3. Performance extra-financière

En France, une offre globale de formation « environnement – développement durable » réunit les formations métiers et transverses relatives au management de l’environnement, aux normes et réglementations, aux analyses environnementales. En 2019, 2 760 salariés ont bénéficié de ces formations pour 21 752 heures(1). Le réseau « développement des compétences environnement » contribue à la gestion prévisionnelle des compétences du domaine et aux parcours professionnels des experts.

Localement, chaque unité opérationnelle et société du Groupe identifie les événements qui peuvent avoir un impact environnemental, gère les situations d’urgence qui peuvent en découler, réalise les exercices de crise correspondants, met en œuvre un suivi et communique sur les événements environnementaux relevant de sa responsabilité.

Événement environnemental à enjeu

Durant l’année 2019, il n’y a pas eu d’événement environnemental à enjeu(2). Un seul événement notable est survenu au début de la mise en eau du barrage de SINOP au Brésil qui a généré un double épisode de mortalité piscicole en février et en mars, entraînant la mort de plusieurs dizaines de tonnes de poissons. Les causes sont principalement dues à un phénomène de sursaturation gazeuse (fréquent au Brésil et sur des grands fleuves), générée par l’utilisation des évacuateurs de crue pendant cette phase. Sinop Energia (détenue à 51 % par EDF Norte Fluminense, filiale à 100 % d’EDF) s’est engagée à mettre en place des programmes de prévention et de surveillance ainsi qu’à verser 4 millions de BRL (environ 0,9 million d’euros) à titre de compensation financière pour les impacts environnementaux.

Certains actes d’exploitation peuvent être suivis de litiges issus de plaintes déposées par des ONG ou associations, de mises en demeure des autorités de régulation nationales (ASN, préfecture, etc.) ou de différends relatifs à des opérations foncières. En 2019, le montant des pénalités prononcées à l’encontre d’EDF s’est élevé à 28 000 euros décomposés en 6 pénalités toutes inférieures à 10 000 euros, dont 4 amendes (concernant 3 sites nucléaires et EDISON) et 2 transactions pénales (hydraulique et nucléaire) relatives à la gestion des déchets, à la qualité des eaux ou à la réglementation INB.

Réduction du risque chimique

Pour réduire les risques de pollution, les entités du Groupe mettent en œuvre un programme d’élimination ou de substitution de certaines substances chimiques par des produits plus respectueux de l’environnement lorsque cela est techniquement possible. Ces travaux visent en priorité les substances CMR (cancérigènes, mutagènes et repro-toxiques) ou considérées comme extrêmement préoccupantes. Les produits de substitution répondent souvent à des éco-labels par exemple pour les produits d’entretien (concerne nos filiales Citelum, Électricité de Strasbourg (ÉS) et les Data centers). Suite aux études antérieures, des substitutions sont mises en œuvre : huiles éco-acceptables à la production hydraulique en cours de généralisation, fluide de commande des turbines de centrales thermiques et nucléaires en France et au Royaume-Uni, vernis et peintures (Direction Industrielle, Direction Immobilier et Citelum). Dans le cadre d’un projet de R&D, des actions visent à identifier et évaluer des technologies matures et innovantes de traitement des effluents liquides. Par ailleurs, EDF Hydro, Direction Immobilier, Enedis et ÉS poursuivent leurs programmes de dépollution des appareils contenant des PCB(3) et PCT(4) de plus de 50 ppm. Ces plans d’actions poursuivis en 2019 sont conformes aux prévisions. L’élimination totale est fixée à fin 2025. EDF R&D, EDF SEI, EDF PEI, Cyclife France, Dalkia et la production thermique et nucléaire n’ont plus d’appareils dépassant ce seuil.

3.1.2.4.5 L’apport d’expertise via des partenariats développement durable

Partenariats pour la réalisation des objectifs

Les partenariats constituent un levier important pour mettre en œuvre les ORE sur quatre champs particulièrement : la biodiversité, la transition énergétique, les populations vulnérables et la précarité énergétique, le dialogue et la concertation.

En matière de biodiversité, le Groupe s’appuie en France sur des partenariats nationaux construits dans la durée avec les grands acteurs du secteur (voir section 3.3.2.1.1 « L’engagement d'EDF en faveur de la biodiversité »). Sur le climat et la transition écologique et solidaire au sens large, le partenariat noué avec l’Iddri (l’Institut du développement durable et des relations internationales) permet à EDF d’engager des échanges sur des sujets à enjeu, de développer son expertise et de détecter les sujets émergents. L’accompagnement des populations fragiles dans la transition énergétique constitue l’un des axes de partenariat d’EDF, tout particulièrement avec le secteur de l’économie sociale et solidaire et de l’entrepreneuriat social. EDF a ainsi conclu un partenariat avec ASHOKA France, l’un des pionniers et des acteurs majeurs de l’entrepreneuriat social décrit à la section 3.3.1.1.3 « L’innovation sociale ». En matière de dialogue mené au sein des territoires, des partenariats se poursuivent avec le Conservatoire du littoral sur la dimension « accompagnement des territoires » et avec l’École nationale supérieure de paysage (ENSP) pour que les Directions Opérationnelles d’EDF intègrent davantage la dimension paysage dans leurs activités. La dimension territoire est également portée avec l’association Sites et Cités Remarquables pour l’appui à la mise en valeur de notre patrimoine industriel. Enfin, de nombreux partenariats sont noués localement dans le cadre du dialogue de proximité avec les acteurs des territoires.

3.1.2.4.6 Des moyens de R&D au service de la responsabilité d’entreprise

Les activités de Recherche & Développement (R&D) menées par le groupe EDF sont portées d’une part par la Direction Recherche et Développement – EDF R&D et d’autre part par certaines filiales du Groupe. Ces activités sont complémentaires et s’inscrivent dans la stratégie CAP 2030 du Groupe. Dans un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 où l’électricité sera un levier majeur de la décarbonation de l’économie française, le rôle à jouer par la R&D est crucial pour trouver atteindre cet objectif. Ses axes de recherche s’articulent autour de trois grandes thématiques : la transition électrique, la transition climatique, la transition numérique et sociétale. En 2019, le budget total du groupe EDF en R&D s’élève à 713 millions d’euros. Il se compose de la R&D d’EDF pour 523 millions d’euros ainsi que de celle conduite par certaines filiales en propre et principalement de Framatome, EDF Energy et Edison. Ces dépenses portent notamment sur la recherche sur l’efficacité énergétique, les usages de l’électricité en substitution à des énergies fossiles, les énergies renouvelables et leur insertion dans le système électrique, le stockage de l’énergie, l’hydrogène décarboné et ses applications pour décarboner l’économie, la ville durable, les impacts locaux du changement climatique et d’autres problématiques environnementales telles que la biodiversité, la qualité de l’eau ou encore la réduction des nuisances (voir la section 1.6 « Recherche et développement, brevets et licences »).

Pour diverses illustrations de l’engagement de la R&D d’EDF sur les enjeux matériels, voir les sections 3.3.2 et 3.3.3.

(1) Au périmètre EDF SA.
(2) Événement environnemental à enjeu : événement affectant gravement l’environnement (espaces, ressources et milieux naturels, sites et paysages, qualité de l’air, espèces animales et végétales, diversité et équilibres biologiques) et ayant un fort impact médiatique ou ayant un impact financier supérieur à 3 millions d’euros. L’événement affectant l’environnement susceptible de porter atteinte à la santé humaine entre dans le champ d’application de l’événement à enjeu pour le groupe EDF.
(3) PCB : Polychlorobiphényles.
(4) PCT : Polychloroterphényles.