Pour satisfaire ses besoins industriels, EDF doit disposer de terrains sans pour autant accroître l’artificialisation des sols. C’est pourquoi sa stratégie foncière est conduite par un impératif de sobriété (voir la section 3.2.2 « Gestion responsable du foncier »). Dans le cadre de sa démarche de sobriété foncière(1) , EDF s’est engagé à suivre, pour à terme le limiter, le niveau d’imperméabilisation des sols lors de la reconversion des anciens sites thermiques continentaux. En 2020, une première évaluation du foncier imperméabilisé a été réalisée.
Dans les zones exploitées par Enedis(2) , les nouvelles lignes HTA sont réalisées à 98 % en souterrain et à 100 % en technique souterraine ou discrète pour la basse tension (BT). Au global, 50 % des réseaux HTA sont souterrains et 72 % des réseaux BT sont souterrains ou torsadés isolés.
Plusieurs bâtiments d’EDF sont certifiés du label « BiodiverCity® », démarche rationalisée au bénéfice des acteurs engagés dans la construction durable(3) , tels que la Grande Halle de Lyon.
L’activité d’EDF est en partie dépendante de la disponibilité en eau douce et EDF travaille depuis longtemps à réduire son empreinte sur l’eau (voir la section 3.2.3.1.2 « Optimisation de l’utilisation de l’eau et réduction de la pression sur les milieux ») et sur les ressources (voir la section 3.2.4 « Économie circulaire et déchets »).
S’agissant de la ressource forestière, EDF a revisité en 2020 sa politique biomasse de niveau Groupe en y intégrant de nouveaux engagements favorables à la biodiversité tels que la priorité à l’utilisation de biomasse secondaire (résidus) et tertiaire (déchets) ; la minimisation de l’empreinte eau ; la non-conversion de sols puits-carbone (forêt, zone humide, tourbière) pour produire de la biomasse ; la non-déforestation directe ou indirecte pour les besoins de biomasse-énergie d’EDF ; la minimisation du ratio surface cultivée sur énergie produite.
Bien que disposant déjà de l’un des mix de production parmi les moins carbonés, le groupe EDF intensifie encore son engagement de baisse des émissions directes de CO2 pour 2030 (voir la section 3.1. « Neutralité carbone et climat »). Pour permettre au Groupe d’atteindre la neutralité carbone en 2050, EDF R&D a initié en 2020 des travaux dédiés à la compensation carbone. L’enjeu consistait à privilégier des solutions « fondées sur la nature » qui favorisent la séquestration du CO2 dans des écosystèmes naturels. Les premières initiatives du Groupe sont décrites en section 3.1.1.5 « Les solutions de compensation carbone ».
La détection des espèces exotiques envahissantes est souvent réalisée lors des inventaires sur les sites. En effet, l’installation de ces espèces et leur propagation se manifestent le plus souvent à l’occasion d’un remaniement des terres ou d’aménagement de rivière. Il s’agit donc d’implanter des espèces locales qui contribuent au maintien de l’équilibre de leur écosystème et améliorent les fonctionnalités écologiques du milieu, le rendant ainsi plus résilient. Cet enjeu est intégré via des partenariats, par exemple avec les collectivités (contrats de rivières), ou toute autre forme de renaturation des espaces.
EDF, partenaire depuis plusieurs années du programme « Végétal local » porté par l’OFB, s’est engagé à utiliser de façon systématique des plantes sauvages d’origine locale dans tous les métiers du Groupe :
L’intégration dans les cahiers des charges de plusieurs chantiers de l’exigence de végétalisation/renaturation par des végétaux ou semences labellisés « Végétal Local » (ou équivalent) exprime la dynamique existante de cette démarche au sein de tous les métiers d’EDF.
La question des EEE se pose avec une grande force dans les îles et en outre-mer. Dans ces territoires, elles sont les principales responsables de l’extinction des espèces, pour beaucoup endémiques. En Corse et en outre-mer, EDF intensifie la lutte contre les EEE sur son foncier. Tous les dossiers d’investissement d’EDF SEI passant en comité d’engagement de travaux ont fait, en 2020, l’objet d’un criblage comportant, le cas échéant, la demande d’un diagnostic d’EEE et si nécessaire de lutte contre les EEE.
L’entreprise gère les espaces naturels intégrés à son foncier en partenariat avec des associations locales. EDF met notamment en œuvre une gestion écologique positive telle que des fauches tardives ou de l’écopâturage ; une partie du foncier est affectée aux espaces de protection ou de reconstitution de la biodiversité, au travers de plans de gestion dont les objectifs sont adaptés aux enjeux des sites.
À Kembs, en pleine Réserve naturelle nationale de la Petite Camargue Alsacienne, sur 100 hectares anciennement dédiés à la culture du maïs, EDF a réalisé en 5 ans (dont un an de travaux de terrassement) une opération de renaturation écologique de grande ampleur. La restauration d’un bras de rivière sur plus de 7 kilomètres, donnant ainsi naissance à une nouvelle rivière en Alsace, et la reconstitution d’un ensemble de milieux naturels, humides et secs, ont permis l’accroissement de populations et le retour de certaines espèces d’insectes, d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères. Des suivis naturalistes et des actions de gestion sont menés, notamment pour la limitation des espèces exotiques envahissantes. Ils seront intégrés au plan de gestion de la Réserve naturelle de la Petite Camargue. Un bilan écologique complet de cette opération de renaturation a été finalisé en 2020 et sera partagé avec les partenaires.
Cet effort ne concerne pas seulement le foncier dont l’entreprise est propriétaire, mais également le foncier concédé par l’État. Une partie de ce foncier fait l’objet de conventions d’occupation avec des propriétaires riverains ou des communes, et de demandes d’usage par des associations, notamment sportives. Sur le foncier concédé, l’entreprise s’est engagée à ce que des prescriptions de mesures favorables à la biodiversité soient dorénavant intégrées aux nouvelles conventions, sous réserve de l’accord de l’autorité concédante. L’année 2020 a permis de formuler la liste de ces prescriptions et les modalités d’intégration aux conventions, de sorte qu’elles ont pu commencer à être intégrées.
(1) Voir aussi section 3.2.2 « Gestion responsable du foncier ».
(2) GRI G4 EN 13 – Disclosure 304-4.
(3) cibi-biodivercity.com/biodivercity/
(4) Il s’agit de la pollution lumineuse susceptible d’affecter les espèces sensibles. Pour les pollutions lumineuses liées à la santé humaine, voir la section 3.3.1.4 « Santé et sécurité des consommateurs ».