3. Performance extra-financière

3.3.2.1.6 Contribuer à la mise en œuvre des politiques publiques
Espaces protégés ou d’espèces menacées (1)

En Europe, plusieurs sites EDF contribuent aux objectifs de préservation de zones Natura 2000 et participe à la mise en œuvre des contrats Natura 2000. Le Groupe participe à des programmes Life +, notamment EDF pour le Desman des Pyrénées (2014-2019), Luminus sur les poissons migrateurs, ou le gestionnaire de réseau de distribution Enedis avec le Life Gypconnect 2015-2021.

En France, le Groupe contribue à plusieurs plans nationaux d’action en faveur du Gypaète barbu, de l’Apron du Rhône, de l’Aigle de Bonelli, et participe aux déclinaisons régionales de ces plans tels que le plan Loutre d’Europe en région Centre, l’Angélique des estuaires, ou celui sur les odonates, qui fait par ailleurs l’objet d’une thèse soutenue en 2018.

En matière de sensibilisation du grand public

Au-delà de la fête de la nature(2), le Groupe participe à d’autres actions volontaires, dans le cadre des politiques de mécénats. Au Brésil, EDF Norte Fluminense poursuit son action débutée il y a 10 ans avec l’association Mico Leao Dourado pour préserver une forêt pluviale atlantique : reforestation de la forêt du bassin-versant, habitat du Tamarin-lion doré. En 2019, l’entreprise prolonge son partenariat pour agir sur un volet en agro foresterie. Depuis le démarrage du projet, près de 10 hectares de forêts et systèmes agro forestiers ont été reboisés avec le support direct d’EDF Norte Fluminense ; en France, EDF soutient la « liste rouge » des espèces menacées en France élaborée par l’UICN France et le Muséum national d’Histoire naturelle. En Guadeloupe, EDF contribue au projet de création d’une aire marine éducative au bassin de Montal de la ville du Moule.

3.3.2.2 EDF, entreprise responsable à l’égard du capital environnemental
3.3.2.2.1 Eau

Eau propre et assainissement

Énergie propre et d'un coût abordable

Industrie, innovation et infrastructure

Messures relatives à la lutte contre les changements climatiques

Vie aquatique

La demande mondiale en énergie et en eau croît dans un contexte de changement climatique exacerbant la dépendance de l’un envers l’autre. L’eau est nécessaire à la production de la plupart des énergies. Il s’agit d’un enjeu identifié dans la matrice de matérialité comme un enjeu significatif. En tant que gestionnaire et utilisateur majeur de l’eau, EDF doit protéger, gérer et partager l’eau au sein des territoires dans lequel il agit en intégrant pleinement la dimension très locale de l’eau. Le groupe EDF a intégré le risque « eau » dans sa politique de gestion des risques y compris lors de décisions d’investissement.

3.3.2.2.1.1 Utilisation responsable de l’eau

En France métropolitaine, les barrages exploités par EDF permettent le stockage de plus de 7 milliards de mètres cubes. À l’échelle du Groupe, environ 50 km3 d’eau (dont eau de mer) sont prélevés pour le refroidissement des moyens de production thermique dont 99 % sont restitués dans le milieu naturel et réutilisables presque instantanément, ce qui fait d’EDF un important pré leveur mais un faible consommateur d’eau.

La politique Développement Durable du Groupe intègre une exigence sur l’eau : « Gérer l’eau de manière intégrée, solidaire et durable » et se traduit par un indicateur spécifique : « Chaque site produisant de l’énergie prévoira, évaluera et rendra compte de la sout en abilité de son usage de l’eau en utilisant une méthode interne EDF (dans l’attente d’une méthode internationale reconnue) ». Le Groupe a mobilisé un groupe de travail interne afin de définir des indicateurs de soutenabilité des usages de l’eau, permettant d’alimenter le dialogue avec les parties prenantes. Ces indicateurs, peuvent, selon le contexte, refléter la relation à l’eau d’un aménagement ou d’un ensemble d’aménagements sur un bassin-versant. Chaque année, un montant conséquent de plusieurs millions d’euros est consacré à la R&D dans le domaine de l’eau, ce qui s’est traduit en 2019 par le lancement du projet Visi’Eau, couvrant différents axes de recherche de la source froide à la modélisation hydrologique d’un bassin-versant, sur 4 ans, pour un montant de 9 millions d’euros.

Par ailleurs, EDF est directement impliqué, en tant que représentant de l’UFE à Eurelectric, aux groupes de travail de la Commission européenne sur la directive-cadre sur l’eau, ainsi que dans différentes associations ou groupes de travail internationaux sur l’eau (Conseil d’administration de l’IHA, Conseil d’administration du Partenariat français de l’eau, membre du conseil mondial de l’eau…). Cela permet d’observer et d’anticiper les tendances mondiales et régionales sur les enjeux autour de l’eau.

Maîtrise des prélèvements et de la consommation d’eau

L’exposition des moyens de production du Groupe au stress hydrique a été évaluée par différents outils (Baseline water stress, Aware…), et reste limitée (3).

L’essentiel du prélèvement d’eau de ses installations se fait en France 81 % et au Royaume-Uni 17 % dans des zones où il n’y a pas de stress hydrique permanent ; les installations nucléaires et thermiques sont majoritairement implantées en bord de mer (et n’utilisent donc pas d’eau douce). Dans les situations où un risque potentiel ponctuel a été identifié, des mesures adaptées ont été prises à la conception ou pendant l’exploitation. Ainsi, le réservoir de Lunax a été construit dès l’origine en amont de la centrale nucléaire de Golfech pour pallier un déficit possible d’eau de la Garonne utilisée pour son refroidissement en période de sécheresse aggravée. En 2019, Golfech a été arrêté quelques jours en période de canicule, non pas pour des questions de débit, mais à cause des températures élevées du fleuve (atteinte des limites réglementaires). Le stress hydrique et son évolution est un paramètre regardé avec attention pour le criblage de tout nouveau projet présenté en CECEG. En termes de production hydraulique, certains réservoirs sont situés en amont des bassins en situation de stress hydrique et sont donc régulièrement sollicités pour des opérations de soutien d’étiage. EDF Hydro réévalue tous les 5 ans le productible de ces sites en prenant en compte l’évolution de l’hydrologie et des températures du fait du changement climatique.

Globalement, 66 % de l’eau prélevée à des fins de refroidissement pour le Groupe est issue du milieu marin ou estuarien, sans contrainte de disponibilité de ressource. Cette part s’élève à près de 60 % en France, à plus de 99 % au Royaume-Uni et à près de 91 % en Italie.

Les prélèvements d’eau du Groupe sont en sensible baisse (- 7 %) par rapport aux 3 années précédentes mais les prélèvements d’eau douce restent stables. La quantité d’eau douce prélevée dans les nappes phréatiques est marginale, environ 2 hm3 soit 0,01 % de l’eau douce prélevée en surface. De même, l’utilisation de l’eau municipale n’est utilisée que pour certaines eaux de process mais pas pour les systèmes de refroidissement et est donc négligeable (< 0,1 %).

Près de 99 % des volumes d’eau prélevés sont restitués au milieu naturel. Conformément aux réglementations locales en matière de prises d’eau et de rejets, les sociétés du Groupe mettent en œuvre, via le SME, les moyens nécessaires au respect des conditions de quantité et qualité d’eau ; elles mettent en place, en concertation avec les parties prenantes, des mesures adaptées aux situations climatiques exceptionnelles. EDF assure une surveillance de paramètres indicateurs de la qualité des écosystèmes terrestre et aquatique (pH, température, conductivité, O2, etc.) autour des sites, y compris les nappes souterraines. Les résultats de cette surveillance sont transmis aux administrations et utilisés dans des documents ou supports destinés au public. Il n’y a pas eu d’événement environnemental à enjeu concernant
l’eau en 2019.

Le volume d’eau évaporée(4) en valeur absolue (486 hm3) est en baisse de 3 %, et, comme pour les prélèvements, cette baisse est principalement due au mix énergétique utilisé (baisse de la production nucléaire de 4 %), l’essentiel de ce volume se fait en France (95,7 %) et au Royaume-Uni (2,1 %). La consommation spécifique d’eau évaporée par kilowattheure d’électricité produite, également appelée intensité eau, est stable avec 0,87 l/kWh en 2019 contre 0,86 en 2018.

(1) Ces actions sont réalisées sur des espèces identifiées en fonction de leur statut et de leur dépendance ou proximité 
à nos ouvrages.
(2) Voir section 3.1.2.4.7 « La formation et la sensibilisation au développement durable », sensibilisation des publics externes.
(3) Seuls 3 sites de production thermique à flamme sont situés en zone de stress hydrique (arrêtés préfectoraux sécheresse promulgués quasiment chaque année) où des mesures adéquates d’économies d’eau ont été prises sans impact sur le productible.
(4) Dont 99,5 % d’eau douce.