1. Le Groupe, sa stratégie et ses activités

1.4.1.5.1 Production hydraulique en France

La production d’électricité réalisée par EDF à partir de son parc de centrales hydrauliques en France continentale a représenté 39,7 TWh en 2019 (pompage compris) soit 9 % de sa production totale d’électricité.

1.4.1.5.1.1 Le parc de production hydraulique d’EDF

L’hydroélectricité est la deuxième source de production électrique derrière le nucléaire et la première source d’électricité renouvelable en France. Cette filière est importante pour le système électrique à plusieurs titres, notamment en termes d’équilibre et de sécurisation du réseau.

Le parc hydraulique d’EDF SA(1) en France continentale comprend 432 centrales à fin 2019, avec un âge moyen de 75 ans(2) :

Centrales hydrauliques31/12/201931/12/2018
PUISSANCE MAXIMALE TOTALE (EN GW)

PUISSANCE MAXIMALE TOTALE

(EN GW)

31/12/2019

20,1

PUISSANCE MAXIMALE TOTALE

(EN GW)

31/12/2018

20,0

PRODUCTION TOTALE STEP COMPRISE*(EN TWH)

PRODUCTION TOTALE STEP COMPRISE

*(EN TWH)

31/12/2019

39,7

PRODUCTION TOTALE STEP COMPRISE

*(EN TWH)

31/12/2018

46,5

Consommation par pompage (en TWh)

Consommation par pompage (en TWh)

31/12/2019

6,3

Consommation par pompage (en TWh)

31/12/2018

7,3

*Ces valeurs correspondent à l’expression à une décimale de la somme des valeurs précises, compte tenu des arrondis.

Par ailleurs EDF exploite d’autres centrales dans le cadre de filiales rattachées soit à EDF SA soit à Edev. Ces ouvrages sont exploités avec les compétences et les savoir-faire du métier hydraulique d’EDF SA.

Au périmètre de la France continentale, les centrales se trouvent principalement dans les massifs montagneux des Pyrénées, des Alpes, du Massif Central et du Jura, ainsi que sur le Rhin. L’ensemble représente une puissance installée d’environ 20 GW (hors Outre-mer et Corse), soit 23 % de la capacité installée du parc d’EDF, pour une énergie productible annuelle d’une quarantaine de térawattheures.

Les différents aménagements hydrauliques sont conçus pour optimiser l’exploitation de la ressource en eau des vallées, dans le cadre d’une gestion multi-usages de l’eau (détaillée section 1.4.1.5.1.4 « les enjeux de la production hydraulique »). Du fait de la taille et de la variété de son parc, EDF dispose d’aménagements capables de répondre à tous les types d’usages souhaités, en base ou en pointe, qui offrent des leviers d’optimisation en raison de leur souplesse d’utilisation : des aménagements « au fil de l’eau », comme sur le Rhin, qui ne possèdent quasiment pas de capacité de stockage et produisent de l’énergie en fonction des apports d’eau du moment ; des éclusées avec une réserve d’eau de moyenne importance (plus faible que celle d’un lac), destinées à une utilisation ponctuelle en cours de semaine ou de journée pour couvrir les pointes de demande ; des aménagements de lacs (réservoirs saisonniers) situés dans les massifs montagneux (Alpes, Massif Central et Pyrénées) ; des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) qui permettent de pomper l’eau du bassin aval vers le bassin amont en période de prix faibles, de manière à constituer un stock qui sera utilisé pour produire de l’énergie en période de pointe (l’eau sera alors « turbinée » du bassin amont vers le bassin aval) ; une usine marémotrice sur la Rance qui, en utilisant le mouvement ascendant et descendant de la marée, fournit de l’électricité de manière très régulière.

Catégorie d’aménagementPuissance de turbinageProductible moyen sur 50 ans
Fil de l’eau

Fil de l’eau

Puissance de turbinage

3,6 GW

Fil de l’eau

Productible moyen sur 50 ans

16,5 TWh

Lac

Lac

Puissance de turbinage

8,2 GW

Lac

Productible moyen sur 50 ans

14,5 TWh

Éclusées

Éclusées

Puissance de turbinage

3,1 GW

Éclusées

Productible moyen sur 50 ans

8,1 TWh

Transfert d’Énergie par Pompage

Transfert d’Énergie par Pompage

Puissance de turbinage

5,0 GW

Transfert d’Énergie par Pompage

Productible moyen sur 50 ans

1,5 TWh

Marémotrice

Marémotrice

Puissance de turbinage

240 MW

Marémotrice

Productible moyen sur 50 ans

0,5 TWh

1.4.1.5.1.2 La sûreté hydraulique

La sûreté hydraulique est constituée de l’ensemble des dispositions prises lors de la conception des aménagements hydroélectriques et durant leur exploitation pour assurer la protection des personnes et des biens contre les dangers liés à l’eau et dus à la présence ou au fonctionnement des ouvrages. La sûreté hydraulique est la préoccupation majeure et permanente du producteur (voir section 2.2.4 « Performance opérationnelle » – facteur de risque « 4B atteinte à la sûreté hydraulique »). Elle comporte trois activités principales :

  • la maîtrise des risques liés à l’exploitation, par l’information auprès des usagers (campagnes de communication, information des intervenants en rivière, mobilisation d’hydroguides en période estivale) concernant les variations de niveau des plans d’eau ou de débit des cours d’eau à l’aval des ouvrages ;
  • la gestion des ouvrages durant les périodes de crues, pour assurer la sécurité des installations et des populations ;
  • la prévention du risque majeur que représente la rupture d’un ouvrage hydraulique, par la surveillance et la maintenance des ouvrages sous le contrôle des services de l’État. Parmi les barrages les plus importants, 67 d’entre eux font l’objet d’une procédure administrative particulière (« plan particulier d’intervention ») mise en œuvre par le préfet compétent.

EDF pratique une surveillance et une maintenance régulière des barrages, notamment par une auscultation continue.

De plus, pour chacun des 239 barrages classés A et B (selon la réglementation française issue du décret 2015-526 du 12 mai 2015 relatif aux règles applicables aux ouvrages construits ou aménagés en vue de prévenir les inondations et aux règles de sûreté des ouvrages hydrauliques, codifié dans le Code de l’environnement), une étude de dangers est réalisée tous les dix ans ou quinze ans (respectivement pour un barrage de classe A et un barrage de classe B). Ces études consolident une vision d’ensemble des ouvrages et des parades associées qui s’avèrent satisfaisantes(3), et incluent un diagnostic complet opéré avec des moyens subaquatiques ou une vidange de la retenue. Ces opérations sont effectuées sous le contrôle rigoureux des services de l’État. Depuis 2006, les programmes d’ingénierie du parc hydraulique en exploitation sur les volets sûreté et performance se poursuivent avec un fort niveau d’investissement, en assurant un pilotage particulier des opérations majeures à enjeux de sûreté en y apportant une visibilité nationale. L’objectif est la mise à niveau technique et la maintenance renforcée des ouvrages, afin de maintenir dans la durée un niveau élevé de sûreté hydraulique et de préserver les performances techniques du parc.

(1) EDF Hydro soit EDF SA en France continentale, hors filiales contrôlées ou non, y compris frontalières.
(2) Moyenne arithmétique.
(3) Pour en savoir plus, consulter le rapport 2019 de l’Inspecteur pour la sûreté hydraulique, disponible sur le site Internet d’EDF.