Dès 2017, Le groupe EDF s’est engagé dans la coalition Powering Past Coal Alliance qui promeut dans le cadre de l’Accord de Paris la sortie du charbon dès 2030 dans les pays Européens, et avant 2050 pour le reste du monde. En 2020, EDF s'engage à sortir de la production à base de charbon d'ici 2030 toutes zones géographiques confondues.
Concernant les dernières unités charbon exploitées par le Groupe : La centrale du Havre sera mise à l’arrêt au printemps 2021 ; la centrale de Cordemais étudie sa conversion à la biomasse (projet ECOCOMBUST) à partir de 2022 ce qui permettrait une réduction des émissions directes de gaz à effet de serre de l’installation d’un facteur 5 pour un fonctionnement en pointe à partir de pellets, jusqu’en 2026. La centrale de Cottam (Royaume-Uni) a fermé en 2019 après plus de 50 ans d’exploitation.
La production d’électricité et de chaleur à partir de charbon représente en 2019 moins de 1 % de la production totale du groupe EDF. À noter que, sur la période 2010-2018, EDF a également fermé toutes ses chaudières fioul de forte puissance, correspondant à une capacité installée de 5 200 MWe.
L’atteinte de la neutralité carbone au niveau des pays comme des entreprises ne pourra se faire sans le déploiement de nouvelles solutions technologiques. A titre d'exemple le groupe EDF développe des compétences sur le captage de CO2 depuis plus de 10 ans, à travers l’implication dans des projets de recherche internationaux mais aussi avec la construction et l’exploitation d’un pilote de captage sur le site du Havre. Ce démonstrateur de 22 millions d’euros (co-financé à 25 % par l’ADEME) a capté 1 900 tonnes de CO2 et a permis de caractériser la faisabilité technico-économique de plusieurs procédés. Le groupe EDF maintient également une veille active sur les technologies qui pourraient créer une rupture dans ce domaine.
Le groupe EDF travaille par ailleurs en permanence à optimiser les performances énergétiques et environnementales de son parc thermique, de façon à réduire ses émissions de CO2, mais aussi à rendre plus de services au système électrique qui doit intégrer une quantité toujours plus importante d’énergie renouvelable intermittente et non pilotable.
La France s’est fixée des objectifs ambitieux de décarbonation et d’indépendance énergétique des territoires insulaires dans le cadre de leur PPE (autonomie énergétique des territoires d’Outre-mer en 2030, et de la Corse en 2050). Les installations thermiques (principalement moteurs) jouent actuellement un rôle important dans ces zones non interconnectées. EDF SEI et EDF PEI s’inscrivent pleinement dans les objectifs de transition énergétique notamment à travers les actions suivantes :
Dalkia, filiale du groupe EDF spécialisée dans les services énergétiques, s’est fixé l’objectif d’atteindre un taux d’énergie renouvelables et de récupération dans son mix énergétique de 50 % à l’horizon 2022. Ce taux est de 40 % en 2019. Cet engagement se traduit par le développement de l’utilisation de la biomasse (bois énergie, fraction biodégradable des ordures ménagères, biogaz), de la récupération de chaleur fatale et de la géothermie, en s’appuyant sur les filiales spécialisées Dalkia Wastenergy et Dalkia Biogaz. Dalkia a par ailleurs permis à ses clients de réaliser 6,7 TWh d’économies d’énergie et a ainsi évité l’émission de 4,3 millions de tonnes de CO2 équivalent.
Outre le CO2, les autres gaz à effet de serre pris en compte dans le bilan d’émission du groupe EDF sont le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2 O) et l’hexafluorurede soufre (SF6). Les autres émissions résiduelles de gaz à effet de serre représentent environ 1,6 % du total du scope 1 du Groupe (voir § 3.4 « Note Méthodologique pour plus de précision »).
Dès que cela est technologiquement et économiquement possible, le groupe EDF utilise des technologies alternatives au SF6 : SEI a ainsi procédé au remplacement en 2019 de deux Postes électriques Sous Enveloppe Métallique (PSEM, contenant du SF 6) par des Postes Intérieur Modulaire (PIM, sans SF6) ; EDF Hydro s’est porté volontaire pour expérimenter sur un site de production un disjoncteur à coupure dans le vide et isolement sous pression d’air sec (sans SF6). C’est également ce type de technologie aérienne qui a été retenue pour la plateforme d’évacuation d’énergie du projet EPR 2. Enfin, le gestionnaire de réseau de distribution Enedis a développé un nouveau palier technique de cellules à coupure dans le vide pour les postes primaires HTB/HTA dont les premiers modèles seront installés en 2020.
EDF a signé dès 2004 un engagement volontaire concernant la réduction des émissions de SF6 (fuites) de l’ensemble de ses appareils électriques haute et moyenne tension. Ces actions sont suivies dans le cadre du Système de Management Environnemental (SME) du Groupe. Le gestionnaire de réseau de distribution Enedis s’est ainsi fixé un objectif de stabilisation de ses émissions de SF6 à 330 kg par an. Grâce à une politique volontariste, la DPN (Division de la Production Nucléaire) a pour sa part pu réduire de 84 % ses émissions de SF6 entre 2008 et 2017. 2018 marque une reprise à la hausse des fuites de SF6 (+ 34 %), ce qui a conduit la DPN à mettre en place un plan d’actions spécifiques ciblant 5 sites et visant à ramener tous les équipements à leur taux de fuite de conception, soit 1 % par an.
L’ensemble des métiers du groupe EDF travaillent à réduire l’impact carbone des fluides réfrigérants utilisés. Ainsi la filiale Dalkia Froid Solutions recourt, pour plus d’un tiers de son activité, à des fluides verts (CO2, ammoniac), permettant de baisser l’impact carbone moyen de ses fluides réfrigérants de 2,5 teqCO2 /kg en 2017 à 1,25 teqCO2 /kg en 2019.
Des actions visant à améliorer les connaissances scientifiques sur l’empreinte carbone des barrages en zone tropicale sont en cours sur le barrage de Petit Saut (Guyane). En effet, les réservoirs artificiels peuvent émettre des gaz à effet de serre sous forme de méthane et de CO2, notamment les premières années après la mise en eau, du fait la décomposition de la biomasse présente lors de la mise en eau (arbres et humus).
Afin de conforter sa place de leader de la croissance bas carbone, le groupe EDF accélère le développement des énergies renouvelables et des services, et poursuit ses investissements dans le nucléaire et les réseaux. Ces investissements dans des moyens déjà décarbonés ou permettant l’intégration de plus d’énergies renouvelables ont représenté près de 13,5 milliards d’euros en 2019, soit environ 97 % des investissements nets du Groupe (hors plans de cessions). La R&D d’EDF joue un rôle majeur dans le développement de solutions bas carbone (électrification des usages, mobilité électrique, nouveau nucléaire, énergies renouvelables, stockage) tout en renforçant la performance et la sûreté des installations existantes.
Dans le cadre de sa politique d’investissements, les engagements financiers du groupe EDF sont passés au crible de la stratégie CAP 2030 et de l’engagement carbone du Groupe. La rentabilité de tout investissement est évaluée en s’appuyant sur des scénarii moyen-long terme qui incluent des prix de carbone pour les régions soumises à un marché de gaz à effet de serre comme l’EU ETS en Europe. Les scénarii incluant un prix élevé du carbone permettent d’orienter les investissements du Groupe vers des actifs bas-carbone. La description des scénarii utilisés dans ce cadre, ainsi que leurs conséquences sont actuellement des données confidentielles, mais le groupe EDF travaille dans l’optique de pouvoir en rendre publics certains éléments dans le cadre des recommandations de la TCFD (Task force on Climate-related Financial Disclosures).
Le groupe EDF est un précurseur de la finance dite « durable », avec la première émission d’une obligation verte (Green Bond) dès 2013. Depuis le Groupe a procédé à trois autres émissions, portant le total à 4,5 milliards d’euros levés et faisant d’EDF un des plus importants émetteurs corporate d’obligations vertes en Europe. EDF s’est engagé à allouer les fonds levés au financement de nouveaux investissements dans des projets éoliens et solaires, dans la rénovation et la modernisation du parc hydroélectrique en France métropolitaine et à l'international, dans des projets d'efficacité énergétique et dans des projets de préservation de la biodiversité.