L’atteinte de l’objectif de réduction des émissions et plus généralement la réussite de la stratégie bas carbone du Groupe sont principalement conditionnées par la poursuite de l’acceptation sociétale de l’énergie nucléaire, la réussite de la fermeture ou de l’adaptation de centrales au combustible fossile et par le développement accéléré de moyens de production renouvelables en complément de la production nucléaire et hydraulique. Le Groupe s’est en particulier mobilisé dans le développement de l’énergie solaire en France, dans le stockage électrique et dans la mobilité électrique bas carbone, ce qui permettra de valoriser et de promouvoir les solutions énergétiques bas carbone du Groupe notamment pour le secteur du transport aujourd’hui encore très fortement émetteur de gaz carbonique en France et en Europe.
Ainsi, la stratégie du groupe EDF et son mix énergétique s’inscrivent pleinement dans les politiques publiques de transition bas carbone, qui apportent à EDF l’opportunité de valoriser l’ensemble de ses investissements et activités. Néanmoins le contexte externe, sociétal, concurrentiel, social, économique, ou industriel, pourrait constituer un frein à cette opportunité. En particulier l’énergie nucléaire pourrait ne pas être reconnue au niveau sociétal comme déterminante pour permettre la transition bas carbone. Ainsi à titre d’exemple,
De plus les nouvelles solutions énergétiques bas carbone peuvent induire de nouvelles interrogations sociétales (nouvelles technologies intrusives, emprises foncières, nouveaux conflits d’usage dans l’utilisation de l’eau, ou dans l’utilisation de ressources rares, etc.). Des évolutions législatives ou réglementaires nouvelles induites par le changement climatique pourraient également avoir un impact négatif sur l’activité d’EDF et être source de nouveaux risques juridiques ou de non-conformité. Le Groupe pourrait également être amené à faire face à l’émergence de nouvelles technologies ou solutions disruptives s’inscrivant dans les objectifs de la transition.
De telles situations pourraient être de nature à rendre plus difficiles la réalisation de ces transformations et l’atteinte les objectifs visés. Elles pourraient affecter directement ou indirectement les volumes d’affaires, les marges du Groupe, la valeur de ses actifs, sa situation financière, sa réputation ou ses perspectives.
En 2019, une synthèse sur le changement climatique et ses impacts sur EDF a été présentée devant le Conseil Scientifique d’EDF (voir section 3.1.2.2.1). De plus, une cartographie des risques climatiques à l’échelle du Groupe, portant sur l’ensemble des risques physiques et de transition, a été établie suivant les recommandations de la TCFD (Task Force for Climate Financial Disclosures, voir section 3.2.1.1.6). Les risques climatiques ont été identifiés et évalués selon la méthode générale de cartographie des risques du Groupe. Cette cartographie des risques climatique, s’appuyant notamment sur les plans d’adaptation des entités opérationnelles et sur le rapport au Conseil Scientifique, a débouché sur un plan d’actions mobilisant le Groupe tant au niveau Corporate qu’au niveau des entités. Elle a été examinée par le Comité d’audit. Une description détaillée de cette cartographie des risques est précisée en annexe du chapitre 3.
L’adaptation et le développement des compétences pourraient être insuffisants au regard de la transformation du Groupe, des besoins des métiers et des nouvelles donnes en matière d’organisation et de modes de travail.
Criticité compte tenu des actions de maîtrise engagées : Intermédiaire.
Le développement humain constitue l’objectif n° 2 de responsabilité d’entreprise (voir section 3.3.3.1 « EDF, entreprise responsable à l’égard de ses salariés»). Dans un environnement en pleine évolution, un contexte de transition énergétique et numérique, avec un périmètre d’activité du Groupe qui évolue, de nombreux métiers nouveaux se développent, de nouveaux modes de travail se mettent en œuvre (entreprise étendue, fonctionnement en plateau projet, télétravail etc.), et les métiers historiques sont eux-mêmes en très forte évolution tout en demeurant à un très haut niveau de technicité avec toujours une très haute exigence en matière de culture de sûreté et de sécurité, pour l’hydraulique et le nucléaire notamment comme pour les réseaux d’électricité. La dimension humaine et socio organisationnelle est un élément clé de la performance du Groupe. L’anticipation des nouveaux besoins et des nouvelles exigences liés aux nouveaux métiers, la nécessaire adaptation fonctionnelle et géographique associée à l’accompagnement de l’évolution du périmètre d’activité, induisent une adaptation et un développement continu des compétences et des organisations. (voir section 3.3.3.1.1 « Employabilité des salariés et renforcement de l'ascenseur social interne » et section 3.3.3.1 « EDF, entreprise responsable à l'égard de ses salariés »). Les temps d’obtention des qualifications ou habilitations peuvent nécessiter plusieurs années et des recouvrements suffisants pour la transmission des connaissances et de l’expérience. La rapidité de l’évolution de la technologie et donc des métiers exige une souplesse et une capacité d’adaptation renforcée au niveau des personnes comme au niveau des organisations et des méthodes de travail, d’acquisition et de transmission des compétences individuelles comme collectives.
Le groupe EDF considère l’adéquation dynamique dans le temps des compétences aux besoins comme un enjeu majeur et met donc en œuvre les dispositions adéquates dans l’accompagnement du changement. Toutefois, il ne peut garantir que les mesures prises seront toujours suffisantes, en temps utile, à des conditions satisfaisantes, ce qui pourrait avoir un impact sur son activité, sa situation financière et sa réputation en tant qu’employeur.
Le Groupe pourrait être obligé de faire face à des engagements importants en matière de retraites et autres avantages au personnel.
Criticité compte tenu des actions de maîtrise engagées : Intermédiaire.
Les régimes de retraite applicables dans les différents pays où le Groupe opère impliquent des engagements de long terme de versement de prestations aux salariés du Groupe (voir note 34 de l’annexe aux comptes consolidés de l’exercice clos le 31 décembre 2019). En France, à ces engagements au titre des retraites s’ajoutent d’autres engagements pour avantages au personnel postérieurs à l’emploi et pour avantages à long terme au personnel en activité. La réforme en cours des retraites en France pourrait avoir un impact sur les engagements du Groupe.
Afin de couvrir ces engagements, le Groupe a mis en place des fonds externalisés ou des fonds de pension. Selon les cas, ces actifs ne permettent fin 2019 qu’une couverture partielle de ces engagements, qui, pour le Groupe, représentent toutefois des échéances relativement lissées dans le temps. Au 31 décembre 2019, la duration moyenne des engagements pour avantage du personnel s’établit à 19,7 ans en France et 19,5 ans au Royaume-Uni.
Les montants de ces engagements, les provisions constituées, les fonds externalisés ou les fonds de pension mis en place et les contributions additionnelles visant à compenser les insuffisances de fonds sont estimés sur la base de certaines hypothèses actuarielles, notamment un taux d’actualisation susceptible d’être ajusté en fonction des conditions de marché, et, dans le cas des engagements sociaux en France, des règles régissant respectivement les prestations versées par le régime de droit commun et les montants à la charge du Groupe. Ces hypothèses et ces règles pourraient faire l’objet, dans le futur, d’ajustements susceptibles d’augmenter les engagements actuels du Groupe au titre des retraites et autres avantages au personnel, et donc nécessiter une augmentation des provisions correspondantes.
Par ailleurs, si la valeur des fonds externalisés ou des fonds de pension devait s’avérer insuffisante eu égard aux engagements correspondants, notamment au Royaume-Uni ou en France, principalement du fait des hypothèses de calcul ou des évolutions des marchés financiers, ceci pourrait impliquer la nécessité pour le Groupe de devoir verser des contributions additionnelles dans les fonds concernés et avoir un impact négatif sur sa situation financière.
Le Groupe met en œuvre des programmes visant à améliorer de façon continue sa performance opérationnelle, qui conditionne sa performance financière, ainsi que, directement ou indirectement, l’atteinte des Objectifs de Responsabilité d’Entreprise définis aux sections 3.2 et 3.3. L’atteinte de résultats opérationnels conditionne aussi la capacité de transformation du Groupe et sa réputation.
Cependant, le Groupe ne peut pas garantir que les programmes qu’il met en œuvre auront les résultats escomptés ou que ces résultats seront obtenus selon le calendrier prévu, ni qu’ils seront suffisants pour faire face aux aléas techniques ou industriels, ou aux évolutions réglementaires et économiques.
La non atteinte des résultats opérationnels attendus peut donc conduire à dégrader directement la situation financière du Groupe, sa réputation, et sa propre capacité de transformation.
Cette section détaille les risques les plus significatifs susceptibles de dégrader la maîtrise des opérations et des projets du Groupe.