3. Performance extra-financière

EDF développe des projets « off-grid » visant la fourniture de services électriques à des particuliers ou des très petites entreprises, pour l’essentiel en Afrique, avec ZECI en Côte d’Ivoire, ZEGHA au Ghana, BBETO au Togo, Sun Culture (pompage solaire) au Kenya et KES en Afrique du sud. EDF permet aujourd’hui de fournir l’énergie (8 à 10 MW installés) à plus de 500 000 personnes et ambitionne de multiplier ce chiffre par 4 sur les 3 prochaines années. Cette fourniture d’énergie s’accompagne de la fourniture d’équipements (lampes, radios, ventilateurs, télévisions) « basse consommation » permettant un usage maîtrisé de cette dernière. La filière travaille également sur de nouveaux produits permettant de répondre aux besoins des populations dont notamment les pompes solaires (permettant aux populations de s’affranchir de leur pompe à gazole), les kiosques solaires ou encore les mini-grids (voir section 1.4.5.3.9 « Off Grid – Énergie hors réseaux »).

Toujours en Afrique, EDF a initié les prix EDF Pulse Africa afin de soutenir la dynamique entrepreneuriale en identifiant de nouveaux partenaires potentiels pour le développement de projets énergétiques et en stimulant le développement d’offres innovantes répondant aux enjeux énergétiques du continent. En 2019, pour s’assurer du meilleur sourcing de projets possible, une campagne de présélection nationale, EDF Pulse Africa Tour, a été organisée dans 7 pays Africains (Afrique du Sud, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Maroc, Sénégal et Togo). Au final EDF Pulse Africa 2019 a attiré 536 projets de 26 pays d’Afrique. Les cinq lauréats ont remporté une dotation financière, un conseil opérationnel et financier, des partenariats de développement de projets avec des incubateurs basés dans les pays africains et un accès à l’écosystème d’innovation d’EDF dont la R&D, les labos de créativité internes d’EDF et EDF Pulse Croissance (incubateur et corporate venture d’EDF dédié aux start-up).

Par ailleurs, la plupart des grands projets d’EDF, a fortiori en Afrique et en Asie, ont notamment pour objectif d’améliorer l’accès à l’énergie aux échelles locale, régionale et nationale. Ainsi, les travaux préparatoires à la construction de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal au Cameroun ont commencé en 2019. Ce projet de barrage hydroélectrique répond à la demande d’électricité croissante du pays avec une solution bas carbone durable, et un coût de l’électricité produite très compétitif. Nachtigal constitue une priorité nationale pour sécuriser le système électrique du Cameroun. Au Myanmar, le projet Shwe Li 3 fait actuellement l’objet d’études approfondies en matière d’impacts et de risques environnementaux, sociaux et sociétaux. L’enjeu de l’accès à l’énergie est déterminant dans le positionnement du groupe EDF sur ce projet. En Guyane, EDF apporte son appui au programme d’électrification des écarts du Haut maroni via des centrales de production hybride associant un système photovoltaïque, des batteries de stockage et un moteur diesel en complément (sauf à Pidima, sans moteur diesel). Le fonctionnement projeté vise un objectif de couverture annuelle en énergies renouvelables de 70 % (voir section 1.4.4.3 « Systèmes énergétiques insulaires »).

3.3.2 EDF, entreprise responsable à l’égard de l’environnement

3.3.2.1 EDF, entreprise responsable à l’égard de la biodiversité (ORE n° 6)

Vie aquatique

Vie terrestre

Depuis plusieurs décennies, le Groupe a fait de la biodiversité un enjeu majeur, car, la plupart de ses installations industrielles se situent dans des zones protégées ou à leur proximité. EDF est ainsi un propriétaire foncier et un gestionnaire de ressources naturelles de première importance. Mieux connaître ce patrimoine, réduire les impacts des activités, et enrichir la biodiversité locale sont des axes de performance pour ces sites industriels. L’importance de l’enjeu explique que le Groupe se soit engagé en faveur de la biodiversité dès les années soixante-dix, avec par exemple la création en France d’un laboratoire national sur les questions d’hydro écologie, et l’établissement dès 2006 d’une politique Biodiversité.

Les pressions qu’exerce l’entreprise sur la biodiversité concernent principalement(1) l’eau et la biodiversité aquatique : les ouvrages de production hydraulique (centrales, barrages et prises d’eau) modifient la biodiversité à l’amont des ouvrages en cas de retenues, et à l’aval, car ils contribuent à la fragmentation des espaces et influent sur les débits des cours d’eau. L’impact des ouvrages thermiques est plus limité ; l’artificialisation et la fragmentation des habitats naturels terrestres : elles résultent de l’emprise terrestre des sites et des projets ; le compartiment aérien (oiseaux et chauve-souris) : sont en cause les réseaux aériens de distribution, les parcs éoliens et l’éclairage public.

Pour mieux apprécier les risques et les opportunités liés aux impacts et aux dépendances de l’activité de l’entreprise sur les écosystèmes, EDF a expérimenté la méthode de l’Ecosystem Services Review (ESR)(2). Cette démarche d’amélioration continue (3) a valu à plusieurs sociétés du Groupe une reconnaissance de leurs actions : au Mexique, Citelum a été reconnu par le COEBIO (Conseil qui distingue les entreprises responsables en matière de bioéthique) ; au Royaume-Uni, EDF Energy est l’une des 5 entreprises à avoir répondu au standard Wildlife Trusts’ Biodiversity Benchmark sur de multiples sites ; en France, EDF a vu son engagement dans la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) reconnu par le ministère en charge de l’écologie pour la période 2014-2017. Construit avec les partenaires d’EDF, cet engagement s’est traduit par de grandes orientations et des actions concrètes mises en œuvre en faveur de la biodiversité.

3.3.2.1.1 L’engagement d’EDF en faveur de la biodiversité

L’engagement d’EDF consiste, à terme, à générer des impacts positifs pour la biodiversité, sans se limiter à sa seule connaissance. Cet objectif qui engage l’ensemble du Groupe concerne l’ensemble du cycle de vie des installations, depuis l’étude des projets, jusqu’à la fin de vie des installations en passant par la construction et l’exploitation. Il s’étend à l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris les politiques d’achats et les relations avec les fournisseurs et sous-traitants.

Le Groupe entend développer une approche positive de la biodiversité, en améliorant ses pratiques et en évitant au maximum des dommages irréversibles sur la nature. Pour cela, il nous faut aller au-delà d’une approche centrée sur la seule réduction des impacts des activités industrielles sur les écosystèmes. En 2018, l’engagement du Groupe dans l’initiative act4nature précise les modalités de déploiement de cet engagement. Il se compose de 5 grands objectifs : mobiliser ses entités, connaître les enjeux biodiversité et mettre en œuvre des actions concrètes, innover pour la biodiversité, s’engager dans un processus participatif et ouvert, contribuer aux politiques publiques.

3.3.2.1.2 Mobiliser toutes les entités du Groupe

L’engagement d’EDF en faveur de la biodiversité mobilise l’ensemble de l’entreprise, de ses métiers, de ses salariés, de ses activités et de ses projets. Le management en faveur de la biodiversité est certifié via le SME (voir section 3.1.2.4.2 « Le système de management de l’environnement »).

Formation et sensibilisation

Chaque société pilote ses formations et ses actions de sensibilisation internes en faveur de la biodiversité. Ces formations sont souvent réalisées avec le concours de partenaires associatifs naturalistes. En France, huit guides métiers ont été élaborés, rédigés au plus près des enjeux biodiversité propres à chaque activité opérationnelle. Des formations sont organisées aussi bien au niveau national que dans les entités.

Éviter, Réduire, Compenser (4)

Le Groupe applique les principes de la mitigation hierarchy (5) ou la réglementation ad hoc du pays d’implantation qui est parfois plus exigeante (notamment en Europe) : ainsi, en France, les sociétés du Groupe appliquent la doctrine ERC (Éviter, Réduire, Compenser) pour la totalité des projets et des ouvrages en exploitation. Les pratiques de l’entreprise en la matière ont été confrontées aux recommandations internationales promues par le BBOP (1). En effet, la loi biodiversité de 2016 impose que « les mesures de compensation visent un objectif d’absence de perte nette, voire de gain de biodiversité ». C’est ce que le groupe EDF applique sur le territoire français. Au Royaume-Uni, EDF Energy s’est donné pour objectif d’atteindre un impact positif net sur la biodiversité avant 2030.

(1) Méthode développée par le World Resource Institute (WRI) et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD).
(2) Indicateur GRI : G4 – EU 13.
(3) L’action en matière de biodiversité est certifiée via le Système de Management de l’Environnement (SME), voir section 3.1.2.4.2.
(4) Principe du PS6 de l’IFC : performance standard 6 du cadre de référence de l’International Finance Corporation (société financière internationale, structure de la banque mondiale) dédié à la conservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles vivantes.
(5) Il s’agit d’un outil d’aide à la gestion des risques en matière de biodiversité.