Pour Enedis, les autres activités supports (des domaines Véhicules & Engins, Contentieux et Assurance, Formation et Recrutement, et Achats tertiaires) sont regroupées au sein d’une Direction des Services Supports.
En 2019, les accords de gouvernance entre Enedis et GRDF ont été entièrement revus (11 notes réactualisées).
Enedis, garante de la continuité du service public de distribution d’électricité, investit en permanence pour développer, moderniser et sécuriser le réseau électrique. L’adaptation du réseau électrique aux nouveaux besoins de la société française constitue un enjeu stratégique majeur. Pour y parvenir, Enedis a continué de déployer en 2019, de manière industrielle, le système communicant Linky, basé sur une nouvelle génération de compteurs, dits « compteurs communicants », qui peuvent recevoir des ordres et envoyer des données sans l’intervention physique d’un technicien. Ce système représente la première étape indispensable à la mise en place des smart grids ou « Réseaux intelligents ». Il s’agit d’équiper le réseau de distribution d’objets connectés dont le compteur Linky, pour intégrer la production d’électricité de source renouvelable qui se développe fortement, mieux garantir l’équilibre production-consommation en tout point du réseau électrique et permettre aux fournisseurs de proposer de nouveaux services énergétiques aux clients. Ces derniers ont accéléré en 2019 la mise en place d’offres contractuelles nouvelles rendues possibles par l’arrivée de Linky à grande échelle (tarifs différenciés, moins élevés, pour l’utilisation par exemple d’électricité dite « verte » produite à partir de panneaux photovoltaïques par exemple). La mise à disposition des clients, grâce à Linky, de courbes de consommation d’électricité à la journée, à la semaine ou au mois, favorise la maîtrise de l’énergie et est un levier concret, et attendu par les pouvoirs publics, de la transition énergétique. À fin 2019, 2 foyers français sur 3 sont équipés du compteur Linky.
Suite à une expérience réussie et validée par les pouvoirs publics, Enedis a lancé le 1er décembre 2015 le déploiement généralisé des compteurs Linky pour un montant total d’investissements de 3 972 millions d’euros(1) sur la période 2014-2021.
À fin 2019, les investissements cumulés (2014-2019) déjà réalisés sont de 2 733 millions d’euros, pour 23,4 millions de compteurs Linky installés (y compris compteurs de l’expérimentation), dont 21,6 millions ouverts à tous les services. À fin 2019, le taux de compteurs Linky posés est de 62,3 % pour une valeur repère fixée par la CRE pour fin 2019 à 61,4 % (voir aussi section 1.5.2.1.2 « Législation française : Code de l’énergie » – régulation Linky).
Les évolutions du mix électrique métropolitain matérialisées dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) annoncent une intégration croissante d’actifs décentralisés de production d’électricité renouvelable intermittente dans les réseaux électriques alors que de nouveaux postes de consommation sont amenés à se développer, notamment du fait de l’essor attendu du véhicule électrique. La transition énergétique nécessite le développement de capacité de stockage électrique et de services permettant d’optimiser la gestion de l’équilibre offre-demande du réseau. Elle implique l’intégration de services et équipements innovants sur l’ensemble des réseaux électriques (de la production à la consommation).
À cet égard, Enedis met en œuvre plusieurs solutions afin d’offrir aux consommateurs et aux entreprises un réseau profondément modernisé. Ces solutions portent notamment sur l’exploitation des réseaux basse et moyenne tension, l’intégration des énergies renouvelables et des véhicules électriques, la gestion du stockage, le maintien de la tension électrique. L’enjeu pour le distributeur est d’accompagner la transition énergétique en faisant évoluer les réseaux au meilleur coût pour la société. Grâce aux nouvelles technologies, un pilotage plus fin et plus réactif est possible, basé sur une meilleure connaissance de la consommation, de la production et de l’état du réseau. Cette « intelligence » permet d’éviter des surinvestissements en les dimensionnant à la pointe de la consommation, tout en garantissant la fiabilité du réseau, conformément au double objectif du service public confié à Enedis de performance
et de sécurité.
Les solutions « smart » qui se déploient portent sur des domaines tels que l’innovation pour le réseau, les flexibilités, l’intégration des énergies renouvelables avec, par exemple, la proposition par Enedis de solutions techniques d’auto consommation collective et individuelle en fonctionnement dans l’habitat collectif et bâtiments tertiaires, le stockage, la gestion des données ou les modèles économiques.
Enedis poursuit l’industrialisation de solutions de pointe dans les smart grids et met en œuvre, à partir d’un « socle réseau », des évolutions techniques du réseau : cela concerne l’ensemble des composantes du réseau avec des technologies numériques dans les postes sources (les PCCN, « Postes de Contrôle Commande Numérique », qui assurent la gestion centrale des automates de conduite du réseau, les FAR, « Fonctions d’Automatisation du Réseau », qui permettent de gérer l’insertion d’électricité de sources renouvelables), les postes de distribution (postes HTA/BT Smart), les capteurs sur le réseau et l’ensemble des outils SI (prévision, conduite, gestion prévisionnelle, Linky réseau, etc.).
Enedis va poursuivre en 2020 la modernisation du réseau, afin de faciliter l’accueil des énergies renouvelables et d’accompagner l’ensemble des acteurs du système électrique.
Le développement des systèmes de mesures couplées aux innovations numériques (Internet des objets) permettent d’accroître la collecte et l’analyse des données du réseau en vue d’en optimiser le pilotage. La blockchain ou l’intelligence artificielle offrent de nouvelles possibilités pour les gestionnaires de réseaux et l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, notamment en matière de traçabilité de la production à la consommation, de planification des opérations de maintenance du réseau ou d’anticipation des équilibres offre-demande.
Dans cette mouvance le programme numérique engagé depuis 2014 par Enedis est arrivé à maturité. Il est basé sur quatre volets : la gestion de l’infrastructure (télé-conduite, maintenance prédictive etc.), le dialogue avec l’externe, la gestion des données des compteurs et des capteurs, et la transformation sociale et culturelle de l’entreprise qui dote ses collaborateurs de nouveaux outils connectés aux systèmes d’information. Il permet notamment de délivrer de meilleurs services aux clients. Enedis s’est organisée pour traiter, exploiter, agréger les données collectées et les mettre à disposition des différents acteurs du système électrique (fournisseurs , gestionnaire de réseaux de transport, collectivités, nouveaux entrants) dans le respect des règles de confidentialité et de sécurité.
Les territoires se saisissent des questions de transition énergétique du fait des nouvelles prérogatives confiées en la matière aux collectivités territoriales par la loi. Cette appropriation se traduit par la mise en œuvre de politiques énergétiques locales, notamment au travers de l’adoption des plans climat air énergie territoriaux (PCAET), qui définissent des objectifs au niveau des agglomérations en matière de développement des énergies renouvelables, d’infrastructures de mobilité électrique ou de réduction de la consommation finale.
L’autoconsommation, l’autoproduction, la mobilité électrique, les compteurs intelligents, la gestion des données et l’optimisation en temps réel des réseaux représentent les nouveaux enjeux des distributeurs d’électricité vis-à-vis de tous les territoires, et en particulier des métropoles. C’est aujourd’hui devenu une réalité.
Enedis promeut la place nouvelle de « DSO » (opérateur de systèmes de distribution), facilitateur de la transition énergétique dans tous les usages et à toutes les échelles, y compris locales (ville, quartier etc.), non seulement en termes de réseaux mais aussi de données associées, et dont ont besoin les acteurs territoriaux et notamment les métropoles ayant l’ambition de devenir des smart cities.
(1) Les coûts à terminaison du programme ont été revus à la baisse, de 4 455 à 3 972 millions d’euros sur la période 2014-2021, après prise en compte des prix des derniers marchés de matériels (compteurs concentrateurs) et de prestation de pose signés.