3. Performance extra-financière

Agir pour une approche positive de la biodiversité
Continuité écologique en milieu aquatique (1)

En France, dans le cadre de la mise en œuvre de la continuité écologique (action 39b du plan national biodiversité) :

  • pour les activités hydroélectriques : entre 2013 et 2017, près de 120 diagnostics piscicoles et/ou sédimentaires ont été réalisés pour préciser les enjeux de continuité écologique site par site. Sur le volet piscicole, entre 2013 et 2019, 48 ouvrages de franchissement piscicole ou arasements ont été mis en œuvre sur des sites à enjeux (cours d’eau classés « liste 2 » et Rhin). 218 ouvrages de franchissement piscicole (montaison/dévalaison) sont désormais fonctionnels à EDF Hydro ;
  • sur le site emblématique de Poutès (Allier), après un processus de concertation renouvelé, l’avenant à la concession a été signé en 2018 par le Préfet de Haute Loire. Les travaux de reconfiguration de l’ouvrage ont été engagés en 2019. Ce projet optimisé permettra ainsi une production équivalente au projet initial tout en minimisant l’investissement et en présentant un gain écologique important avec un accès à 60 % des frayères du saumon de l’Allier, branche génétique unique du saumon atlantique ;
  • EDF réalise les études pour un arasement prochain dans de bonnes conditions de la Roche qui Boit sur la Sél une dans la Manche. Après l’arasement du barrage de Vezins par l’État en 2019, cette opération devrait contribuer à la restauration complète des fonctionnalités naturelles du fleuve, l’ouvrant à la reconquête parles poissons migrateurs amphi halins (saumons, anguilles, aloses, lamproies).

Luminus a initié un programme ambitieux visant à mesurer et réduire la mortalité des poissons migrateurs du fait des turbines hydrauliques. Financé à hauteur de 2 millions d’euros par la Commission européenne, dans le cadre des programmes Life, pour un coût total de 5 millions d’euros, le programme Life4Fish vise à modéliser les trajectoires de migrations, mettre en place des dispositifs répulsifs comme des barrières électriques ou à bulles et des dispositifs adaptés pour faciliter le passage des poissons. Le programme prévoit en parallèle l’installation d’un nouveau type de turbine à très faible impact pour les poissons migrateurs sur le site hydro-électrique de Monsin dont la rénovation a débuté en 2019.

Continuité écologique en milieu terrestre (2)

Les sites de production hydraulique de Kembs et de Romanche-Gavet ont fait l’objet d’importantes opérations de restauration écologique qui ont contribué à la reconstitution et au renforcement des continuités écologiques terrestres, en cohérence avec les habitats naturels proches (ex : Petite Camargue alsacienne). La R&D d’EDF, qui s’intéresse au sujet depuis plusieurs années, a testé différents outils de modélisation numérique des continuités écologiques sur site. Les résultats on tété partagés avec le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Une étude est actuellement en cours sur la région Île-de-France afin de développer une approche territoriale caractérisant notamment l’insertion des sites au regard des trames vertes.

Corridors écologiques empruntés par les espèces nocturnes (3)

Sur l’île de la Réunion, en partenariat avec la SEOR et le parc National, EDF poursuit l’expérience « nuit sans lumière » (25 nuits) pendant la période de reproduction des Pétrels (modification des spectres et direction des éclairages de la centrale de Port Est et des bâtiments publics des communes voisines, coupures programmées la nuit, etc.).

Préservation et restauration des milieux (4)

L’entreprise gère les espaces naturels intégrés à son foncier, en partenariat avec des associations locales : elle met notamment en œuvre des pratiques agro environnementales comme des fauches tardives ou de l’éco pâturage ; une partie du foncier est affectée aux espaces de protection ou de reconstitution de la biodiversité, au travers de plans de gestion dont les objectifs sont adaptés aux enjeux des sites.

À Kembs, en pleine Réserve naturelle nationale de la Petite Camargue Alsacienne, sur 100 hectares anciennement dédiés à la culture du maïs, EDF a réalisé en 5 ans (dont un an de travaux de terrassement) une opération de renaturation écologique de grande ampleur : la restauration d’un bras de rivière sur plus de 7 kilomètres, donnant ainsi naissance à une nouvelle rivière en Alsace, et la reconstitution d’un ensemble de milieux naturels, humides et secs, qui ont permis l’accroissement de populations et le retour de certaines espèces d’insectes, d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères. Des suivis naturalistes et actions de gestion, notamment pour la limitation des espèces exotiques envahissantes, sont conduits et seront intégrés au plan de gestion de la Réserve naturelle de la Petite Camargue. Un bilan écologique complet de cette exceptionnelle opération de renaturation est en cours de finalisation. Dans le cadre du projet de développement Romanche Gavet, les emprises temporaires du chantier pour la construction du barrage ont été réhabilitées sur une dizaine d’hectares par des techniques de génie écologique qui utilisent des végétaux locaux. L’opération s’est faite avec l’appui de partenaires tels que le CBNA et l’Irstea. Cette expérience de restauration écologique devrait se déployer sur les opérations similaires.

Espèces exotiques envahissantes

La détection des espèces exotiques envahissantes est réalisée de manière systématique sur les sites nucléaires et thermiques. Cet enjeu est ainsi intégré dans les projets par des actions avec les partenaires (collectivités, contrats de rivières, etc.). EDF est partenaire du programme « Végétal local » porté par la Fédération des conservatoires botaniques nationaux. Il promeut l’utilisation systématique de plantes sauvages d’origine locale dans les travaux d’aménagement, de renaturation des espaces, d’entretien des espaces verts, etc. Les espèces locales constituent une barrière naturelle contre les espèces exotiques envahissantes et améliorent les fonctionnalités écologiques du milieu. En 2018, EDF a réalisé une vidéo de promotion de la démarche « végétal local » disponible sur Internet. Sur le parc solaire d’Aramon, EDF et EDF Renouvelables expérimentent la reprise de semences locales dans le cadre d’un projet de végétalisation. S’agissant des produits phytosanitaires, voir la section 3.3.2.2.3 « Sols ».

3.3.2.1.4 Innover pour la biodiversité

Depuis plus de 30 ans, EDF s’est doté d’une R&D dédiée travaillant sur l’environnement, en partenariat avec des organismes externes. Le programme de recherche en matière de biodiversité mobilise 21 millions d’euros sur 2018-2021, 25 chercheurs et techniciens et de nombreux partenaires. Leurs travaux améliorent les pratiques de l’entreprise pour la biodiversité et contribuent à la connaissance scientifique (publication de thèses, 25 publications scientifiques produites depuis 2018).

3.3.2.1.5 S’engager dans un processus participatif et ouvert

Le groupe EDF cherche à comprendre et à répondre aux attentes de ses parties prenantes. Il s’implique dans les instances locales de gouvernance de la biodiversité : Comités de bassin, Comités de rivière et Comités régionaux de biodiversité pour la France. EDF a développé une politique de coopération avec des partenaires associatifs, scientifiques et institutionnels, qui ont un fort ancrage territorial et une expertise biodiversité. EDF participe par exemple aux réflexions des think tanks (OREE, EPE, le CILB ou le Business & Biodiversity Offsets Programme, BBOP) et au groupe de travail B4B + de la CDC Biodiversité sur la définition du global biodiversity score ; au Royaume-Uni, EDF Energy collabore depuis plus de 20 ans avec le Suffolk Wildlife Trust à Sizewell et avec le Wildlife Trust Natural England à Dungeness ; en France, les partenaires historiques de l’entreprise sont privilégiés avec les grands acteurs du secteur : Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Réserves naturelles de France (RNF), Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN), Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels (FCEN), Société d’Étude et de protection des mammifères (SFEPM), Conservatoire du littoral, UICN International. Au total, ces ont plus de cent partenariats noués avec des associations ou des organismes de recherche tels que l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) et l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer). Localement, de nombreux partenariats visent à aider les sites dans leur démarche menée en faveur de la biodiversité. Le partenariat avec la Fédération nationale de la Pêche en France (FNPF) se poursuit via le financement et le pilotage d’actions en faveur des milieux aquatiques (1 convention cadre et près de 50 conventions locales avec les fédérations départementales). Ces partenaires sont régulièrement réunis en séminaire de manière à entretenir une dynamique collective en faveur de la démarche biodiversité d’EDF. En 2018, les partenaires ont participé à la rédaction de la feuille de route biodiversité d’EDF lors d’un séminaire de 2 jours réunissant une cinquantaine de personnes.

(1) En France, on parle de « trame bleue ».
(2) En France, on parle de « trame verte ».
(3) En France, on parle de « trame noire ».
(4) GRI G4 EN 13 – disclosure 304-4.