1. Le Groupe, sa stratégie et ses activités

3) Acceptabilité environnementale des ouvrages

La troisième priorité vise à améliorer l’acceptabilité environnementale de nos ouvrages de production. Le changement climatique, la baisse marquée de la biodiversité et les ressources limitées de la planète rendent légitime le choix d’EDF pour un mix énergétique bas carbone. Les actions de la R&D ont pour but de :

  • contribuer par son expertise scientifique et technique aux modalités de mise en œuvre de la réglementation ;
  • justifier que nos installations de production sont au niveau des meilleures techniques disponibles à un coût économiquement acceptable et valoriser ces MTD dans les nouveaux projets ;
  • connaître et maîtriser nos impacts sur les milieux aquatiques et terrestres, valoriser nos actions de progrès, limiter et valoriser nos sous-produits ;
  • savoir anticiper et répondre aux évolutions du changement climatique, par exemple mieux connaître la robustesse des sources froides des centrales à l’horizon du changement climatique ; mais aussi étudier les perspectives d’évolution de la disponibilité de la ressource en eau liée à l’évolution du climat et des territoires ;
  • contribuer à valoriser nos actions positives auprès des parties prenantes dans les territoires.

Ainsi depuis de nombreuses années, EDF s’est dotée d’équipes de recherche dédiées aux questions de la biodiversité. Depuis 2018 un programme de recherche ambitieux qui vise à développer des outils performants pour évaluer et maîtriser ses impacts sur la biodiversité a été lancé.

1.6.1.3 La transition numérique et sociétale

La transition numérique impacte l’ensemble du système électrique et est un levier essentiel des transitions électrique et climatique décrites précédemment. Le programme de recherche technologies de l’Information s’attache :

  • d’une part à comprendre et anticiper les impacts pour les métiers du Groupe et les ruptures possibles provoquées par des technologies comme l’intelligence artificielle, l’Internet des objets, la téléphonie 5G, la cyber sécurité, les blockchains, le calculateur quantique, la réalité virtuelle… ;
  • d’autre part à maintenir et à développer un écosystème transverse de calcul scientifique au service des études conduites par la R&D et les ingénieries.

Cette transition numérique est aussi synonyme de progrès : en effet, l’utilisation de techniques digitales avancées (déploiement de l’utilisation de la réalité virtuelle, utilisation de méta-modèles ou de méthodes d’apprentissage.) a permis notamment au sein de la filiale Framatome des gains en productivité des études d’ingénierie.

En outre, la mise en place d’une plateforme digitale, basée sur la technologie cloud, est en cours de déploiement au sein d’EDF Renouvelables. Elle est destinée à exploiter les données de production d’EDF Renouvelables, provenant des actifs de toutes ses géographies, sur le même data lake. Le but ultime est d’améliorer la production des actifs et de réduire les coûts d’opération – maintenance.

L’Intelligence Artificielle constitue un des axes prioritaires de recherche de la R&D, sous ses acceptions numérique et sémantique. La R&D a largement contribué à la diffusion de ses méthodes au sein des métiers à travers ses contributions à l’adoption des data lakes, au lancement des plateaux communs pour les data analytics et à la Task Force Groupe IA. L’IA est en effet un enjeu essentiel pour les métiers :

  • côté production d’électricité, elle permet de valoriser des décennies de données industrielles pour revisiter les stratégies de maintenance, construire des outils de diagnostic capitalisant sur l’historique des aléas, et élaborer des jumeaux numériques fonctionnels pour faciliter le pilotage des installations ;
  • côté management de l’énergie, elle sert les besoins de plus en plus complexes d’optimisation et de prévision, requises par la montée en puissance des énergies renouvelables, de la mobilité électrique, des systèmes énergétiques locaux et du trading de l’électricité ;
  • côté réseau de distribution, elle facilite la planification de la maintenance, la modélisation et la résilience aux risques naturels et le pilotage des réseaux intelligents ;
  • côté relation clients, l’Intelligence Artificielle est utilisée pour améliorer l’expérience client, l’efficacité opérationnelle, et la performance commerciale. Par exemple, grâce à ses travaux de digitalisation des études de performance chez ses clients industriels, Dalkia a lancé son offre « Dalkia Analytics powered by Metron ». Cette offre vise à analyser les flux énergétiques et leurs interactions avec les process des clients pour leur proposer des solutions à haute valeur ajoutée d’amélioration des performances. Dalkia a également développé son offre autour du BIM Exploitation qui s’ouvre sur le bâtiment Ready-to-Service.

Un autre exemple de forte contribution de la R&D à l’incubation d’une nouvelle technologie numérique concerne les blockchains. Deux ans après le lancement de ce projet à la R&D, on compte désormais plusieurs expérimentations dans le Groupe, dont plusieurs projets pilotes. Sous l’impulsion d’une Task Force Blockchains Groupe, un « Blockchain Lab » assure une expertise de « bout en bout », du conseil à l’exploitation d’applications blockchains intégrées au SI, mais aussi d’une politique industrielle et de partenariats adaptés aux enjeux et à l’état de maturité de ces technologies.

Pour soutenir la transition numérique, la R&D investit dans des super calculateurs puissants qui sont indispensables aux études de simulation de la physique mais aussi pour les modèles d’apprentissage automatique d’intelligence artificielle.

Les énergies sont également, plus que jamais, au cœur des enjeux des sociétés modernes, avec des questions autour de la disponibilité de celles-ci, de leurs impacts climatiques, environnementaux, économiques et géopolitiques, de la résilience des systèmes énergétiques, et de l’accès de tous à l’énergie. La transition énergétique a pour horizon 2050 et imposera pour les trente années qui viennent un rythme de changement très fort du côté des usages, un changement tant technique et industriel que des modes de vie et de consommation. L’enjeu de la neutralité carbone pourrait induire des changements sans précédent des grands systèmes qui structurent nos vies. Il est donc essentiel d’anticiper les conséquences sociétales et sociales de ces évolutions, en lien avec les dynamiques indépendantes aujourd’hui à l’œuvre dans la Société. La R&D développe des outils spécifiques pour appréhender ces enjeux sociétaux et dispose de chercheurs en sciences humaines et sociales pour comprendre ces évolutions :

  • le laboratoire des tendances est un dispositif exploratoire, multidisciplinaire et collaboratif, qui appréhende les tendances sociétales, identifie des champs de veille et des questions qui font débat pour le groupe EDF. Enfin, il approfondit certains thèmes émergents ou structurants ;
  • le Design Lab met l’expérience d’usage au cœur de sa démarche. Il pratique les différentes formes de design (industriel, information, service, stratégique) pour concevoir des propositions et solutions industrielles ;
  • les relations étroites nouées avec l’écosystème d’innovation (start-ups, fab lab…) permettent enfin d’envisager de nouvelles pratiques de co-innovation.

1.6.1.4 Les partenariats d’EDF R&D

Pour la réalisation de ses programmes de recherche et de développement, la R&D noue de nombreux partenariats dans le monde avec pour objectifs de maintenir son expertise au meilleur niveau mondial pour les disciplines au cœur des enjeux du groupe EDF et de compléter ses champs de compétences internes.

La politique partenariale de la R&D se concrétise sous diverses formes tant au niveau national qu’international.

En France, la R&D a mis en place des accords-cadres avec les grands organismes publics de recherche. En 2019, l’accord-cadre avec le CNRS, premier partenaire de la R&D tant par le nombre que par le volume de contrats, a été renouvelé pour une période de 5 ans. La R&D a également mis en place depuis plusieurs années une quinzaine de laboratoires communs avec des partenaires académiques et des centres techniques ou industriels et participe notamment avec eux à des projets de recherche collaborative financés par différents guichets nationaux ou européens. Chaque laboratoire commun est l’occasion de créer une équipe mixte autour d’une problématique scientifique et technique partagée, dans le but de créer de la valeur, de l’expertise et de la connaissance pour tous les partenaires, et constitue un atout pour participer à des projets coopératifs. La R&D soutient également quelques chaires d’enseignement et de recherche ciblées.

Dans le domaine de la R&D nucléaire, l’accord tripartite entre le CEA, EDF et Framatome a fait l’objet d’un renouvellement en 2017. Cette collaboration s’organise au sein d’un Institut Tripartite qui vise à accroître la coordination des programmes de R&D entre partenaires et à disposer de programmes définis en référence à des objectifs, notamment industriels, explicités au travers des briques technologiques de l’Usine Nucléaire du Futur.

La R&D est également présente au sein des Instituts de la transition énergétique (ITE), mis en place dans le cadre du Programme d’Investissements d’avenir tels que l’Institut photovoltaïque Île-de-France (IPVF), France Énergies Marines, sur les énergies de la mer et l’éolien en mer, ou encore Vedecom sur la mobilité électrique.

Le groupe EDF est également à l’initiative de ConnexITy, un programme de R&D ayant pour objectif de rapprocher grâce au numérique les acteurs de la filière nucléaire afin de simplifier l’exploitation, la préparation des chantiers et la conception des centrales.