3. Performance extra-financière

Le graphique suivant présente l’évolution de l’indicateur de performance « intensité carbone du kWh électricité et chaleur du groupe EDF » :

EDF, leader de l’énergie bas carbone

Intensité carbone : émissions spécifiques de CO2 dues à la production d’électricité et de chaleur (gCO2 /kWh)




  • 2019 : 55
  • 2018 : 57 
  • 2017 : 82


Indicateur clé de performance extra-financière (cf. table de concordance DPEF en section 8.5.4). Il s’agit des émissions directes de CO2, hors Analyse du cycle de vie (ACV) des moyens de production et des combustibles. Pour le périmètre et la méthodologie de cet indicateur, voir section 3.4 « Indicateurs et méthodologie ». Cet indicateur réfère à l’enjeu matériel n° 2 « Renouvellement, prolongation et performance du mix énergétique en vue de sa décarbonation » décrit en section 3.6.2 « Description des enjeux de la matrice de matérialité ».

L’intensité carbone du groupe EDF continue de baisser et atteint la valeur de 55 gCO2 /kWh en 2019. Cette intensité carbone est plus de cinq fois inférieure à la moyenne du secteur électrique européen 294 g/kWh et plus de huit fois inférieure à la moyenne du secteur électrique mondial 485 g/kWh(1), confirmant la place de leader bas carbone du groupe EDF au sein du secteur électrique.

Vers de nouveaux engagements

Le groupe EDF a pour ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Dès 2018, le Groupe s’est engagé sur une baisse de 40 % de ses émissions directes de gaz à effet de serre (scope 1) entre 2017 et 2030, avec un point de passage à un niveau annuel d'émission de 35 Mt en 2023(2).

Par ailleurs le groupe EDF publie chaque année depuis 2016 un bilan GES (Gaz à Effet de Serre) détaillé sur l’ensemble de sa chaîne de valeur, faisant l’objet d’une vérification externe couvrant toutes les émissions significatives, et anticipant ainsi de plusieurs années les exigences réglementaires dans ce domaine.

Convaincu que l’atteinte de la neutralité carbone passe par une stratégie de réduction de l’ensemble de ses émissions, y compris de celles de ses clients, le groupe EDF a décidé début 2020 de signer l’engagement « Business Ambition for 1.5 degrees » aux côtés de 200 autres entreprises au niveau mondial, et s’est fixé des trajectoires de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour qu’elles répondent à une hausse des températures limitée à 1,5 degrés. Il s’est aussi engagé dans l’obtention de la certification Science Based Target Initiative, avec une baisse des émissions directes du Groupe réhaussée de 40 à 50% pour 2030 et, pour la première fois, un engagement de réduction des émissions indirectes (scope 3), encours de validation.

3.2.1.1.2 La gouvernance de la stratégie climatique EDF

La gouvernance de la stratégie climatique du groupe EDF s’inscrit dans la gouvernance du développement durable (voir section 3.1.2.3.3 « La Direction Développement Durable »). Elle est pilotée par le plus haut niveau du Groupe.

Le Comité exécutif définit la stratégie climatique du Groupe. Au sein du Comité exécutif, le Directeur Innovation Responsabilité d’Entreprise et Stratégie (DIRES) porte l’enjeu climatique. Le Comité exécutif examine et valide une fois par an la trajectoire de décarbonation du Groupe. Le cas échéant les arbitrages requis sont proposés dans le cadre du processus de Plan Moyen Terme (PMT) lors de la validation des cadrages stratégique et financier des différentes entités du groupe EDF (mai-juin).

Le Conseil d’administration définit les orientations stratégiques, économiques, financières et technologiques du Groupe en prenant en considération les enjeux climatiques. Pour ce faire il examine régulièrement les risques et opportunités liés au changement climatique et donne son avis sur la stratégie climatique du Groupe. En novembre 2018 la gouvernance de l’engagement carbone du groupe EDF a été présentée au Comité de gouvernance et de responsabilité d’entreprise (CGRE) du Conseil d’administration. En octobre 2019, un dossier spécifique sur les risques climatiques a été présenté au Comité d’audit du Conseil d’administration.

Tous les projets d’investissement proposés aux instances de décision du Groupe et susceptibles de générer des émissions de gaz à effet de serre directes ou indirectes significatives incluent dans leur dossier une vérification non seulement de leur cohérence avec la trajectoire de décarbonation du Groupe, mais aussi avec la dynamique de transition énergétique des pays concernés.

Le Comité stratégique de Responsabilité d’Entreprise, mis en place en 2018, assure le pilotage de la stratégie climatique du groupe EDF. Cela comprend le suivi de l’engagement carbone du Groupe, mais aussi le suivi de l’évolution des émissions indirectes (« scope 3 ») et des stratégies d’adaptation mises en place pour faire face à l’évolution des risques et des opportunités liés au changement climatique. Le Comité stratégique RSE se réunit au minimum deux fois par an. Il rend compte de ses activités au moins une fois par an au Comité exécutif du Groupe et au Comité CGRE du Conseil d’administration.

La Direction du Développement Durable (DDD) assure le suivi opérationnel des actions et des indicateurs liés à la stratégie climatique du groupe EDF dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de développement durable du Groupe. Elle travaille en relation avec les Directions Corporate et les filiales concernées, en s’appuyant sur le Système de Management Environnemental (SME) du Groupe et sur le Comité Développement Durable (Sustainable Development Committee, SDC) qui tient lieu de Directoire Environnement du Groupe. Les actions de mise en œuvre de la politique de développement durable du Groupe sont de la responsabilité des métiers et entités du Groupe.

La Direction des Risques Groupe (DRG) s’assure que toutes les entités examinent les risques climatiques (risques physiques et risques de transition) dans leur cartographie des risques mise à jour annuellement. La DRG coordonne la mise à jour des politiques du groupe EDF et garantit que chaque mise à jour s’accompagne d’une analyse spécifique pour vérifier la cohérence avec la stratégie climatique du Groupe, en collaboration avec la DDD.

Le conseil Développement Durable, composé de personnalités externes représentatives des différents enjeux du groupe EDF, permet de faire remonter les attentes de la société civile en termes de lutte contre le changement climatique.

Le conseil Scientifique est régulièrement sollicité pour éclairer la stratégie climatique de l’entreprise en présentant l’avancée des connaissances scientifiques dans le domaine (notamment issues du GIEC(3)) et en proposant des orientations stratégiques pour la R&D du groupe EDF. Le conseil Scientifique a été saisi en 2019 pour produire un rapport sur le thème « le changement climatique et ses impacts pour le groupe EDF » qui a nourri le dossier risque climatique présenté en Comité exécutif Groupe et au Comité d’audit.

3.2.1.1.3 Des actions concrètes pour réduire les émissions du groupe EDF

Pour maintenir sa position de leader bas carbone et atteindre son objectif de réduction de ses émissions, le groupe EDF dispose de trois principaux leviers : assurer la performance du parc nucléaire Groupe dans la durée ; doubler les capacités d’énergies renouvelables d’ici 2030(4) ; réduire les émissions de CO2 de son portefeuille d’actifs de production (voir aussi la section 1.4.1.4.2 « Les enjeux de la production thermique »).

L’arrêt des centrales charbon

Le groupe EDF a mis à l’arrêt définitif entre 2010 et fin 2019 plus de 4 500 MWe de moyens de production à partir de charbon en France (10 unités) et au Royaume-Uni (2 unités). Ces fermetures ont été accompagnées de mesures de reclassement des salariés et d’actions pour développer de nouvelles activités économiques locales. La dernière centrale arrêtée est celle de Cottam, exploitée par EDF Energy, en septembre 2019.

(1) CO2 Emission Factors, International Energy Agency, 2019 (chiffres 2017).
(2) Chiffre en cours d'ajustement avec l'initiative SBTi
(3) Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
(4) Voir section 1.3.3.3 « Production très bas carbone : nucléaire et énergies renouvelables».