Document d’enregistrement universel 2020

3. Performance extra-financière

3.2.4.3.3 Recyclage dans le domaine des nouvelles énergies renouvelables
Recyclage des éoliennes

La quasi-totalité des composants d’une éolienne se recycle, à l’exception des pales et des aimants permanents. Composée essentiellement de béton, d’acier/fonte, de cuivre et d’aluminium, la structure d’une éolienne est recyclable à 90 %. Fondations béton inclues, ce chiffre atteint 98 %. Les éléments difficilement recyclables sont les pales en matériaux composites. Elles représentent environ 10 % du poids d’une éolienne (2 % fondations inclues). La solution de traitement la plus mature est pour l’instant la valorisation énergétique. Le recyclage des pales et des composants de l’éolienne qui ne sont pas recyclés actuellement font l’objet de diverses expérimentations et projets pilotes sur lesquels EDF Renouvelables travaille, en coordination avec la R&D d’EDF. On peut citer la valorisation des pales en fibre de verre et transformation en granulats pour intégration dans du béton ou de l’agrégat de bois ; la réutilisation pour du mobilier urbain, parcs de jeux ou murs anti-bruits ; la pyrolyse pour récupération des fibres de verre ou de carbone ; les nouvelles technologies de matériaux facilement recyclables pour les futures pales.

Les terres rares(1) représentent un enjeu pour l’éolien, et ce uniquement pour les technologies utilisant des aimants permanents, c’est à dire les éoliennes « PMG » (Permanent Magnet Generator). Celles-ci peuvent contenir plusieurs terres rares : néodyme, dysprosium, praséodyme, ou parfois terbium dans leurs aimants permanents. Les aimants représentent en moyenne 600 à 700 Kg/MW en Direct Drive (utilisé principalement offshore), et 80 à 160 Kg/MW en Gearbox (utilisé principalement pour le terrestre). Les éoliennes Direct Drive ne contiennent pas toutes des terres rares.

En raison des faibles volumes, il n’existe pas encore de filière industrielle de recyclage des aimants permanents en vue de réutiliser les terres rares. Le recyclage des aimants permanents est à l’étude et les premiers projets émergent. Des fabricants travaillent à la création d’éoliennes à aimants permanents sans terres rares.

Recyclage des panneaux photovoltaïques

En Europe, le recyclage des panneaux photovoltaïque est régi par la directive européenne « DEEE » (déchets d’équipements électriques et électroniques). Les fournisseurs sont responsables du traitement de leurs produits en fin de vie. Plus de 95 % des composants sont recyclables et des éco-organismes assurent la collecte et le traitement. Les terres rares n’entrent pas dans la fabrication des panneaux photovoltaïques.

En France, PV Cycle assure la collecte en fin de vie (l’éco-participation moyenne à l’achat de l’équipement est de 70 centimes d’euro par panneau), et la première usine de recyclage PV a ouvert à Rousset en 2018, qui valorise les panneaux « silicium cristallin ». Les matériaux sont isolés et redirigés vers diverses filières industrielles : le silicium vers les filières de métaux précieux, le cadre en aluminium vers les affineries d’aluminium, le verre dans le secteur verrier, les boîtiers de raccordement et les câbles sont broyés et vendus sous forme de grenaille de cuivre, et le plastique sert de combustible de récupération en cimenteries.

Hors UE, il s’agit pour EDF de contribuer à la création de filières de recyclage dans les pays où le Groupe est présent.

3.2.4.4 Assumer notre responsabilité vis-à-vis des déchets radioactifs
3.2.4.4.1 Optimisation des déchets radioactifs

La France dispose d’un cadre législatif et réglementaire exigeant qui structure la gestion industrielle des déchets et matières radioactifs, prévoit les compléments et améliorations nécessaires, et sécurise le financement de l’ensemble. Le Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs (PNGMDR) en est une composante essentielle. Piloté par le ministère de la Transition écologique et l’ASN et actualisé tous les 3 ans, le PNGMDR définit les orientations de la gestion des matières et déchets radioactifs en France. Il identifie les études, actions et développement de filières ou d’installations nécessaires. Les parties prenantes (dont les associations) sont impliquées dans ces travaux.

Pour la première fois, le PNGMDR 19-21 (5e édition) a fait l’objet d’un débat public qui s’est tenu en 2019(2) .

3.2.4.4.2 Gestion des déchets radioactifs

EDF, acteur de la gestion de ses déchets, a mis en place un dispositif industriel de gestion de ses déchets de fonctionnement et de démantèlement des centrales, qui permet d’ores et déjà une gestion sûre de tous les déchets issus de la production d’électricité d’origine nucléaire, dans le respect de l’environnement et de la santé des populations et des personnels concernés. EDF continue à travailler à renforcer ce dispositif de manière à optimiser cette gestion. En particulier, EDF s’attache à réduire « à la source » les quantités et la nocivité des déchets produits via des dispositions de conception, l’optimisation et l’adaptation du zonage déchets, la définition et l’optimisation des opérations d’assainissement des sols et structures dans les principes des guides ASN et le développement et la promotion de bonnes pratiques d’exploitation en tirant parti de l’effet parc des tranches REP. En complément, les installations de fusion et d’incinération de Centraco permettent de réduire encore les volumes de déchets stockés.

Les déchets issus de centrales en fonctionnement en France et au Royaume-Uni (production de l’électricité) sont traduits ici par deux indicateurs : le volume de déchets radioactifs solides à Faible Activité évacués (m3 ) pour le Royaume-Uni et le volume de déchets radioactifs solides de Haute et Moyenne Activité Vie Longue (m3 ) pour la France.

Volume de déchets radioactifs solides (m3)

2018 : (France : volume de déchets radioactifs solides de Hauteet Moyenne Activité Vie Longue (Indicateur clé de performance extra-financière) : 315, Royaume-Uni : volume de déchets radioactifs solidesà faible activité évacués (Indicateur clé de performance extra-financière) : 474)

2019 : (France : volume de déchets radioactifs solides de Hauteet Moyenne Activité Vie Longue (Indicateur clé de performance extra-financière) : 304, Royaume-Uni : volume de déchets radioactifs solidesà faible activité évacués (Indicateur clé de performance extra-financière) : 444)

2020 : (France : volume de déchets radioactifs solides de Hauteet Moyenne Activité Vie Longue (Indicateur clé de performance extra-financière) : 283, Royaume-Uni : volume de déchets radioactifs solidesà faible activité évacués (Indicateur clé de performance extra-financière) : 352)

Indicateur clé de performance extra-financière

La méthodologie associée à cet indicateur est détaillée en section 3.7.2.2 « Précisions sur les indicateurs de performance ».

En France, la baisse des volumes de productions de déchets radioactifs HA et MAVL est corrélée avec la diminution de la consommation de combustible sur l’année 2020 compte tenu d’une production d’électricité réduite en raison des effets de la crise de la Covid. Au Royaume-Uni, la décroissance des volumes de déchets TFA traduit la baisse des volumes expédiés en filière agrée en raison de la baisse d’activité liée également liée à la crise sanitaire.

En complément aux indicateurs précédents, les centrales de production en fonctionnement en France sont concernées par les déchets radioactifs solides de Très Faible Activité (TFA) et par les déchets radioactifs solides de Faible et Moyenne Activité à vie courte (FMAvc). Le volume des déchets TFA en 2020 est de 2 597 m3 , contre 3 101 m3 en 2019 et 3 289 m3 en 2018. Le volume des déchets FMAvc en 2020 est de 5 429 m3 contre 5 734 m3 en 2019 et 5 827 m3 en 2018.

Au périmètre du Groupe au Royaume-Uni, les déchets radioactifs à Moyenne Activité générés sont de 161 m3 en 2020, stables par rapport à 2019 et 2018.

(1) Les « terres rares » constituent l’une des catégories des métaux rares regroupant un ensemble de 17 métaux dont les propriétés chimiques sont nécessaires à la fabrication d’appareils de haute technologie. D’autres métaux sont considérés comme « rares » ou « critiques » mais ne sont pas des terres rares, par exemple le cobalt ou le lithium.

(2) Voir la section 1.4.1.1.2.3 « les enjeux du nucléaire » - « Le cycle du combustible nucléaire ».