En cohérence avec la transition énergétique, le Groupe fait de l’utilisation optimale des ressources naturelles consommées par sa chaîne de valeur, une composante essentielle de sa responsabilité d’entreprise et a inscrit cet axe dans sa politique de développement durable. L’électricité est un vecteur de transformation des économies par le développement de nouveaux usages qui apportent un meilleur confort en réduisant l’utilisation des ressources naturelles (mobilité électrique, nouveaux services énergétiques). Les principes de l’économie circulaire nourrissent la conduite managériale de l’entreprise et concernent de nombreux domaines au-delà de la seule gestion des déchets(1) notamment l’énergie, cœur de métier du Groupe, les ressources (voir section 3.3.2.2.4), les sols (voir section 3.3.2.2.3) et l’eau (voir section 3.3.2.2.1).
Des actions concrètes sont menées sur le terrain notamment dans le domaine de la récupération d’énergie au sein de nos process ou de ceux de nos clients mais également en favorisant le réemploi de nos matières et matériels dans le cadre de nos chantiers de construction ou de déconstruction du parc de production. La conception des installations par les entités d’ingénierie s’appuie sur des démarches d’écoconception intégrant l’empreinte environnementale tout au long du cycle de vie. EDF Renouvelables, qui étudie les impacts des technologies éolienne et solaire (de l’extraction des matières premières au démantèlement) porte une attention particulière sur la fin de vie des équipements et leur recyclabilité.
Le Groupe a mis en place depuis de nombreuses années des boucles vertueuses de réutilisation des produits liés aux installations thermiques et des matériaux utilisés lors des chantiers. Les cendres volantes de combustion, le gypse produit par les installations de désulfuration sont intégralement valorisés par toutes les installations de production thermique que ce soit en Europe (France,Grande-Bretagne) ou en Chine. Au total, des centaines de milliers de tonnes de cendres sont utilisées en technique routière ou en industrie cimentière. En France, la production thermique fossile d’EDF a produit 31 340 tonnes de cendres en 2019 et 113 971 tonnes ont été valorisées en filière ciment-béton (déstockage de stocks anciens).
Dalkia développe l’usage de déchets comme combustible, ce qui valorise en énergie une fraction de déchets biomasse non utilisée précédemment (résidus de coupes forestières). Les matériaux concernés par les travaux de construction sont très largement réemployés à l’exemple des chantiers suivants : chantiers Post-Fukushima des sites nucléaires, chantiers d’enfouissement (ÉS).
En France, afin de trouver d’autres leviers de valorisation de ces matières, le Groupe a engagé des travaux de recherche pour une meilleure valorisation des cendres, des sédiments et des boues et participe activement aux travaux de l’association RECORD pour développer des méthodes et des outils en relation avec d’autres industriels(2). EDF a participé avec l’association OREE, l’ADEME et le ministère de la Transition écologique à la rédaction du guide de la déconstruction. Les essais des années antérieures à la production hydraulique pour valoriser les sédiments en tant que sols se sont concrétisés par de hauts niveaux de valorisation en 2019. Dalkia Wastenergy participe activement à un projet de recherche appelé TERRACOTA de valorisation des Combustibles Solides de Récupération CSR soutenu par l’ADEME.
Les déchets dits conventionnels sont les déchets évacués dans l’année vers une filière extérieure. Les déchets stockés sur site en attente d’évacuation, les matériaux réemployés sur site (cas de terres et gravats) et les équipements faisant l’objet d’un réemploi (ventes, dons) ne sont pas comptabilisés. Ils ne comprennent pas les déchets radioactifs (voir section 3.3.2.2.5). Les cendres de charbon et le gypse issus du process font l’objet d’un bilan spécifique(3). Les déchets de construction et de déconstruction sont pris en compte dans le présent reporting lorsque leur gestion relève de la responsabilité du groupe EDF.
De par son modèle d’activité de la conception à la fin de vie, le groupe EDF génère des déchets lors des différentes phases de vie de ses actifs : phases de chantiers (construction, déconstruction, maintenance lourde), phases d’exploitation (process et maintenance), mais aussi déchets des activités tertiaires. Dans sa politique de développement durable, le groupe EDF s’engage à éviter de produire des déchets issus de ses installations et activités. Appuyée par le système de management environnemental, la gestion des déchets conventionnels s’inscrit dans le cadre de la réglementation en vigueur, respecte leur hiérarchie de gestion et privilégie la réduction à la source notamment par la réparation, le réemploi, le recours aux produits éco-conçus et aux eco-produits, le tri, la valorisation matière.
Les entités et sociétés du Groupe sont engagées dans une démarche de progrès permanent, fondée sur la conviction que le « meilleur déchet » est celui qui n’est pas produit. Elles disposent de plans d’actions visant à limiter la production de déchets et intégrés dans les programmes d’action des systèmes de management (EDF, ÉS, Dalkia, Luminus, EDF Energy) avec des indicateurs associés (quantité de déchets évités, économies réalisées sur la gestion des déchets, quantité d’équipements réemployés, etc.). Plusieurs leviers d’action sont utilisés : des procédures internes (anticipation des chantiers : schémas d’organisation de la gestion des déchets systématiquement élaborés préalablement à tout chantier important de construction, de déconstruction ou de maintenance, conventions de vente ou dons pour réemploi), des prescriptions dédiées dans les cahiers des charges, des solutions techniques innovantes (séparation eau/huile des effluents hydrocarburés, décapage de l’amiante), de nombreuses actions de sensibilisation du personnel et des prestataires (communication, formations, guide de prévention déchets comportant de nombreuses bonnes pratiques, e-learning), des démarches de réduction de la dangerosité des déchets avec la limitation de l’utilisation de produits dangereux (voir section 3.1.2.4.4).
Un « Concours prévention déchets » en place depuis 2011 et élargi à l’ensemble du Groupe depuis 2016 recense les bonnes pratiques. Les activités de réemploi en interne Groupe ou avec l’externe se développent fortement en lien avec les cessations d’activité d’unités de production (thermique) et avec l’appui d’outils de mise en relation.
En complément de la prévention, la politique environnementale du Groupe vise à améliorer la valorisation des déchets produits par les actions suivantes : développer la réutilisation des pièces et matériels notamment lors des déconstructions ; trier efficacement les déchets et les envoyer dans des filières de valorisation ou des filières dédiées (Contrats PV Cycle ou First Solar d’EDF Renouvelables pour les panneaux en fin de vie, location des matériels informatiques à la DSP) ; développer des partenariats avec des acteurs du recyclage (RECYLUM pour Citelum, Ateliers du Bocage pour les cartouches d’imprimante) ; mettre en œuvre des pré-traitements sur site de différents déchets, afin de limiter le volume de déchets dangereux produits et de favoriser la valorisation de la fraction restante (concentration des hydrocarbures).
La politique de développement durable d’EDF a fixé un objectif de valorisation de l’ensemble des déchets de 90 % pour l’ensemble du Groupe d’ici 2021. Les résultats se maintiennent à des niveaux élevés.
Gestion et valorisation des déchets conventionnels (groupe EDF) | 2019 | 2018 | 2017 |
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Volume déchets industriels conventionnels évacués en voie de valorisation (en tonnes) | Volume déchets industriels conventionnels évacués en voie de valorisation (en tonnes) 2019 631 367 | Volume déchets industriels conventionnels évacués en voie de valorisation (en tonnes) 2018 414 627 | Volume déchets industriels conventionnels évacués en voie de valorisation (en tonnes) 2017 518 591 |
Taux de valorisation déchets (%) – groupe EDF | Taux de valorisation déchets (%)– groupe EDF 2019 92,4 | Taux de valorisation déchets (%)– groupe EDF 2018 87,1 | Taux de valorisation déchets (%)– groupe EDF 2017 85,0 |
Taux de valorisation déchets (%) – EDF | Taux de valorisation déchets (%)– EDF 2019 96,9 | Taux de valorisation déchets (%)– EDF 2018 92,4 | Taux de valorisation déchets (%)– EDF 2017 93,0 |
Taux de valorisation déchets (%) – EDF UK | Taux de valorisation déchets (%)– EDF UK 2019 78,5 | Taux de valorisation déchets (%)– EDF UK 2018 95,7 | Taux de valorisation déchets (%)– EDF UK 2017 96,8 |
(1) Concernant le gaspillage alimentaire, EDF ne considère pas cette information comme une information significative. Au regard de son analyse de matérialité, EDF n’estime pas matérielles les informations liées aux modifications de l’article L. 225-102-1 du Code de commerce, s’agissant de la précarité alimentaire, du bien-être animal et de l’alimentation responsable, équitable et durable.
(2) Parmi les nombreux exemples, citons la fourniture gratuite des eaux tièdes de la centrale de Gravelines à la ferme aquacole Aquanord, où grâce à l’installation de canalisations récupérant l’eau tiède dans le canal, la ferme aquacole en reçoit 10 m3 par seconde, sans système de chauffage d’eau (voir guide EDF économie circulaire et territoires, 2020).
(3) Compte tenu des quantités produites et des débouchés qui permettent leur valorisation (filière cimentière principalement).