Document d’enregistrement universel 2020

3. Performance extra-financière

3.4.2.3.4 Sous-traitance responsable

La politique de sous-traitance d’EDF est articulée autour de trois axes majeurs :

  • donner de la visibilité aux prestataires et disposer de fournisseurs partenaires dans la durée ;
  • faire progresser le Groupe dans ses pratiques de sous-traitance en définissant des critères d’aide à la décision en termes stratégiques, économiques, de compétences et d’impact social ;
  • développer des pratiques de sous-traitance socialement responsable, à l’appui notamment du nouvel accord mondial RSE (article 4) du groupe EDF signé le 19 juin 2018, ainsi que de l’accord sur la « Sous-Traitance Socialement Responsable » signé le 19 octobre 2006 au sein d’EDF.
Les engagements de l’accord RSE Groupe

Le Groupe peut être amené à recourir à des sous-traitants employant des personnes avec un contrat de travail d’un autre pays que celui d’intervention. Dans ce cas, une vigilance particulière est exercée sur les droits humains, les conditions de travail, les conditions de logement et la santé-sécurité de ces salariés.

Le groupe EDF met en place un plan de vigilance comprenant une cartographie des risques identifiés chez ses fournisseurs et sous-traitants, leur évaluation et les mesures prises pour les prévenir. Le recours à la sous-traitance relève principalement des activités industrielles, commerciales, du système d’information et de l’immobilier. L’année 2020 a confirmé les tendances de 2019 dans la nature des activités confiées à la sous-traitance.

D’une manière générale, pour l’ensemble de ces domaines, les choix de sous-traitance ou de ré-internalisation des activités sont issus d’une analyse stratégique par segment de politique industrielle.

Cette analyse prend en compte des critères tels que :

  • les enjeux de maîtrise de compétences stratégiques pour l’entreprise (cœur de métier…) ;
  • les variations de charge ponctuelles, saisonnières ou liées à des projets et la souplesse nécessaire pour y faire face ;
  • le maintien d’une maîtrise d’ouvrage robuste et des compétences de surveillance nécessaires ;
  • la priorisation en interne des activités à plus forte valeur ajoutée ;
  • la rareté de certaines compétences très pointues et dont le besoin est ponctuel ;
  • les compétences nouvelles, qui n’existent pas (ou pas suffisamment) dans l’entreprise ;
  • les amplitudes horaires nécessaires à l’activité ;
  • la dimension économique (contraintes budgétaires, gains/économies attendus…).

Les politiques de sous-traitance font l’objet d’une révision régulière, généralement annuelle, pour les adapter aux évolutions internes ou externes. Elles sont suivies par un comité mondial RSE, composé de l’ensemble des organisations syndicales du Groupe et de 2 fédérations mondiales (PSI et IndustriAll) qui se réunit 1 à 2 fois par an, et par un comité de pilotage qui traite du suivi opérationnel de l’instance 2 fois par an. Concernant EDF SA, un comité de suivi de l’accord de sous-traitance socialement responsable, composé des organisations syndicales signataires, se réunit 2 fois par an pour traiter de la mise en œuvre de l’accord à travers les politiques industrielles des directions métiers.

Dans le domaine industriel

Les actions de progrès engagées depuis 2015 et concrétisées dans la « Charte de Progrès » signée en juin 2016 entre EDF et les organisations professionnelles représentant les prestataires sous-traitants du Groupe, se sont poursuivies en 2020. Il en est notamment ainsi des actions d’accompagnement des sous-traitants du chantier de Flamanville 3, engagées depuis 2017, en vue de la réduction de la charge d’activité. L’accompagnement des sous-traitants sur les sites en fermeture est organisé avec les parties prenantes territoriales. En 2020, ceux de Fessenheim ont bénéficié d’accompagnements personnalisés.

Dans le domaine nucléaire et avec d’autres exploitants, EDF a fourni aux industriels lors de la « Journée Perspectives France » du Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (GIFEN) le 1er octobre 2020, une visibilité sur la charge à 9 ans. Sur la base d’hypothèses, cet exercice inédit a permis aux industriels de se projeter et de préparer l’avenir du mieux possible.

Aussi, parmi les différents chantiers du plan excell lancé en 2020, l’un porte sur l’amélioration de la relation d’EDF avec ses fournisseurs, en réponse à l’objectif de renforcement de la qualité industrielle et vise notamment à faire des fournisseurs de la filière nucléaire de véritables partenaires d’EDF pour une meilleure performance des grands projets industriels. Dans ce cadre, EDF a lancé en septembre son premier baromètre de la Relation Fournisseurs (144 fournisseurs interrogés) afin de recueillir leur point de vue et retour d’expérience. Cette démarche a été particulièrement bien accueillie par les fournisseurs. Les résultats confortent les actions engagées en matière d’évolution contractuelle et de fonctionnement en entreprises étendue. Par ailleurs, parmi les points de satisfaction, les fournisseurs apprécient fortement les conditions de travail sur les sites EDF, que ce soit en matière de sécurité (97 % considèrent que leurs salariés travaillent dans des conditions de sécurité optimales), de traitement (91 % estiment qu’ils sont bien traités) et de santé (89 % indiquent qu’ils bénéficient d’un suivi santé adapté).

Les actions lancées dans le domaine nucléaire seront amplifiées et accélérées par le plan de relance. Il prévoit notamment une enveloppe de 200 millions d’euros dédiés au soutien aux PME/ETI sous la forme d’un fonds d’investissement financé à hauteur de 100 millions d’euros par l’État et à hauteur de 100 millions d’euros par EDF, et qui sera investi en deux tranches. L’objectif est de soutenir des ETI et PME sensibles de la filière ou d’accompagner leur croissance.

Dans le domaine des systèmes d’information

L’entreprise a poursuivi en 2020 la mise en œuvre de sa stratégie industrielle dans le domaine IT qui dessine la part dévolue à la sous-traitance. En témoignent notamment l’action volontariste maintenue en faveur des logiciels open source (libres et gratuits), celles mises en œuvre pour aider la montée en compétences des ETI, PME et start-ups ou encore celles qui visent à simplifier les dispositifs de contractualisation notamment avec les start-ups, vecteurs d’innovation. La vigilance sur les conditions de formation et de turnover des prestataires est maintenue dans un contexte où le nombre total de fournisseurs du domaine IT a continué à augmenter.

Dans le domaine commercial

Dans un contexte concurrentiel accru, le commercialisateur a maintenu son recours aux centres de contacts externes pour faire face aux variations de charge et couvrir l’amplitude horaire élargie, les actes à valeur étant orientés vers les conseillers internes. Qu’ils soient internes ou externes, les centres de relation clients EDF sont localisés en métropole. Les prestataires externes sont choisis dans le respect des règles liées aux achats publics et sont labellisés pour les activités de relation clients et développement commercial. Les centres internes ont choisi le label « Engagé RSE Afnor ».

3.4.2.4 Contribution au développement par l’accès à l’énergie dans les pays en développement

L’accès à l’électricité est un vecteur de progrès et de développement, y compris en matière de santé, d’éducation, de sécurité. Le taux d’électrification mondial a augmenté régulièrement depuis 2010 mais laisse tout de même plus de 800 millions de personnes sans accès à l’électricité, dont environ la moitié en Afrique subsaharienne. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) précise qu’en Afrique le nombre de personnes sans accès à l’électricité va augmenter pour la première fois en 2020 depuis des années, le revenu par habitant déclinant d’environ 6 %.

Ce sujet majeur est pris en compte dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies. EDF poursuit son action dans ce domaine, renouvelle ses modèles et étend son champ d’action. Le Groupe développe de nouveaux modèles d’affaires alliant son savoir-faire traditionnel aux innovations technologiques et économiques.

3.4.2.4.1 Nouveaux modèles d’affaires

EDF développe des projets off-grid visant la fourniture de services électriques à des particuliers ou des très petites entreprises, pour l’essentiel en Afrique avec ZECI en Côte d’Ivoire, ZEGHA au Ghana, BBETO au Togo, KES en Afrique du Sud et depuis 2020 avec SunCulture (pompage solaire) au Kenya et SMG en Zambie (voir la section 1.4.5.3.9 « Off-grid – énergie hors réseaux »).

Avec environ 40 millions d’euros d’investissement ces quatre dernières années en faveur de l’électrification rurale, EDF permet aujourd’hui de fournir l’énergie (10 à 13 MW installés) à plus de 800 000 personnes et ambitionne de multiplier ce chiffre par 4 sur les 3 prochaines années. Cette fourniture d’énergie s’accompagne de la fourniture d’équipements « basse consommation » (lampes, radios, ventilateurs, télévisions).