour être au rendez-vous des projets nucléaires. Il s’agit d’un enjeu majeur car le nucléaire, énergie bas carbone, doit continuer de jouer pleinement son rôle dans la lutte contre le changement climatique. Les engagements pris en décembre 2019 sont tenus ou en passe de l’être. Le groupe EDF et la filière nucléaire prennent 25 nouveaux engagements pour mi-2021 (voir la section 1.4.1.1.1 « Le plan excell » pour la définition des axes de travail prioritaires).

Compte-tenu des enjeux spécifiques en matière de compétences et de qualité, un plan soudage a été créé. Il permet d’accompagner la formation et la qualification des soudeurs qui interviendront sur les chantiers de la filière nucléaire. EDF et toute la filière nucléaire entrent désormais dans la deuxième phase du plan excell, celle du déploiement effectif dans les usines, les centres d’ingénierie, les chantiers et les centrales nucléaires.

Le champ des compétences est un axe majeur de ce plan, il a fait l’objet en 2020 de nombreuses réalisations et engagements pour l’avenir, parmi lesquels :

  • la création de deux pôles d’excellence de soudage, à Chalon sur Saône par Framatome et à Bridgwater au Royaume-Uni. Un troisième pôle sera construit à Cherbourg d’ici 2022 ;
  • le lancement de la création d’une université des métiers du nucléaire au bénéfice de toute la filière ;
  • le déploiement d’une encyclopédie numérique du nucléaire dotée d’une recherche par mots-clés et nourrie par les ingénieurs experts d’EDF et de Framatome ;
  • la réalisation de parcours croisés entre production, ingénierie, construction, fabrication, fonctions projet et transverses, permettant aux salariés de consolider leurs compétences et d’en faire bénéficier en retour leur entité d’origine ;
  • l’organisation de parcours terrain pour tout nouvel embauché du nouveau nucléaire.

Ces actions seront amplifiées et accélérées par le plan de relance qui dédit notamment 100 millions d’euros au renforcement des compétences critiques nécessaires pour l’avenir (notamment en matière de soudage) et au soutien de la modernisation industrielle de la filière (modernisation des capacités industrielles, soutien à des projets de relocalisation).

3.4.3.2 Redéploiements et accompagnement des personnes

L’année 2020 a été marquée par l’arrêt de Fessenheim, mais également des fermetures de sites tertiaires. Tous les salariés concernés par la disparition de leur activité font l’objet d’un accompagnement spécifique. Ils bénéficient de dispositifs spécifiques en termes de mobilités prioritaires (accompagnement individuel personnalisé et accompagnement financier), parcours externes, congés de fin de carrière.

Les fermetures de centrales sont accompagnées de mesures de reclassement des salariés au sein du Groupe et d’actions pour développer de nouvelles activités économiques locales, afin de compenser les pertes d’emplois et de revenus fiscaux des communes hébergeant ces installations. Ainsi la centrale thermique d’Aramon, dans le Gard, fermée en 2016, a laissé place d’une part à une centrale photovoltaïque de 5 MWc et d’autre part à un programme d’accélération du développement de start-up dans le domaine de la transition énergétique locale, le CleanTechBooster, soutenu par un contrat de transition écologique signé avec l’État. Par ailleurs, la déconstruction de la centrale thermique, qui s’étale sur dix années, a fait l’objet d’une réflexion en amont afin de permettre aux petites entreprises locales d’intégrer les appels d’offres et de viser un taux de valorisation et de recyclage des matériaux de la centrale de plus de 95 % (voir la section 3.1.1.3.1 « Une production électrique à base de charbon qui représente 0,4 % de la production totale, ramenée à 0 d’ici 2030 »).