La sûreté d’exploitation des installations nucléaires est prise en compte dès la conception des ouvrages et fait l’objet d’un suivi régulier avec une politique de mobilisation du personnel et d’importants programmes d’investissements. La politique de sûreté nucléaire du Groupe est intégrée dans les formations applicables aux personnels d’EDF et de ses prestataires.
La sûreté nucléaire fait l’objet de contrôles internes (revues annuelles, plans de contrôles internes et audits de l’inspection nucléaire en France) et externes (peer reviews entre les entreprises membres de l’association WANO et audits OSART conduits par les experts de l’AIEA).
En France, la sûreté des installations nucléaires est contrôlée par l’ASN. Les événements sont classés sur une échelle à sept niveaux (de 1 à 7) suivant leur importance appelée échelle INES(1). Ceux sans conséquence pour la sûreté nucléaire sont nommés « événements de niveau 0 ». Depuis la mise en place en 1987 d’une échelle de ce type en France, aucun événement de niveau 3 (incident grave – très faible rejet à l’extérieur et exposition du public représentant une fraction des limites réglementaires) ou au-delà n’a eu lieu sur le parc nucléaire français.
La création d’un dispositif supplémentaire de gestion de crise, la Force d’Action Rapide Nucléaire (FARN), a également été retenue par l’ASN, à la suite d’évaluations complémentaires de sûreté réalisées par EDF après l’accident de Fukushima.
Comme en 2018, aucun événement majeur de sûreté ou de radioprotection n’est à déplorer en France.
En 2019, la Direction du Parc Nucléaire et Thermique d’EDF en France a déclaré 738 événements significatifs pour la sûreté (ESS) de niveau 0 sur l’échelle internationale INES, 87 ESS de niveau 1 et 3 de niveau 2.
Dans l’ensemble, les résultats 2019 sont en hausse par rapport à ceux obtenus en 2018, avec un nombre moyen d’événements non classés (niveau 0) en augmentation, à 12,72 ESS par réacteur, contre 10,05 en 2018, et un nombre moyen d’événements de niveau 1 par réacteur en légère augmentation, à 1,50 contre 1,27 en 2018.
Le nombre d’arrêts automatiques de réacteurs (AAR) atteint 0,53 AAR par réacteur (0,31 en 2018, 0,38 en 2017, 0,48 en 2016 et 0,66 en 2015).
Les résultats 2019 détaillés sur la sûreté nucléaire sont publiés dans le rapport annuel établi par l’Inspecteur Général de la sûreté nucléaire et disponibles sur Internet.
La mobilisation des acteurs de terrain a permis une amélioration continue des performances en matière de protection des personnels contre les effets des rayonnements ionisants. Ainsi, la dose collective annuelle moyenne de l’ensemble des intervenants, salariés d’EDF et d’entreprises extérieures, amenés à intervenir dans les centrales a été divisée par deux en moins de dix ans. En 2019, la dose collective moyenne est de 0,74 homme-sievert par réacteur (soit une dose collective de 43 hommes-sieverts en 2019). La dosimétrie collective en 2019 est en hausse par rapport à 2018 (38,8 hommes-sieverts) du fait d’un volume d’activité plus important (la dosimétrie/temps passé en zone reste stable). EDF poursuit de façon volontariste la démarche ALARA (As Low as Reasonably Achievable) de maîtrise de la dosimétrie collective parallèlement à un volume de travaux induits par le projet industriel sur le parc en exploitation en augmentation.
EDF souhaite en outre continuer à diminuer les expositions aux rayonnements en deçà de la limite réglementaire, fixée à 20 millisieverts sur 12 mois glissants pour le corps entier. Ainsi, tout au long de l’année 2019 et sur 12 mois glissants, aucun intervenant (salariés d’EDF et des entreprises prestataires) n’a été exposé à une dose individuelle supérieure à 14 millisieverts.
Pour les années à venir, compte tenu des niveaux déjà atteints, l’effort devra porter de préférence sur les centrales dont les résultats dosimétriques sont les moins bons, notamment en procédant à l’assainissement des circuits.
Le volume annuel moyen normatif de combustible nucléaire consommé par les réacteurs du parc EDF en France est d’environ 1 200 tonnes de combustibles (tonnes de métal lourd : uranium naturel enrichi, uranium de retraitement enrichi, plutonium), dont environ 1 080 tonnes de combustibles UNE (Uranium Naturel Enrichi), 110 tonnes de combustibles MOX (combustible fabriqué à partir du plutonium issu du retraitement) et 10 tonnes de combustible URE (uranium de retraitement enrichi).
Le cycle du combustible nucléaire regroupe l’ensemble des opérations industrielles menées en France et à l’étranger qui permettent de livrer le combustible pour produire de l’énergie en réacteur, puis d’assurer son évacuation et son traitement. Le cycle se décompose en trois étapes :
EDF coordonne l’ensemble des opérations du cycle du combustible. Celles de l’amont et de l’aval sont réalisées par des prestataires ou fournisseurs, généralement au travers de contrats pluriannuels. EDF acquiert l’essentiel des matières premières au stade de concentrés d’uranium (U3 O8), les transformations en produits plus élaborés étant confiées aux industriels du cycle à travers des contrats de service (fluoration, enrichissement et fabrication), et assure les opérations de cœur de cycle. EDF est propriétaire dans la plupart des cas et responsable du combustible et des matières intervenant aux différentes étapes du cycle.
(1) International Nuclear Event Scale.